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Message par Valiere » 25 Mars 2011, 20:01

 Le principal,
il nous aime pas »
L'école à l'épreuve
de la mixité sociale
de Régis FELIX

L'auteur, ancien professeur de physique termine sa carrière comme principal de Collège.
Militant à ATD Quart Monde, c'est un principal, à priori atypique qui raconte sa dernière année d'exercice...Le « à priori » est peut être de trop car des principaux de Collège agissent aux aussi comme Régis FELIX, ils essayent de comprendre les élèves, de connaître leurs difficultés afin de les aider à franchir le mieux possible ce cap difficile du Collège.
Le territoire de recrutement de cet établissement est mixte avec d'un côté des ensembles quelque peu déshumanisés et de l'autre une zone pavillonnaire.
Il y en a de plus égaux que d'autres, certains peuvent sans problème ne pas suivre, prendre du retard, ils savent que le soir leur père et mère seront là pour les épauler et de toutes façons il suffira de quelques heures de cours particulier.
Pour d'autres, seul le Collège peut leur servir de planche de salut, à une seule condition, c'est que les familles et les professeurs se rencontrent et œuvrent ensemble.
C'est difficile, d'autant plus que les familles en difficulté sociale ne viennent pas dans ce lieu d'instruction et d'éducation.
Comment les faire venir ? Comment leur donner l'envie de franchir la porte ?
L'histoire, humaine, éducative et sociale est passionnante et le lecteur s'attache rapidement à ces élèves et notamment à ces « décrocheurs » qui ne sont pas compris par l'école.
Ils vivent une situation complexe où co-existent l'attirance et le rejet de l'école qu'ils ne cessent d'interpeller.
L'échec de l'école, c'est l'échec de l'élève qui a sa part de responsabilité mais c'est aussi celui de l'institution et aussi celui des enseignants.
Il y a tant à faire pour leur donner les moyens d'agir.
L'auteur ne masque aucune difficulté et l'élève difficile ou violent n'est pas considéré seulement comme une victime.
La médiation, celle innovante impliquant les élèves constitue une clef du mieux vivre ensemble mais parfois il faut prendre des décisions « autoritaires » indispensables...Rien n'est facile. Si l'école n'est pas responsable de tous les maux, elle ne peut réussir sa mission qu'en se dépoussiérant.
C'est une condition non suffisante, mais nécessaire.
L'alternance bien faite avec une valorisation d'autres compétences que celles liées à l'intelligence de « l'abstraction » peut apporter de l'air frais :
Les élèves « auront ainsi l'occasion de développer d'autres talents que ceux reconnus par l'Ecole, en attendant que, peut-être un jour, une réforme ministérielle décide que le travail manuel, l'intelligence du geste, sont des bagages nécessaires à la scolarité obligatoire. »

Ces tranches de vie d'élèves et de l'établissement racontées dans un style alerte constituent une œuvre pleine et entière de réflexion sur l'avenir de l'école et les repères qu'apporte le principal au projet d'établissement fixent une orientation que je partage :
« - tous les élèves peuvent réussir; aucun adulte ne renonce définitivement devant une difficulté ou ne met un élève durablement à l'écart;
le monde est ouvert, l'espoir existe, l'avenir n'est déterminé pour personne. »
Valiere
 
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Message par bennie » 25 Mars 2011, 23:50

Jo Nesbo "Chasseurd de têtes".

C'est plaisant

Roger Brown le répète à qui veut l’entendre : il est le meilleur chasseur de têtes de toute la Norvège. Pas un collègue ne lui arrive à la cheville, et quand il décroche son téléphone, tous les DRH du pays ont le doigt sur la couture.

Mais il faut toujours se méfier des apparences, même au sommet de la société. Roger Brown vit au-dessus de ses moyens : sa villa est trop grande et sa femme bien trop belle. Sans parler de la galerie d’art de cette dernière qui engloutit toutes ses finances. Il n’a donc pas le choix : alors que ses richissimes clients sont convoqués à des rendez-vous professionnels qu’il a lui-même mis sur pied, il en profite pour s’introduire chez eux et leur voler leurs œuvres d’art.

Un jour, le candidat parfait se présente : le Néerlandais Clas Greve. Ancien militaire spécialiste de la technologie GPS, il possède le profil idéal, ainsi qu’un Rubens. Si Roger Brown réussit à mettre la main sur ce tableau, ses problèmes financiers seront réglés. Et son épouse sera sienne pour toujours...

Mais Roger va bien vite comprendre que, dans cette histoire, tout le monde veut quelque chose, et que personne n’a rien gratuitement. Pas sans tuer...




Sinon, avant de devenir une star du polar vscandinave, il était membre d'un groupe connu là-haut. Di Derre

Jenker
http://www.youtube.com/watch?v=n1Y9t3ynfJE

Er kommer norge
http://www.youtube.com/watch?v=eceQZ0tpCv8

http://www.youtube.com/watch?v=n1Y9t3ynfJE
bennie
 
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Message par yannalan » 26 Mars 2011, 19:45

Je viens de lire " fusillés pour l'exemple 1914/*1915". Le bouquin a été écrit par le directeur du Service Historique des Armées, le général Bach. J'étais méfiant au début, mais c'est un boulot énorme qui prend en compte tous les évènements de la guerre,l'organisation de l'armée à l'époque, des troupes allemandes aussi
Bon, il ne conclut pas sur la nécessité d'une révolution prolétarienne, mais il y a un tas de documents, lettres de "poilus", etc...
Si vous vous intéressez à la période, c'est très bien.
yannalan
 
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Message par Valiere » 26 Avr 2011, 22:15

« La traversée des flammes 
Turque, allemande et libre »
de Seyran Ates

Toutes les avancées féministes sont le fruit du combat difficile et opiniâtre mené par des dizaines de milliers de militantes, en Europe et dans le monde.
Il y a tant encore à faire, c'est vrai, mais les quelques avancées sont là.
Il existe des combats plus difficiles que d'autres, comme celui de ces femmes qui, comme Seyran Atès ont du s'opposer au patriarcat et à l'obscurantisme politico-religieux..
Je viens de découvrir ce livre auto biographique que cette avocate turque, allemande a écrit en 2003... Dès la première page, j'ai été impressionné par son itinéraire et captivé par l'intérêt et la vivacité de son récit.
Séparée de ses parents partis en Allemagne, elle finit par les rejoindre à l'âge de six ans.
Qu'il est difficile d'être une fille immigrée de culture turco-musulmane dans cette Allemagne de la fin des années 60 ! Il lui faut supporter les sanctions parfois brutales émanant de son père et de ses frères et réussir à s'intégrer dans une école allemande où elle reste l'étrangère.
Avec une énergie peu commune, la petite turque devient une bonne élève et réussit même à devenir déléguée de classe....
L'enfermement communautaire est une prison pour cette petite fille et surtout pour la jeune fille qu'elle devient : il y a partout des yeux pour observer et des bouches pour rapporter à ses parents ses moindres faits et gestes et gare aux fréquentations allemandes surtout masculines!
L'enfermement machiste et sexiste qu'elle subit comme femme ne découle pas mécaniquement d' un précepte religieux proprement dit mais d' une tradition archaïque qui se transmet d' une génération à l'autre.
Sa mère comme des millions de musulmans lit le Coran en arabe mais comme la plupart des ces « lecteurs » elle ne comprend ni cette langue, ni le « texte sacré »....
Tout ce qui est enseigné aux enfants et adultes n'est qu'une interprétation.
« L'islam n'est ni meilleur ni pire que le christianisme ou le judaïsme. Depuis les attentats de New-York, on a fait de cette religion un monstre. Ce n'est pourtant pas la religion qui commet des attentats. Ce sont des êtres humains, des hommes qui ont l'arrogance de mener une guerre au nom d'un dieu, mais aussi d'opprimer et de tuer des femmes. »

L'analyse est lucide et sans appel.

Elle va devoir pour se construire et conquérir son indépendance, affronter l'obscurantisme « culturel » et le racisme présent à Berlin comme partout.
Elle va jusqu'au bout pour affirmer son féminisme et assumer ses libres choix sociaux et même sexuels.
Lorsqu'elle s'engage dans un centre social pour protéger les jeunes femmes d'origine étrangère de leurs maris ou de leurs familles, elle n'ignore pas que beaucoup d'hommes et de femmes de gauche turcs lui reprochent de ne pas respecter les traditions culturelles...
Victime d'un attentat perpétré par l'extrême droite turque, il lui faut soigner sa grave blessure et encaisser certaines remarques comme celle ci :
« Comment pouvions-nous nous étonner de ce qui était arrivé » !

Volontaire et obstinée, elle poursuivra des études de droit.

Quel courage !
Valiere
 
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Message par yannalan » 27 Avr 2011, 10:59

Je viens de lire "histoires d'un gang de filles" de Joyce Carol Oates. Ca se passe dans les années 50 dans une ville ouvrière de l'état de New York. Un groupe de filles se réunissent pour résister aux mecs et faire des conneries d'ados. Après ça déraille...
Les personnages sont bien décrits, l'ambiance du quartier pauvre où elles vivent aussi.
Moi je l'ai lu en bibli, je sais pas si on le trouve encore, sinon..
yannalan
 
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Message par satanas » 28 Avr 2011, 00:37

(yannalan @ samedi 26 mars 2011 à 20:45 a écrit : Je viens de lire " fusillés pour l'exemple 1914/*1915". Le bouquin a été écrit par le directeur du Service Historique des Armées, le général Bach. J'étais méfiant au début, mais c'est un boulot énorme qui prend en compte tous les évènements de la guerre,l'organisation de l'armée à l'époque, des troupes allemandes aussi
Bon, il ne conclut pas sur la nécessité d'une révolution prolétarienne, mais il y a un tas de documents, lettres de "poilus", etc...
Si vous vous intéressez à la période, c'est très bien.
Merci de rappeler les références de ce bouquin qui me parait indispensable pour qui veut comprendre les enjeux de la période...
satanas
 
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Message par berni » 30 Avr 2011, 20:19

Je vous écris du Vel d'Hiv , Les lettres retrouvées
berni
 
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Message par jedi69 » 07 Mai 2011, 23:13

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?






Une biographie, au coeur du boum économique des années 20 et 30 en URSS ... la triste réalité, même si l'auteur est plutôt staliniens, son "bras gauche" ... dans le livre, il a une compagne, une soviétique "classique", j'aurais bien lu un livre que sur elle, elle vie à fond le boum économique ... issue de la paysannerie pauvre devient institutrice il me semble ... il y a d'autres portraits de femmes ... ils sont terribles !

Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin ... les années 30 dans le Lumpen-prolétariat ... on voit que le prolétariat organisé est beaucoup plus fort que ce milieu là, même à cette époque ... même les idées nazies sont vraiment marginales, faibles ... rien à voir avec les films : "Le Parrain", "Scarface", "Les princes de la ville" qui entretiennent, encouragent ce genre de rapport ... dommage la bureaucratisation des communistes ... la faiblesse des trotskistes ...

Sinon, je me suis plongé dans la Chine pour voir clairement la différence avec l'état ouvrier dégénéré :

Vivre de Yu Hua, petit livre qui raconte l'histoire d'un homme de milieux très pauvre fin du 19ème siècle, début 20ème, j'ai trouvé trop court, et surtout très condensés ... on survole sa vie, on s'arrête à quelques épisodes de sa vie ... c'est quand même assez dure, on sent le poids des vieilles coutumes chinoises ...

Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiro, une enquête policière qui nous fait revivre la Chine de Shanghai, le poids de l'impérialisme(anglais) ... et surtout un épisode sur la guerre sino-japonaise, début de la 2ème guerre mondiale impérialiste ...

Le palanquin des Larmes de Chow Ching Lie, biographie d'une femme chinoise à Shanghai dans l'ancien régime et à l'époque de Mao dans le milieu bourgeois ... excellent ... On voit la révolution bourgeoisie ...

Feuilles d'automne de Adeline Yen Mah, pareil mais dans le milieux maoïste ... terrible aussi ! ... on voit ce qu'est "leur communisme" ...l'interprétation petite-bourgeoise de Mao, son influence ...

Vertu de Jade de Lisa Fleischman ... ça c'est excellent, c'est une autobiographie, l'épopée d'une famille bourgeoise, l'évolution des différents membres de la famille, leurs rapports au coeur de la Chine et dans le monde en pleine mutation ...



Beijing Coma de ma Jian ... une pépite que j'ai trouvé un peu "par hasard" des jeunes étudiants en science de "familles droitistes" qui ont vécu la révolte de Tian'anmen ... un gros pavé ... ça commence à peu prés à l'époque de la révolution culturelle et on arrive aux années 90, les premières années d’internet :roll: ... des voyages dans le temps, flash back, science et science fiction ... c'est vraiment planant et intéressant ...



Sinon, si vous avez des conseils je cherche des livres qui se passent en Chine au coeur des années 50 - 60 - 70 en Chine parmi les ouvriers ... leur influence internationale :whistling_notes:

A+
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Message par jedi69 » 08 Mai 2011, 13:09

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


J'ai oublié :whistling_notes:

La révolution Trahie de Trotsky ... je croyais l'avoir Lu, mais non, c'est arrivé au bon moment avant que je me plonge dans la Chine ... Le boum économique sans précédent de l'URSS commandé par la bureaucratie stalinienne ... ça donne une idée de ce que ça devenir avec une révolution prolétarienne internationale ... le potentiel, les capacités qui sommeillent au coeur de l'Humanité, dans les bras, la matière grise du prolétariat !



Yours for the revolution de Jack London, en fait c'est un recueil de textes politiques(par Francis Lacassin, connais pas), ça se lit facilement il vulgarise très bien le marxisme, l'applique à l'actualité de son époque, genre "Impérialisme stade suprême du capitalisme", mais en "plus simple". On voit les USA devenir une grande puissance économique mondiale, et son prolétariat en son sein, c'est très fort !



A+
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Message par Valiere » 22 Mai 2011, 19:41

« Bienvenue
dans la Zone »
roman de Jean-Marc Borie
Editions Amalthée


Ce n'est plus de la science fiction mais de l'anticipation....Cette « nouvelle » société décrite est le fruit d'une mutation de notre bonne vieille terre, ayant perdu sa végétation luxuriante d'hier et sa faune .
C'est peut être le sort que réservent à nos descendants ceux qui exploitent les hommes et la nature sans limite, n'hésitant pas à menacer l'avenir de notre planète.
Allen est un de ces privilégiés qui vit et travaille dans un lieu protégé et surveillé par des vigiles.
Il reste quand même comme chaque être humain susceptible de tomber et de se retrouver licencié et éjecté dans l'envers du décor. C'est ainsi qu'il échoue dans la zone dont il découvre très vite la réalité «   ….un paysage apocalyptique composé essentiellement d'immeubles éventrés, de baraquements de fortune branlants et suintants, d'amoncellements de tôles, de gravats et de détritus de toutes tailles et de toutes formes. Et grouillant parmi tout ça: des hommes, des hommes et encore des hommes » et quels hommes! :des victimes, laissés pour compte qui sont prêts à tout pour manger et rester en vie. Les plus chanceux trouvent des squats dans des wagons ou des alvéoles pour dormir !
Les bandes d'enfants dépouillent les adultes vulnérables rencontrés et un macabre marché se met en place....
La haine, la cruauté et le chacun pour soi sont le lot quotidien de «  l'humanité » et ses différentes classes sociales et sous-classes que forment les zonards hagards et oisifs, les hordes de travailleurs stressés et pressés et les nantis ..
L'auteur n'a pas tout inventé. Il lui a suffi de s'inspirer des trafics d'organes qui ont lieu en Amérique latine et ailleurs pour les transposer dans cet univers torride à plus d'un titre.
Certaines vies humaines n'ont pas de prix et Allien apprend vite la leçon . Il faut absolument qu'il s'en sorte personnellement....
Quand il entrevoit la possibilité de se venger de ses employeurs implacables , il n'hésite pas d'autant plus qu'il peut obtenir ce qui compte le plus : les fameux crédits !qui ouvrent la porte des paradis parfois artificiels et pour combien de temps...
L'auteur, ingénieur en informatique nous « dévoile » un avenir de désolation où les «  mieux «  éduqués sont prêts à toutes les bassesses et crimes possibles pour maintenir leur domination sur des milliards et milliards de damnés de la terre.
Ce roman bien noir ne nous laisse aucun répit
Valiere
 
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