Les groupes Medvedkine

Message par Louis » 29 Juil 2006, 14:21

Né d'une expérience de Chris marker, venu filmer la gréve de la rhodiaceta en 67, et confronté aux réactions négatives des travailleurs mobilisés, des "groupes médvedkines" sont constitués d'abord a Besancon, puis a sochau (autour des Peugeot) par des ouvriers membres d'une organisation d'éducation populaire

A regarder le dvd accompagné d'un livre de témoignage sur l'expérience pour ces ouvriers de se confronter avec "l'outil cinéma" (et ses difficultés, y compris les confrontations avec les bureaucraties syndicales ou "le travailleur du rang") on se rend compte que l'intéret de ces films n'est pas uniquement historique, mais aussi une recherche de forme extremement intéressante ! Il n'y a pas a ma connaissance de reportages fait PAR LES OUVRIERS eux meme sur leurs conditions, leur luttes, leur réves, leurs espoirs !

écouter le reportage d'arte radio : http://www.arteradio.com/son.html?243


un article sur ces DVD

Entre 1967 et 1970 à l’usine Rhodiaceta de Besançon, puis de 1970 à 1974 dans les ateliers Peugeot de Sochaux, les ouvriers réunis par leur travail, solidarisés par la grande grève de février 1967 à Besançon et par l’extension de la lutte syndicale qui suivit, sont à l’origine de 14 films. Leur parution en DVD accompagnés d’un livret qui présente une riche documentation et une bibliographie complète à leur sujet constitue un ensemble remarquable. Non seulement parce qu’il rend largement accessible et compréhensible une expérience témoignant de l’énergie magnifique qui traverse alors le mouvement ouvrier en lutte, mais encore parce qu’il fait apparaître avec évidence le monument que constitue cet ensemble des groupes Medvedkine dans l’histoire du cinéma, par sa cohérence, par l’ampleur de son propos et par la puissance des formes qu’il invente pour répondre à son utopique démesure.

Prendre en main son image
En février-mars 1967, une grève d’un mois est menée par les ouvriers de la Rhodiaceta qui occupent leur usine. La force de ce mouvement, l’organisation et la détermination dont il témoigne font la fierté des travailleurs qui luttent pour une augmentation de leurs salaires mais aussi pour une amélioration de leurs conditions de travail, revendiquant le droit à la dignité, à la culture, à une vie décente. Ces revendications qui préfigurent les événement de mai 68 ne sont pourtant pas entendues par les pouvoirs patronaux et politiques en place. La réalité vécue de la grève se trouve défigurée dans le discours officiel qui tente de réduire à une vaine agitation ce qui était ressenti par les ouvriers comme un premier pas vers cette reconnaissance qu’ils cherchaient à obtenir.

(JPEG) C’est ainsi que, par l’intermédiaire du Centre Culturel Populaire de Palente-les-Orchamps et de son fondateur René Berchoud, Chris Marker et Mario Maret arrivent à Besançon pour rencontrer les ouvriers et pour représenter leur mouvement, leurs aspirations selon un point de vue autre que celui de l’information d’Etat. Ils réalisent A bientôt j’espère. En voyant le film cependant, les hommes et les femmes qui en sont les « acteurs » et le sujet se sentent encore étrangers à leur propre image. Lors du débat qui suit la projection (dont l’enregistrement est reproduit dans l’édition sous le titre deLa charnière), ils décident donc, encouragés par les cinéastes, de prendre les choses en main. Eux seuls peuvent, par leur lutte, changer à leur avantage l’organisation du travail dans l’usine. De la même façon, c’est à eux qu’il revient de produire une représentation plus juste de leur situation. Ainsi débute l’aventure cinématographique des groupes Medvedkine.

Une émancipation collective
Pour éclaircir la question des deux groupes qui se succèdent, l’un à Besançon, l’autre Sochaux, il faut parler de Paul Cèbe, militant syndicaliste, responsable de la bibliothèque du personnel à l’usine Rhodiaceta, impliqué dans l’activité du Centre Culturel Populaire de Palente-les-Orchamps en banlieue de Besançon, puis employé par le comité d’entreprise CGT et CFDT des usines Peugeot de Sochaux au Centre de Culture et de Loisirs de Clermoulin. C’est son départ de la Rhodiaceta qui marque la rupture de 1970. Cela souligne d’une part l’importance des hommes en présence, de leur implication et du phénomène de la rencontre dans la création des collectifs. D’autre part, aussi, l’importance de la culture, montrée par des passeurs comme Cèbe comme un outil d’émancipation dont il appartenait à chacun de se saisir.

De film en film, malgré les ruptures donc, et la précarité des conditions matérielles, un ensemble s’est constitué, affirmant une cohérence d’autant plus forte qu’elle se révèle a posteriori plus comme une conséquence que comme un préalable à leur réalisation. Cette cohérence est le fait non pas d’un programme, mais d’une intention constante entre tous, celle d’établir à travers le tournage et le montage des rushes une correspondance entre les destins collectifs et individuels réunis dans la lutte. La foule des ouvriers en grève, prise à juste distance, laisse affleurer la singularité de tous ceux qui la composent. Elle s’oppose nettement dans Sochaux, 11 juin 68 à la foule des CRS, tous semblables dans leur uniforme et qui, sur ordre de la préfecture, allaient ouvrir de force l’usine Peugeot occupée. Il faut remarquer à cet égard que si, en mai, les chars ne sont pas entrés dans Paris pour contenir les étudiants, la violence fut en juin sans retenue face aux travailleurs. Des balles ont été tirées qui firent deux morts, des grenades furent lancées qui estropièrent plusieurs personnes. Dans le film, l’image de la foule laisse place aux témoignages d’hommes présents pendant le combat. Là encore, la bonne distance de l’opérateur capte la stupeur chez les uns, la détermination chez les autres et, chez tous, le sentiment vif que la lutte des classes n’est pas une fable mais une réalité inscrite jusque dans leur chair.

Une lutte sans frontières
Dans Classe de lutte, le premier film réalisé par le collectif Medvedkine de Besançon, en réponse à A bientôt j’espère, la foule s’ouvre sur le visage d’une jeune femme, Suzanne, qui parle de son engagement. Par cette correspondance de l’individuel et du collectif, il s’agit que le film soit le lieu a-topique, le lieu sans lieu d’une rencontre demeurée impossible avant lui. Ainsi il relie, par exemple, des situations régionales et internationales avec Septembre chilien, le dernier des films Medvedkine que Bruno Muel part tourner à Santiago quelques jours après l’assassinat de Salvador Allende.

(JPEG) Les films des groupes Medvedkine sont donc des films de témoignage qui montrent l’effort d’organisation d’une classe et les armes qu’elle se forge au cours du combat. Mais aussi des films qui témoignent pour ces hommes et ces femmes du désir d’apparaître à la fois dans le moment de l’action politique ou syndicale et dans le temps suspendu de l’enregistrement cinématographique. De cette inscription sur la pellicule vient la joie hautement photogénique d’avoir poussé en quelque sorte les portes de l’histoire officielle, pour placer eux-mêmes dans le livre qu’elles protègent quelques pages qui seront toujours prêtes, pour peu qu’on les lise, à en faire exploser la reliure.

Hélène Raymond

La conclusion de chris marker

« Un train, un homme qui mettait le cinéma « entre les mains du peuple » (comme Medvedkine nous le dirait lui-même plus tard), cela avait de quoi faire rêver un demi cinéaste égaré dans cette jungle où le professionnalisme mondain et le corporatisme se rejoignent pour empêcher le cinéma de tomber entre les mains du peuple. J¹ai donc passablement brodé sur le thème du « ciné-train », pour découvrir, en rencontrant Medvedkine, que tout ce que j¹avais inventé était encore très au-dessous de la réalité.
On se demande quelquefois ce qui a décidé un groupe d'ouvriers français, débutant précisément dans cette difficile entreprise de prendre le cinéma entre leurs mains, à choisir de se baptiser Groupes Medvedkine. Je suis heureux d'apporter pour la première fois une réponse historique à cette importante question. C'est exactement au moment où, racontant le ciné-train à Besançon en 67, l¹année des grandes grèves, dans la cuisine de René Berchoud en compagnie de Georges, de Yoyo, de Daniel, de Pol, de Geo et de quelques autres, que j'ai cité Medvedkine : nous emmenions avec nous des cartons déjà tournés, pour insérer dans les films. Et il y en avait un que nous prenions en bobines entières, parce qu¹il servait toujours, dans tous les films. Celui qui disait : « CAMARADES, ÇA NE PEUT PLUS DURER ! » »
Louis
 
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Message par Louis » 29 Juil 2006, 23:18

y'a personne d'autre que moi qu'a vu ça ???? J'croyait que des gens s'int"ressait az la "classe ouvriere " sur ce fil....
Louis
 
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Message par lenzo » 30 Juil 2006, 19:40

Dans les archives de l’Huma (pas de date) : et aussi

a écrit :Ne plus être résumé à sa condition d'OS

À Sochaux, autour du cinéaste Bruno Muel, de jeunes ouvriers décident de montrer leur (sur) vie, leurs conditions de travail, leurs luttes, tout ce que l'on ne voyait pas ailleurs.

Sochaux (Doubs),

envoyée spéciale.

" Que des ouvriers arrivent à prendre la parole : c'était ça, les groupes Medvedkine. " Comme tous ceux, " intellos " ou ouvriers, qui ont participé à l'" épopée " Medvedkine à Peugeot Sochaux, Christian Corouge reste profondément marqué par cette expérience. À l'époque, il a vingt ans, il vient d'entrer comme OS à l'usine, milite au PCF et à la CGT. " La rencontre avec ces intellectuels a transformé ma vie, ma vie militante surtout. À partir de là, j'ai eu le sentiment que les actions, la défense des salariés, les revendications, ça ne suffit pas. Il faut aussi donner du rêve. Donner à bouffer intellectuellement. "

À Sochaux, tout a commencé en 1969. Cette année-là, le comité d'entreprise de Peugeot, tenu par la CGT et la CFDT, embauche un certain Pol Cèbe pour gérer son centre de loisirs, Clermoulin, une vieille bâtisse en pleine campagne. Fils de bonne famille " établi " en usine, militant au PCF, à la CGT, et surtout éveilleur culturel, Pol Cèbe a été le pivot du groupe Medvedkine à Besançon (voir ci-contre). Rapidement, il transforme Clermoulin, simple lieu de détente, en foyer culturel et politique. On y discute, on y trouve des livres, on y découvre la peinture, la poésie, on visionne des films militants : ceux du groupe Medvedkine de Besançon, mais aussi sur le Chili, Cuba... " Et plein d'autres films montrant ce vaste monde dont nous voulions changer la face ", raconte Bruno Muel, un des cinéastes " parisiens ", amis de Pol Cèbe, qui venaient régulièrement. Car changer le monde, c'est bien cela dont il est question avec les ouvriers qui se mettent à fréquenter l'endroit. Pour la plupart, ce sont de très jeunes OS fraîchement débarqués d'autres régions françaises pour travailler chez Peugeot, qui embauche à tour de bras. " On était des centaines dans les foyers de jeunes travailleurs ", se souvient Christian Corouge, lui même " immigré " de Normandie. " Soixante-huit était passé par là. C'était l'époque où on se disait qu'on allait changer le monde, la façon de travailler. En arrivant chez Peugeot, on avait l'impression de découvrir une usine du XIXe siècle. On se sentait coupés des ouvriers du coin, anciens paysans qui avaient encore un lopin de terre. On se sentait plus proches des immigrés yougoslaves, marocains, qui avaient le même âge que nous, les mêmes conditions de travail. Le week-end, on n'avait pas grand-chose à faire, on allait à Clermoulin. "

Un premier film, 11 Juin 1968, est réalisé par Pol Cèbe et Bruno Muel en 1969. Il évoque cette fameuse journée où deux ouvriers ont été tués dans les affrontements avec les CRS envoyés par Peugeot pour faire reprendre le travail, après la grande grève. Mais le travail collectif entre le cinéaste et une vingtaine de jeunes ouvriers ne commence qu'en 1971 avec les Trois Quarts de la vie, allusion au temps passé au travail. Quelques mois plus tard, Week-end à Sochaux, réalisé avec plus de moyens, reprend la même trame. Écrit collectivement, le film est constitué de petits sketches, drôles ou graves, qui mettent en scène le recrutement des OS, français et immigrés, les conditions de logement dans les foyers, les conditions de travail, la chaîne, les rapports avec les chefs... On y voit aussi des scènes, prises sur le vif, de discussions politiques entre les membres du groupe : " Le cinéma peut être l'arme du prolétariat, puisqu'il est déjà l'arme de la bourgeoisie. La classe ouvrière peut faire des films, pour montrer nos luttes, montrer des gens, des vrais, pas des vedettes comme à la télé ", affirme un jeune. " On a donné du temps pour faire ces films, c'est pas pour s'amuser, c'est pour militer et combattre l'exploitation. " Pourtant, derrière la révolte et la dénonciation, on sent que ces films ont été faits dans la joie, dans l'espoir de changement qui caractérise l'après 68... et l'ambiance à Clermoulin.

" C'était une époque riche culturellement ", se souvient Annette Paleo avec enthousiasme. " J'avais quatorze ans. Mon père, ouvrier en fonderie, réfugié espagnol, militant à la CGT et au PCF, m'emmenait tous les week-ends à Clermoulin. Je me souviens d'une soirée sur la Commune, une soirée sur Frantz Fanon. C'est là que j'ai découvert ces choses dont on ne parlait pas à l'école. " Dans Week-end à Sochaux, elle est la jeune fille qui parle de l'avenir qu'elle voit " sans chômage, avec des usines claires, dont la fumée passera sous la terre, dont le directeur sera élu, où on travaillera moins d'heures "... Aujourd'hui médecin et toujours communiste, elle estime que cette expérience n'a pas été une parenthèse, mais une " formation ". " Avec ces films, les gens qui ne parlaient pas d'habitude ont pu enfin s'exprimer, avec des mots qui étaient les leurs. Bruno Muel était d'une grande humilité, toujours à l'écoute. Il ne se mettait pas du tout en avant. " Christian Corouge, toujours ouvrier à Peugeot, confirme : " Avec ces intellectuels, on a trouvé assez d'amitié et d'accompagnement pour réussir à prendre la parole. C'est difficile quand on n'a pas le vocabulaire. Même syndicalement, à l'époque, les OS ne prenaient jamais la parole. Ils étaient les collecteurs de timbres et les distributeurs de tracts. Mais quand il y avait un conflit, on faisait venir un ouvrier professionnel ou un technicien - ceux qui avaient une facilité d'élocution - pour parler. Ce qu'on a montré dans ces films n'était jamais dit. Les responsables syndicaux étaient des OP ou des techniciens, ils ne vivaient pas cette réalité. " D'où les réticences, partagées par les dirigeants du Parti communiste et de la CGT, à l'égard du groupe. La plupart des jeunes appartiennent à ces organisations. " Mais en prenant la parole, on grandissait. On devenait critique, inclassable. On faisait un peu peur. "

L'expérience sera de courte durée. Avec le sang des autres, sorti en 1974, frappe par sa noirceur. Pourtant, le thème reste le même : les conditions de travail à l'usine, à la chaîne, l'emprise de Peugeot sur la vie des ouvriers. Mais l'espoir de changement a reflué. " Le bonheur, on n'y croit plus, le socialisme, on n'en parle même plus ", constate une jeune femme dans le film. La condition ouvrière se décrit comme condamnation. " On assistait à la lente destruction de l'esprit 68, raconte Bruno Muel. C'était la fin de l'espoir, des utopies. L'aventure collective avait coïncidé avec une période politique. L'union de la gauche, ça n'avait plus rien à voir. " Le cinéaste s'est retrouvé presque seul pour faire ce film. Beaucoup de jeunes du groupe ont quitté l'usine. " Et puis les prolos n'avaient plus envie de parler de leur condition, explique Christian Corouge. Ça demande de l'énergie, après les journées de boulot. On n'a plus retrouvé le dynamisme pour écrire des scénarios collectifs. La vie, la fatigue ont pris le dessus. Quand les Parisiens venaient, on n'avait plus grand-chose à se dire. " Par la suite, Bruno Muel a arrêté de faire des films. " Parce que ce qui m'intéressait, c'était de filmer des gens qui se battent, explique-t-il. Le documentaire d'analyse ou d'observation, c'est une posture qui ne me convient pas. En tout cas, je n'ai plus rien fait qui m'intéresse autant que ces films. " Derrière lui, l'expérience Medvedkine a laissé un vide immense. " J'ai ressenti un manque très fort, parce que réfléchir tout seul, c'est chiant ", raconte Christian Corouge. Au début des années quatre-vingt, Bruno Muel lui présente le sociologue Michel Pialoux. Ils commencent ensemble un travail sur les usines Peugeot et la condition d'OS, qui dure encore aujourd'hui (1). " Je continuais le même combat qu'avec le groupe Medvedkine, celui du témoignage, de la prise de parole ", explique l'ouvrier, qui garde intacte sa révolte. Que reste-t-il autour ? En 1985, la CGT et la CFDT ont perdu le comité d'entreprise. La bibliothèque a été démantelée, les colonies de vacances, supprimées. Aujourd'hui le CE est une banque de chèques vacances, sans politique culturelle, sans âme. " Dans les années soixante-dix, on se battait pour que les pratiques culturelles ne soient pas réservées aux étudiants, aux profs, aux médecins. On avait une soif de lecture. Aujourd'hui, dans mon atelier, on doit être 3 ou 4 sur 200 à lire des livres. "

Fanny Doumayrou


Les films que j’ai vu (certains anciens des groupes Medvedkine les font circuler dans des associations proches de la CGT ; des films peuvent être aussi disponibles dans des bibliothèques audiovisuelles) sont plutôt intéressants : il y a des témoignages et des situations d’ouvriers, des luttes, OK.
On y retrouve malheureusement aussi le manque de perspectives politiques qui est le quotidien des membres du PC et de la CGT depuis cette époque.
Les faits sont livrés, bruts, ce qui n’est pas mal mais les issues de secours n’apparaissent pas. Il y a du sentiment, la peinture de la situation des gens par petites touches mais pas d’orientation pour permettre qu'ils s'en sortent.
lenzo
 
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Message par Louis » 31 Juil 2006, 16:07

a écrit :On y retrouve malheureusement aussi le manque de perspectives politiques qui est le quotidien des membres du PC et de la CGT depuis cette époque.


C'est pas tout a fait ça ! D'abord parce que leur travail dans le groupe medvekine leur a fait perdre le contact avec le pc (qui n'aime pas les machins "incontrolables", et "réputés gauchiste") Et puis leur travail n'est pas de "donner des perspectives", mais bien de donner un témoignage, de prendre la parole pour des gens plutot taiseux....

Quand a l'optimisme/pessimisme qui se dégage de tout ça :

Il y a effectivement un gros trou vers l'année 74, qui correspond en partie a une usure naturelle (combien de groupes d'entreprise lo se cassent la gueule en ce temps la) mais aussi a un reflux des espoirs de la classe dans ces années la ! Moi j'ai commencé a militer en entreprise en 76, et on pouvait pas dire que l'ambiance ait été super positive (sauf pour ceux qui croyaient a "l'union de la gauche", mais cela est une autre histoire)
Louis
 
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Message par lenzo » 31 Juil 2006, 19:14

(LouisChristianRené @ lundi 31 juillet 2006 à 17:07 a écrit :
a écrit :On y retrouve malheureusement aussi le manque de perspectives politiques qui est le quotidien des membres du PC et de la CGT depuis cette époque.


C'est pas tout a fait ça ! D'abord parce que leur travail dans le groupe medvekine leur a fait perdre le contact avec le pc (qui n'aime pas les machins "incontrolables", et "réputés gauchiste") Et puis leur travail n'est pas de "donner des perspectives", mais bien de donner un témoignage, de prendre la parole pour des gens plutot taiseux....


Pour avoir un peu débattu avec ceux qui popularisent encore maintenant les films du groupe Medvedkine, je ne me suis pas aperçu qu’ils avaient pu avoir un penchant vers le gauchisme d’alors, ni d’ailleurs qu’il pourrait y avoir un fléchissement de leur part vers l’extrême gauche d’aujourd’hui.

Ce qui n’enlève rien, répétons le, à l’intérêt de visionner un peu de la vie ouvrière d’alors. D’autres ont pu faire aussi quelques courts métrages et l’angle de vue diffère, suivant qu’il s’agisse de maos, d’anars, de sociologues qui se penchent sur le sort de la classe ouvrière…

Mais les gars qui donnent la tonalité au cinéma dont on parle sont indiscutablement tombés dans la marmite PCF quand ils étaient petits et ils y sont restés, avec ou sans carte du Parti.
lenzo
 
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Message par piemme » 05 Fév 2013, 13:43

Peugeot - Avec le sang des autres (1974), un film documentaire (en ligne) du Groupe Medvekine de Sochaux.
piemme
 
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