La démocratie participative »
de Jean-Pierre Gaudin
Edition Armand Colin
août 2007
9 €
121 pages
MIRAGE, ESCROQUERIE OU CHANCE A SAISIR!
Tout le monde en parle ou presque. Les partis politiques, les équipes municipales en place ou les « challengers » n'arrêtent pas d'évoquer la démocratie participative....
Avant d'évoquer cette question, n'est-il pas nécessaire de passer par la casse départ c'est à dire par une définition?
C'est d'ailleurs ce que fait l'auteur qui apporte son éclairage, explicite quelques concepts et revient sur l'histoire moderne et l'évolution des rapports entre élus et administrés.
Tout d'abord tout le monde parle de participation mais derrière le mot ne se cache pas la même réalité.
Pour certains la participation, c'est la consultation: donne ton avis, on verra; pour d'autres consulter c'est se concerter c'est à dire construire un compromis alors que de fait, participer c'est « vouloir associer les citoyens aux orientations, voire aux décisions mêmes ».
Pour nous faire comprendre les enjeux du débat entre ce que j'appelle des pratiques participatives par rapport à une démocratie participative, l'auteur nous explique la genèse du débat.
Très vite, avant et surtout après 68, les décideurs ont su s'appuyer sur des avis d'experts, de spécialistes , créant des commissions et des groupes de travail pour se construire une légitimité ou avoir des avis autorisés.
Parfois il s'agissait de constituer des instances de participation pour casser la contestation, du moins la dévoyer ou l'intégrer. On en arriverait à la « participation, piège à cons », mais là c'est une autre histoire.
L'auteur revient sur l'histoire politique, sur les poussées démocratiques et les demandes citoyennes fortes comme celles qui consistaient à former des équipes municipales alternatives à partir de militants associatifs... Pour quels résultats?...La conquête de places fortes par la gauche en 1977 mais aussi des associations privées de cadres devenus élus.
La complémentarité entre la démocratie représentative et la démocratie participe est possible mais difficile mais là, il faut éviter les pièges comme celui qui consiste à s'appuyer sur des « technotables » ou des militants semi professionnels qui confisqueraient la parole et une parcelle de pouvoir.
C'est ainsi que l'auteur nous fait visiter le Brésil et découvrir les budgets participatifs, la logique démocratique et la réalité où en pleine mobilisation sociale et politique seuls 5% des citoyens et citoyennes se déplacent dans les assemblées délibératives.
Des phares de la démocratie participative sont des miroirs aux alouettes comme ces conseils de quartiers institués par la loi en 2002 pour les communes de plus de 80 000 habitants.
Le champ de compétence du conseil est limité et les citoyens peuvent être cooptés par la Municipalité !
L'analyse des processus participatifs alimente le débat sur le comment permettre à de nombreux citoyens et pas seulement des militants politiques ou associatifs de devenir des acteurs de la vie locale afin d'être associés aux prises de décisions qui les concernent.
Jean-François CHALOT