
Est-ce que quelqu'un a vu ce film, ou lu le roman de François Emmanuel dont il est tiré ? Je n'en aurais pas l'occasion vu qu'il ne va certainement pas sortir de mon côté de la Manche, mais la critique qu'en fait Télérama m'interpelle... Voici le dernier paragraphe de la critique "contre" signée Pierre Murat :
J'ai l'impression que ce journaliste veut ne surtout pas faire face à une réalité flagrante : c'est que l'"horreur absolue" du nazisme, celle qu'il ne faudrait pas "banaliser", a bien eu lieu sinon à la demande, du moins avec le concours et aux profits de quelques industriels allemands dont certains gros groupes encore existants (IG Farben notamment, auquel le film fait presque directement référence puisque l'entreprise fictive du film s'appelle "SC Farb"), et réalisée techniquement par des méthodes industrielles "modernes". Est-ce donc un scénario tellement "extravagant", ou alors le journaliste a juste eu une réaction de vierge effarouché ?
a écrit :Soyons clairs et précis : qu’un psychologue en ressources humaines soit, peu à peu, bouleversé à l’idée d’avoir mis à la rue mille salariés d’un complexe pétrochimique qui l’a grassement payé pour le dégraisser, bravo ! Mais qu’un scénario extravagant l’incite fortement à se considérer complice de monstres qui, il y a un demi-siècle, parquaient leurs victimes dans des wagons à bestiaux pour mieux les gazer, est irrecevable. Irresponsable. Car enfin, aussi charitable soit-il, cet amalgame banalise l’horreur à l’état pur : celle de la Shoah. Dans une moindre mesure, il accentue la confusion philosophique et morale de notre époque qui manie, gaillardement mais n’importe comment, l’indignation en confondant, de plus en plus, le remords et le repentir, la compassion et le compassionnel. Bref, il est des horreurs à ne comparer jamais. Et des générosités qui se révèlent, parfois, aussi maladroites qu’ont pu l’être, jadis, le silence et l’oubli.
J'ai l'impression que ce journaliste veut ne surtout pas faire face à une réalité flagrante : c'est que l'"horreur absolue" du nazisme, celle qu'il ne faudrait pas "banaliser", a bien eu lieu sinon à la demande, du moins avec le concours et aux profits de quelques industriels allemands dont certains gros groupes encore existants (IG Farben notamment, auquel le film fait presque directement référence puisque l'entreprise fictive du film s'appelle "SC Farb"), et réalisée techniquement par des méthodes industrielles "modernes". Est-ce donc un scénario tellement "extravagant", ou alors le journaliste a juste eu une réaction de vierge effarouché ?