(Gaby @ jeudi 1 mai 2008 à 16:49 a écrit :Je vais paraitre désagréable, mais... le parallèle avec le mur de Berlin au début est lamentable, même pour un petit film sans prétention, le mec qui a choisi ces images devrait être tout honteux.
Je vais paraître pointilleux, mais... il semblerait que ce préambule n'ait pas été compris. Il s'agit en effet d'un lamentable parallèle, puisque ce n'est pas un parallèle. C'est l'inverse.
Oui, à première vue, l'idée de casser un mur "insolent" (puisqu'il n'empêchait pas tout à fait les étudiants de passer moyennant un détour, mais contenait les mouvements de masse) peut avoir un côté fun (toujours à première vue, j'entends). Rappelons que la destruction par l'homme -surtout celle d'un objet symbolique- est à relier à une forme de jouissance dont nous essayons vainement de nous débarrasser depuis que nous nous sommes proclamés "civilisés".
Lorsque j'ai vu le trou dans le mur (je n'avais pas assisté à sa destruction), j'ai été, disons-le, fortement impressionné. J'essaie d'être le plus objectif possible, j'espère que vous en ferez de même si vous me lisez. Ce trou cristallisait évidemment la colère du mouvement étudiant et c'est cette évocation qui m'a valu une (petite, faut pas exagérer non plus) montée d'adrénaline. Ca laisse une assez forte impression.
Puis je me suis intéressé au sujet et très rapidement, cette histoire s'est avérée beaucoup moins amusante.
Le mur de Berlin, dans le film, c'est justement une évocation "à première vue". Si l'on omet les problèmes dus aux différences culturelles et économiques qui s'effaceront complètement avec les prochaines générations, la chute du mur reste un événement fondamentalement bénéfique. Alors oui, je joue, facilement, je l'avoue, avec la somme des affects colportés par ce souvenir collectif, un montage rapide, une musique entraînante... bref on casse le mur.
Mais le mur de Nanterre, c'est effectivement l'inverse. C'est un micro-événement par rapport au mur de Berlin et qui n'a bien sûr pas du tout la même portée ; l'histoire ne finit pas bien, les gens ne s'embrassent pas à la fin et le mur n'a pas définitivement chuté : montage lent, et changement assez radical d'ambiance sonore.
Vous êtes amer car vous avez l'impression de vous être fait avoir? C'est normal, c'était le but.
Quant au vol ou à la destruction de matériel servant aux étudiants, ni moi ni aucun intervenant du film n'a cautionné ni même évoqué ces pratiques. Par conséquent, cette remarque n'a pas grand chose à voir avec le sujet du film.
Entre la destruction d'un mur qui n'est là que pour faire chier les étudiants (y'a pas d'autre mot) et le vol d'un PC qui sert aux étudiants, je cherche toujours, mais pas moyen de trouver un rapport...