CITATION
Smicard(e)s
Aux yeux des patrons, ils peuvent déjà s'estimer heureux. Ils ont un emploi. Pour le gouvernement Raffarin, difficile de leur donner plus. L'économie française et sa fameuse compétitivité n'y résisteraient pas. Et même la Gauche, quand elle était au pouvoir, les a oubliés. Il fallait rester raisonnable...
Ce sont les Smicards, victimes cachées d'une violence sociale en train de devenir la règle, le salaire minimum. Des travailleurs pauvres, soutiers de la prospérité économique moderne. Monique n'a ni douche ni eau chaude, ni WC. A 59 ans, il lui faut aller aux bains douches de la ville quand elle veut faire sa toilette. Diane a 20 ans et déjà un bébé. Mais pour pouvoir travailler, elle est contrainte de le faire élever par sa mère. Olivier est contractuel à la Poste. De sa chambre de bonne il n'échappe à la dépression qu'en rêvant d'être un jour star du rock. Sans illusion. Chez les Guibert, surendettés, 3 petites filles, pas question de rêver. Les enfants ont tellement intégré le frigo vide qu'ils ne réclament même pas de Nike à leurs parents. Agent d'entretien, hôtesse de caisse, standardiste dans le télémarketing ou ouvrier, ils remplissent les tâches les plus pénibles, ou les plus débiles. Leurs horaires sont souvent impossibles. Tout cela pour un salaire mensuel d'à peine 6000 francs net, moins de 1000 euros par mois, 30 euros par jour. Comment vivent aujourd'hui ces Smicards ? Qui sont-ils ? Quelle misère secrète se cache derrière ces visages que l'on croise tous les jours dans la rue sans les remarquer ? Pourquoi sont-ils tentés parfois de renoncer pour se contenter du RMI ? Est-il tolérable pour un des pays les plus riches d'Europe de faire vivre ainsi dans la pauvreté des centaines de milliers de citoyens qui pourtant travaillent ? Entre résignation et révolte, entre rêve et détresse, Alexis Marant a partagé la vie quotidienne de quatre d'entre eux. Enquête dans la misère française.
Présenté par : Paul Moreira and Emilie Raffoul.
Réalisateur : Alexis Marant.
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