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a écrit :« Lettre ouverte aux islamistes »
de Ghaleb Bencheikh et Antoine Sfeir
Editions Bayard
14,50 €
novembre 2008
135 pages

    L'intégrisme : voilà l'ennemi !

Deux intellectuels, l'un musulman, l'autre chrétien et tous deux fins connaisseurs du monde arabe se sont rencontrés pour débattre et nous offrir cette lettre ouverte, mis en forme par Joseph Vebret qui a recueilli leurs propos.
Après nous avoir plongé aux sources de cette religion du livre, la troisième par date d'apparition, les deux auteurs nous montrent les contradictions entre les textes dévoilés et leur exploitation partisane par tous ceux qui veulent domestiquer, manipuler et instrumentaliser les fondements religieux du Coran à des fins politiques.
Tous les deux prouvent, preuves à l'appui que par exemple si l'on trouve dans le Coran des passages durs contre les mécréants et les incrédules , aucun verset n'affirme que l'apostasie doit être criminalisée ou même conduire aux châtiments suprêmes...Le lecteur attentif peut même trouver ce verset 99 de la sourate de Jonas: « Si Dieu l'avait voulu tous ceux qui sont sur terre auraient cru, est-ce à toi de les contraindre à devenir croyants »!
Il est faux d'oser prétendre que la femme doit porter le voile, qu'elle est inférieure à l'homme et que le djihad est avant tout une guerre contre les infidèles.
Comme les chrétiens qui, il y a plus d'un siècle combattaient aux côtés des athées et des agnostiques, le cléricalisme et la réaction, des musulmans, croyants et même pratiquants considèrent et expliquent que la croyance est compatible avec la laïcité.
L'islam, dépourvu d'une hiérarchie cléricale serait mieux adapté aux principes laïques, c'est ce qui expliquerait d'ailleurs pourquoi les islamistes haissent tant la laïcité qu'ils veulent ouverte c'est à dire dénaturée.
« La laïcité, c'est la loi qui garantit le libre exercice de la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dicter la loi. La laïcité est le parapluie sous lequel nous nous abritons tous... »...

Cette laïcité, pleine et entière, sans adjectif permet à la fois la liberté de croire et de ne pas croire et à la fois de vivre dans un cadre où les lois des hommes permettent d'assurer l'égalité des droits.
Les deux auteurs se prononcent clairement contre l'obscurantisme et rappellent que « s'il y a un espoir, il passe par le fait que les femmes se battent et s'affranchissent de toutes les scories qui les paralysent ». Ils rendent par là même un hommage appuyé à toutes les féministes et notamment à Houda Cha'raoui qui, participant à un congrès féministe à Rome en 1923, a enlevé ostensiblement son voile en descendant du train au Caire !

Contre les amalgames et les confusions, Ghaleb Bencheikh et Antoine Sfeir expliquent et réaffirment que les passages coraniques « de facture belligène » doivent être replacés dans leur contexte et que l'islam, comme religion n'est surtout pas l'islamisme politique qu'il faut d'ailleurs combattre sans faiblesse.

Jean-François CHALOT

a écrit :valière Je me suis laissé aller à republier des notes de lecture après un arrêt annoncé...Promis je fais attention et je ne vous inonderai pas, je refais une longue pause en cr de lecture