gran torino

Message par Vérié » 10 Mars 2009, 16:20

(luc marchauciel @ mardi 10 mars 2009 à 15:50 a écrit : Il défend ça ou bien il montre ça, le met en scène ?
Faudrait revoir....

Entre montrer et défendre, la nuance n'est pas toujours évidente. Surtout quand le héros est charismatique et que le spectateur peut s'assimiler à lui. Il n'y a pas que dans les Harry que règne cette idéologie. Impitoyable, excellent western dont C.E. est à la fois l'interprête et le réalisateur, comme pour Gran Torino, est tout de même assez caractéristique. On sent ou on devine parfois une certaine distance, mais pas toujours. Et je doute que la majorité des spectateurs ressentent cette distance. En l'occurence, seul le talent le distingue de Bronson, le justicier du métro, qui dégomme des lumpen généralement bronzés toutes les cinq minutes.

En revanche, le volet japonais de la bataille de Iwo Jima m'a vraiment impressionné par son humanisme et son respect du peuple nippon. Mais il est vrai que les Japonais ne sont plus les ennemis du jour. Le mérite serait plus grand de faire la même chose pour "l'ennemi arabe". A ce propos, le cable diffuse en ce moment un doc qui semble très intéressant sur "Hollywood et les Arabes". Qui dénonce la propangade, voire le racisme, anti-arabe dans la production hollywoodienne. Je l'ai enregistré hier soir mais pas encore vu...
Vérié
 
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Message par Valiere » 11 Mars 2009, 09:02

Le film montre aussi et tu as raison Granit que le racisme peut être un vernis qui saute dès que la personne rencontre l'autre et s'aperçoit qu'il s'agit d'une humanité proche, pareille à la sienne.
Valiere
 
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Message par Jul » 11 Mars 2009, 14:30

(Ottokar @ lundi 9 mars 2009 à 18:25 a écrit : Moi je n'en jurerais pas. Cela dépend quelles frites et à quelle fête. Elles sont meilleures que les frites à réchauffer Mac Cain c'est sûr.
Cette discussion est une fabuleuse démonstration de comment passer de la critique d'un film à une polémique sur la consistance des frites surgelées ou non. Z'êtes fort franchement, RESPECT !! :bleh:
Jul
 
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Message par Ottokar » 12 Mars 2009, 09:31

(Jul a écrit :Cette discussion est une fabuleuse démonstration de comment passer de la critique d'un film à une polémique sur la consistance des frites surgelées ou non. Z'êtes fort franchement, RESPECT !!
Bon, mais tu ne réponds pas vraiment à la question. Quel est ton avis sur les frites Mc Do, est-ce que tu coupes tes patates toi-même ou est-ce que tu emploies d'horribles Mac Cain, et que penses-tu des frites de la Fête de LO... ?


A ce propos, j'ai vu passer les premières cartes de la fête 2009, vendues au prix promotionnel exceptionnel de 10 euros. Profitez-en, c'est comme les Prem's de la SNCF, ça ne dure pas !
Ottokar
 
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Message par Kane » 15 Mars 2009, 23:59

A propos du côté républicain de Eastwood, ce dernier a souvent répété qu'il avait, selon les cas, voté républicain, démocrate ou qu'il s'était abstenu. Difficile de le catégoriser. En tant que maire, il s'était d'ailleurs présenté sans étiquette. Dans le cas de Dirty Harry, pour lequel il fut qualifié de facho de base, Eastwood et Siegel s'étaient inspirés de l'affaire du "Zodiac" (mis en scène il y a deux ans par Fincher) et ces deux là n'aspiraient alors qu'à faire un polar urbain "moderne" (pour l'époque) et purement commercial sans aucune volonté de message politique (ce n'était pas franchement la tasse de thé de Siegel). Il suffit de revoir leur film suivant, Les Proies (très conseillé), pour comprendre que leur vision des choses n'est pas aussi caricaturale que les exégètes de la critique Pauline Kael (rien à voir avec Michael) veulent bien le croire.

Quant à Gran Torino, d'un sujet modeste qu'un autre aurait rendu insignifiant, Eastwood le transforme en une réflexion sur sa carrière et (de même que Impitoyable pour le versant Western) ses personnages à la Harry Calahan. Ce type est une sorte de Harry à la retraite qui déambule comme un fantôme parmi d'autres fantômes (ses souvenirs et les artefacts qui vont avec, comme cette Ford). Le rire et la tristesse se côtoient, Eastwood acteur va au bout de son minimalisme à grand renfort de mâchoire serrée et de rictus imparables. Le réalisateur, lui, transforme une histoire banale en un acte déchirant qui semble signer la fin de sa carrière de comédien. Il y a du Ford dans ce film. Une liberté de ton, une élégance que l'on ne retrouve que chez les classiques. Depuis quelques film, Eastwood confronte l'image de l'Amérique, décortique la famille, affronte les sentiments de perte et de mort sans rien cacher. C'est grand.

=D>
Kane
 
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Message par ulm » 22 Mars 2009, 20:14

bon résumé, c'est grand =D>
ulm
 
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Message par luc marchauciel » 25 Mars 2009, 10:27

Je l'ai enfin vu, et j'ai été bouleversé par ce testament cinématographique.
Et il y a chez Eastwood un amour pour la classe ouvrière américaine qu'on ne retrouve pas chez les bobos censés être de gauche. Oui, du grand art.
luc marchauciel
 
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Message par Crockette » 25 Mars 2009, 18:16

KANE : oui mais il ya aussi le chauvinisme et l'amour de sa patrie de l'armée, qui fait partie intégrante de l'identité et de la culture de l'ouvrier américain... :dry:

culture qui repose aussi sur un mythe : la liberté...oui, mais la liberté de se faire virer de sa boite comme une merde...du jour au lendemain.

bon la peur de l'étranger fait partie aussi des réflexes des ouvriers, la peur que le mexicain vienne piquer le boulot aux bon ouvrier américain. d'ou l'édification d'unmur qu'OBAMA n'a pas encore détruit...
si ça avait été les communistes, le smédias en parleraient tous les jours.

récemment j'ai vu un reportage cruel de vérité ou des petits patrons américains artisans venaient chercher au matin des ouvriers mexicains, et ils se prenaient la tete avec des... citoyens étasuniens qui les sifflaient...en les accusant de trahir le pays...

de quoi en perdre son latin de lutte des classes !!...les petits patrons qui défendaient ces ouvriers étrangers...en disant que le boulot était si dure qu'aucun étasunien accepterait de le faire. :halalala:

c'est cela aussi les USA...une classe ouvriere completement asphyxiée par les valeurs conservatrices...et qui en aoublié meme les plus petits fondements de principes humanistes élaborés par abraham LICOLN.
Crockette
 

Message par artza » 30 Mars 2009, 14:39

Mouais, ça se regarde.

De ce point de vue c'est un bon film, avec quelques petites longueurs et on peut pas dire qu'on est dans le suspens.

Une histoire rondement menée, cousue de fil blanc.

On a même la mort de Jésus à la fin qui rachète les péchés du monde, mais on échappe quand même à la résurrection.(1)

Une grande note de fraîcheur, de sincérité, la rencontre entre la jeune fille Hmong et le vieux Walt. Un rêve de vieux bonhomme...

Imaginons un remake français de cette histoire, j'suis pas sur que ça passerait aussi bien.
Là on est en Amérique, avec tout ce qui plait ici.
L'ouvrier américain est raciste, et la plupart des américains toutes classes confondues sont complètement cons, exceptés les noirs, les latinos etc...

Les Hmongs n'ont pas de chance, après avoir été harkis des français, ils ont continué avec les américains.

Je crois qu'il y a un village Hmong "rapatrié" en Guyane. Ils cultivent des légumes qu'ils vendent au marché de Cayenne.

1) Normalement suivant le dogme catholique que le réallisateur ignore peut-être Walt va aller en enfer :w00t:
artza
 
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