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Message Publié : 13 Avr 2009, 09:01
par artza
L'amitié de deux garçons, l'un fils de propriétaire foncier, l'autre "batard" d'une famille de métayers sur fond de lutte de classes et de guerre en Italie tout au long de la première moitié du 20ème siècle.

Hier sur la 2, en fait ce matin à 0h.35!
Dur pour les facteurs, je ne parle pas des conducteurs de métro du lendemain matin, par contre pour les ouvriers boulangers qui lèvent le pied le lundi :-P

Ca commence par la fin, le renversement du pouvoir fasciste dans un coin de campagne en Emilie.

Un gamin fait prisonnier le gros propriétaire du coin, qui se prévaut de sa qualité de "patron". Le gamin le met en joue et dit, "il n'y a plus de patrons".

Beaucoup d'italiens de tous bords et de toutes conditions vécurent ainsi ces événements.

Toutes les forces de la réaction et du conservatisme, dirigeants socialistes et communistes en tête se liguèrent pour qu'il n'en fut rien, quitte à ce que tout change pour que tout reste pareil.

On éxécuta quelques fascistes irréductibles à commencer par Mussolini, le vieux gnome qui servait de roi prit sa retraite, et puis voilà!

Ce n'est pas le propos de Bertolucci fidèle à la légende patriotique officielle.

Nous voyons la vie des paysans, métayers et jounaliers sur un grand domaine du centre de l'Italie, beaucoup de travail, pas toujours à manger à sa faim et quelques joies simples.

En face dans la belle maison, les maîtres oisifs, superficiels, sans volonté, une race qui s'éteint, s'enfonce génération après génération dans la débilité morale.

Les machines agricoles apparaissent.

Les idées socialistes se font un chemin dans les têtes de ceux qui travaillent aidées par un anticléricalisme traditionnel et à la suite l'organisation et la lutte. La grève agraire de 1908.

La grande guerre, les fusillés pour l'exemple.

Les revendications et les grèves de l'après-guerre.
En face on réagit et comment par la formation et la montée du fascisme, c'est sans doute la partie la plus forte du film.

Bertolucci a de la sympathie pour les "petits" contre les "gros".

Une sympathie plus esthétique que politique.

Une sympathie de nostalgie et d'impuissance qui au bout du compte ne fait que colporter des légendes.

Message Publié : 13 Avr 2009, 11:05
par Vérié
(artza @ lundi 13 avril 2009 à 09:01 a écrit : Dur pour les facteurs, je ne parle pas des conducteurs de métro du lendemain matin, par contre pour les ouvriers boulangers qui lèvent le pied le lundi :-P


Pas de misérabilisme : ils ont tous des enregistreurs numériques.

Sinon, bien d'accord avec toi. J'avais vu ce film à sa sortie, dans les années 70. Je l'ai revu, et, aujourd'hui, je le trouve très daté : c'est vraiment l'imagerie mao-populiste-patriotique de ces années-là. La fin, avec la population qui danse autour des grands drapeaux rouges est particulièrement ridicule. Restent qelques bons passages, d'excellents acteurs et la très belle Dominique Sanda... :wub:

Message Publié : 20 Avr 2009, 07:13
par artza
Avec le 2ème épisode montré cette nuit, ça s'arrange pas vraiment.

A l'exception du personnage du régisseur du domaine qui est aussi le "ras" fasciste du coin, remarquablement interprété par Donald Sutherland qui montre tout un aspect social et psychologique de ce que furent les hommes de main du fascisme.

Message Publié : 20 Avr 2009, 21:11
par Crockette
non non moi je trouve ce film excellent.

quelques carences d'un point de vue politique...

mais quand même : la connivence des riches et des fascistes...car quelle que soit leur révolution et leur force les fascistes ont respecté les patrons...
et ils ont traité comme de la merde les travailleurs.

les communistes ont dû se cacher même avt la guerre ! et quand la police fasciste vient chercher un camarade, il y en a qu'un seul qui gueule et qi veut prendre les armes...les autres continuent à travailler comme des betes...et ils tournent la tete.



c'est un peu ce qui se passe aujourd'hui avec tous les camarades qi se font virer de leur boite, tout lemonde se fait tailler en pièce, et on attend le jour suivant, la CGT veille au grain pour controler les travailleurs...après le 1er MAI les camarades on fait quoi ? on attend les grandes vacances...

eh bien ds le film c'est pareil !!! : lorsque le peuple veut virer les patrons, le gamin se prend une baffe, le drapeau communiste tombe par terre, Depardieu reste muet, et les socialistes, le Pc italien et les syndicats veillent au grain : restez ou vous êtes, ne ralez pas trop, on s'occupe de vous, excatement ce qui se passe aujourd'hui sauf qu'à la place du PS c'est l'UMP.


mais la faute à qui tout cela ??? eh bien ds le film on voit bien que le peuple ds son ensemble n'est pas très cultivé et l'anerie fasciste il l'a avalé sans difficulté comme le prolétarait allemand a avalé l'anerie nazie...et en france d'ailleurs la classe ouvriere n'est pas en reste car un bon nombre soutenait Petain travail famille paterie c'ets dédié auxouvriers ! jusqu'au..STO oragnisé par LAVAL, la, la classe ouvriere s'est un peu réveillée...

je maintiens excellent film.je le conseille aux camarades du FALO.

Message Publié : 22 Avr 2009, 10:25
par artza
(Crockette @ lundi 20 avril 2009 à 21:11 a écrit : que le peuple dans son ensemble n'est pas très cultivé et l'anerie fasciste il l'a avalé sans difficulté comme le prolétarait allemand a avalé l'anerie nazie...et en france d'ailleurs la classe ouvriere n'est pas en reste car un bon nombre soutenait Petain travail famille paterie c'ets dédié auxouvriers ! jusqu'au..STO oragnisé par LAVAL, la, la classe ouvriere s'est un peu réveillée...


Tout ça n'est pas exact.

La classe ouvrière italienne a été à deux doigts de la révolution en 1919-1920, et les travailleurs de la terre ouvriers agricoles et métayers n'étaient pas les derniers, organisés en "ligues socialistes", la fameuse "liga" que chantent si joliment les paysannes dans le film.
C'est bien pour ça que la terreur fasciste fut nécessaire.
Ce sont les organisations partis et syndicats qui faillirent mais pas les travailleurs.

Même chose en Allemagne, où les travailleurs partirent trois fois à l'assaut en 1919, 1921 et 1923.

Et au bout du compte en Italie comme en Allemagne d'ailleurs c'est la classe ouvrière qui fut la couche sociale la moins perméable au fascisme et qui fournit le plus grand nombre de combattants antifascistes.

Par ailleurs pour ce qui est de la culture du peuple, il y a beaucoup à dire, si le peuple était aussi ignare, il n'ya pas beaucoup d'industries qui fonctionneraient.

Mitterrand naïvement dans ses souvenirs confit que c'est en camp de prisonniers de guerre qu'il découvrit que dans certaines circonstances mieux vaut être l'ami d'un serrurier que d'un avocat en plus que le plus sympa ou le plus intelligent des deux :33:

Message Publié : 23 Avr 2009, 09:37
par Valiere
Les travailleurs sont aussi versatiles et l'idéologie dominante est suffisamment puissante pour les détourner de leurs intérêts et comme l'a montré Daniel Guérin si ils résistent et continuent à combattre, peu à peu en absence d'une alternative crédible ils peuvent sombrer dans le nationalisme ou le populisme.