Inglourious Basterds de Tarantino

[ZwichenStreik]

Je ne sais pas si Inglourious Basterds est sorti en France, mais à mon avis, vous pouvez vous passer de le voir .
Je me suis laissé tenter par le sujet : la France sous l'occupation nazie, la déportation des juifs et la vengeance de quelques-uns d'entre eux.
J'ai l'impression d'avoir perdu mon temps. Le film dure plus de deux heures, et j'ai trouvé ca long. Je l'ai vu à l'étranger et je n'ai pas tout compris, mais celle qui était avec moi n'a rien perdu des dialogues et a trouvé ca nul aussi.
Voilà l'article de Libération et celui de L'Humanité. Aucun n'a le courage de dire que c'est un navet.
Mais il est vrai que la salle était comble et qu'à la fin, les gens ont même applaudi ! Cela fonctionne et plait. Contrairement aux petits bourgeois qui m'entouraient, je n'ai pas beaucoup rit. C'est censé être drôle, et très violent à la fois, au second degré, vous voyez ce que je veut dire, ah ah ah :emb: .
En fait c'est un film à deux balles. Dites moi SVP quels sont les bons films à l'affiche en ce moment, je voudrais me rattraper vendredi.

[chuck]

J'ai vu ce film et je l'ai trouvé très bien. Il faut être fan des séries B à la Tarantino quoi !

Il ne faut pas s'attendre à un film historique, mais plus à un film de type western dont le contexte est quelque peu... différent.

[Vérié]

J'ai vu ce film et je l'ai trouvé très bien. Il faut être fan des séries B à la Tarantino quoi !

Il ne faut pas s'attendre à un film historique, mais plus à un film de type western dont le contexte est quelque peu... différent.
Dans un interview publié dans le supplément du Monde, Tarantino prétend que le cinéma - et son film fantasmatique - vengent ainsi les victimes juives du génocide nazi. Certains Américains se donnent ainsi bonne conscience, car les Etats Unis, à l'époque du génocide, n'ont pas fait grand chose et ne s'y sont pas intéressés - y compris les notables juifs américains qui reprochaient alors au PC américain - qui comptait beaucoup de militants d'origine juive - de trop en parler, car ça pouvait donner l'impression que les Juifs américains n'étaient pas des citoyens ordinaires, qu'ils s'intéressaient beaucoup trop à des violences commises très loin, en Europe de l'Est, alors que des jeunes américains mouraient tous les jours dans la guerre du Pacifique etc.

Les prétentions de Tarantino sont donc tout aussi ridicules à mon avis que son film. De plus, Tarantino manifeste généralement une complaisance très déplaisante vis à vis de la violence, comme dans Réservoir dogs qui a fait sa célébrité. On peut parler d'une forme de pornographie de la violence. Que la violence soit commise par des Juifs contre des nazis n'y change pas grand chose.

On ne peut nier que Tanrantino possède du talent, qu'il a mieux utilisé dans d'autres films comme Pul fiction (son meilleur à mon avis), mais quand il se lance dans le film historico-politique, ça devient catastrophique...

[chuck]

Vérié, tu l'as vu le film ?

La "violence" du film c'est de la violence de divertissement. Quand je parle de série B, c'est justement parce que cette violence gratuite fait partie du spectacle, et c'est tellement peu crédible, inutile et volontairement choquant que cela en devient décalé et risible.

Dans "Kill Bill", autre film de Tarantino, on assiste à un combat de sabre entre Uma Thurman et une centaine de Yakuzas, qui se font tous découper un par par un par l'héroïne. C'est de la violence ? Pour moi c'est plus du divertissement qu'autre chose.

La vraie violence au cinéma, se trouve dans les films qui mettent en scène la vie de vrais êtres humains, pas de personnages de fiction de types "gentils" et "méchants". La fin tragique des "Navigators" de Loach est selon moi cent plus violente que tous les Tarantino réunis.

[Vérié]

Vérié, tu l'as vu le film ?

La "violence" du film c'est de la violence de divertissement. Quand je parle de série B, c'est justement parce que cette violence gratuite fait partie du spectacle, et c'est tellement peu crédible, inutile et volontairement choquant que cela en devient décalé et risible.

Dans "Kill Bill", autre film de Tarantino, on assiste à un combat de sabre entre Uma Thurman et une centaine de Yakuzas, qui se font tous découper un par par un par l'héroïne. C'est de la violence ? Pour moi c'est plus du divertissement qu'autre chose.

La vraie violence au cinéma, se trouve dans les films qui mettent en scène la vie de vrais êtres humains, pas de personnages de fiction de types "gentils" et "méchants". La fin tragique des "Navigators" de Loach est selon moi cent plus violente que tous les Tarantino réunis.
Oui, je l'ai vu... Par curiosité, je l'avoue, après avoir lu pas mal d'articles.

La "violence de divertissement", ça me semble une notion assez dicutable. Quand les Indiens ou les Somaliens (Dans la chute du faucon noir de Ridley Scott, qui passe pourtant pour un cinéaste de gauche...) chargent stupidement les héroiques Américains et se font dégommer à la winchester ou à la mitrailleuse, c'est aussi de la violence de divertissement ?

Dans Réservoir dogs, la torture, ça ne me semble pas une violence de divertissement.
Surtout quand on sait que des dizaines de milliers de gens dans le monde, dont nos camarades, subissent ou ont subi un sort de ce genre.

Je dois avouer que, dans ma jeunesse, je visionnais avec un certain plaisir des films d'horreur (pourtant bien soft à côté du gore actuel) du genre Le vierge de Nuremberg
(la statue avec des pointes qui se referment sur la victime) ou encore les adaptations d'Edgar Po par Roger Corman - authentique cinéaste de série B de grand talent, beaucoup plus que Tarantino. On peut parler de "violoence de divertissement", mais quand il est question de nazisme, de guerre mondiale, avec tout ce que ça comporte, la violence ne me divertit pas beaucoup. Question de génération peut-être.

A quand un film comique sur la guerre d'Algérie, la gégène et les corvées de bois ?

[Casimirowski]

Je l'ai vu et ça m'a paru un film inutile et surtout, j'ai été choqué par les libertés qui étaient prises avec la réalité vécue par les populations à l'époque car ce qu'elles ont subi était d'une brutalité particulière..

[Gertrude]

Bon, d'accord, ce n'est pas un monument...

Mais il y a quand même une scène, qui se répète plusieurs fois dans le film, que j'ai trouvé plutôt sympa : la perspective que les nazis deviennent invisibles à la fin de la guerre ne plaît pas à Aldo, et du coup il tatoue une croix gammée sur le front de quelques nazis...

Quand on pense à tous les nazis et autres miliciens qui ont pu continuer leur vie "comme si ne rien n'était" à la fin de la guerre... Je trouve que cela donne à réfléchir...

Mais bon à part ça, oui... ça casse pas des briques...

[Matrok]

Je l'ai vu, entraîné par des copains... Je savais que ça allait être con, mais à ce point là, quand même, faut l'faire. Ceci dit, est-ce qu'il faut s'offusquer des "libertés prises avec une histoire tragique etc..." ? Si le film prétendait restaurer une vérité historique, ça serait vraiment scandaleux, mais pas là, c'est juste un gros délire, comme on en a déjà vu en BD ou en jeux vidéos. C'est plutôt le principe même du film, la violence de divertissement, qui est malsain.

[clavez]

Il faut voire le film de Tarantino comme on peut voire les "douze salopards" d'Haldricht. Si l'on compare les deux, les 12 salopards paraissent mieux d'une part parce qu'il se prend au sérieux, et d'autre part qu'il est un tant soit peu anti-oligarchique.
Si Tarantino c'était pris totalement au sérieux, le film serait plus aboutit.

Pour le reste le film se compose de plusieurs séquences merveilleuses mais manque de cohésion. La résurgence d'antibochisme m'a laissé perplexe.
Au Même endroi, àParis, que les 12 saloparts, on repasse aussi, le temps d'aimer , le temps de mourie, de Douglas Sirk, d'après Remarke.

[logan]

pornographie de la violence

Tout est dit