Precious

Message par ZwichenStreik » 07 Mai 2010, 15:58

Je vais le voir ce soir, quelqu'un l'a vu ?
une critique sur Evene.fr
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Message par ZwichenStreik » 09 Mai 2010, 23:27

Bon, d'accord, ce n'est pas un film extrêmement politique, mais quand-même, je le conseille. Il dure pas loin de deux heures, et je me suis pas du tout ennuyé.
C'est un film de femme, et même de fille, car l'héroïne à 14 ou 16 ans. Il n'y a pratiquement que des filles à l'écran, même si les hommes, dans l'ombre agissent, pour le pire.
Je ne sais pas si pour autant on peut dire que le film est féministe, car de lutte il n'y a point du tout.

Mais surtout, c'est un film 100% américain avec New York (le Bronx ou Harlem, je sais plus). Un film sur les noirs qui vivent dans la mouise la plus totale. La musique, je m'y connais pas trop, mais ca m'a l'air aussi 100% USA :roll: .

C'est peut-être un peu larmoyant, mais c'est aussi un peu marrant tout le temps.
La caméra est à l'épaule, ca bouge un peu mais juste ce qu'il faut pour que ce soit vivant. Y a quelquefois des coups de zoom électriques, que ca ressemble à du reportage :smile: .

On y voit des jolies et gentilles Blanches des services sociaux, qui font leur boulot avec du cœur, ca pourrait énerver certains gauchos (mais les gauchos, y en pas parmi nous, évidemment).
ZwichenStreik
 
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Message par Remi » 10 Mai 2010, 01:29

Moi j'ai juste lu le livre, qui m'avait beaucoup plu a l'époque de sa sortie (quand il portait encore le nom de "sapphire") Et c'est un livre trés politique, tout a fait raccord avec les phénoménes sociaux de marginalisations des populations "stigmatisées" (et leurs façons de répondre à ça)

a écrit :Precious Jones a 16 ans. Elle est noire, pauvre, obèse et vit à Harlem. Elle est analphabète, séropositive et attend un enfant de son père. Sa mère la violente et l'avilit. Virée de l'école, elle est paumée. Grâce à une méthode d'apprentissage adaptée dans une école parallèle, elle va petit à petit apprendre à maîtriser l'écrit et pouvoir livrer son histoire dans un journal. Elle trouve ainsi l'envie de se battre pour reconquérir sa dignité.

Le lecteur reçoit ce roman comme un violent coup de pied dans l'estomac, une douleur insoutenable devant l'injustice. C'est l'histoire d'une rédemption inutile, de la vanité de l'intelligence, du courage et de l'effort devant la misère, la malchance, la saloperie de ce monde à l'égard de certains. C'est l'histoire d'une défaite, celle de la civilisation, celle de la bonté, celle de l'amitié, celle de tout ce en quoi nous voulons croire. C'est une tragédie, une vraie, le destin est impitoyable, une tragédie qui n'est ni grecque ni racinienne, mais aussi belle et aussi terrible. Réquisitoire contre la société américaine contemporaine, ce roman est un témoignage de la vie de ses laissés-pour-compte et de ses ghettos.

Le pouvoir des mots et de la poésie, qui se dessine au fil de l'apprentissage, nous fait prendre conscience de la richesse incroyable du savoir, qui n'est pas un simple dû constitutionnel. Il faut souligner l'admirable performance du traducteur qui a su conserver la force de la langue noire du ghetto, l'ebonics, qui vient de ebony (ébène) et de phonics  (phonétique). Une langue orale, pauvre mais créative, qui évolue avec son personnage. « Ce virus dans mon corps comme un nuage sur le soleil. Je sais pas quand, je sais pas comment, ptête que ça tiendra longtemps, longtemps, mais un jour il va pleuvoir. » Ce livre est magnifique, puissant, tant par l'histoire que par le style syncopé influencé par le rap new-yorkais, qui s'harmonise superbement au rythme violent des pensées quotidiennes de Precious. Precious, précieux. Ce roman est d'une rare intensité à faire lire et relire autour de vous.
Remi
 
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Message par jeug » 10 Mai 2010, 08:23

J'ai aimé ce film.
C'est un drame de la misère sous toutes ses formes.
Les actrices sont formidables.
L'héroïne, Precious, conquiert sa dignité par le petit peu d'instruction que le hasard lui accorde à moment donné. Mais du coup c'est une vraie dignité, même si certaines scènes sont peut-être un peu maladroites.
Rien de manichéen. Une des scènes les fortes, c'est quand la mère livre son histoire. On est avec elle quand elle crie à l'assistance sociale "Je vous interdit de me juger ! Qui êtes-vous pour me juger ?".
On déteste même cette même assistante sociale quand elle exprime son dégût d'un geste de distance en partant (mais là, je ne sais pas si c'était dans les intentions du réalisateur).
Un film très fort qui soulève plein de question dont l'action possible des travailleurs sociaux, voire leur décallage complet.
jeug
 
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