Envoyé spécial - Les camps de réfugiés

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C'est peut-être bien fait.

Carnet de route : embarquement pour l'espoir ? (Alexandra Deniau). Le 22 février, le colonel Kadhafi menace : lui parti, des hordes de barbares venus d'Afrique déferleront sur les côtes européennes. Le 28 février, Nicolas Sarkozy exhorte les nations à soutenir les mouvements révolutionnaires arabes. Sinon, nos pays connaîtront des « flux migratoires incontrôlables ». Alexandra Deniau est donc partie les filmer (1) . Dans le Sud tunisien, elle a trouvé ces Africains. Et, contre toute attente, ils n'ont pas l'intention de venir en France. « On veut rentrer au Mali, parce qu'on est fatigué. » Leur vie en Libye était un enfer, les Libyens les traitaient comme « des singes, des chiens ». En attendant cet hypothétique départ, ils vivent dans des camps que les Tunisiens mettent un point d'honneur à entretenir. Les tentes sont propres, la sécurité règne.

A quelques kilomètres de là, à Zarzis, la journaliste a filmé un autre visage de l'immigration. Zarzis, c'était jusqu'ici un port de pêche. C'est aujourd'hui l'un des points forts de l'immigration tunisienne. Surendettés, les pêcheurs ont vendu leur bateau à des passeurs qui organisent, pour 1 000 euros, des traversées vers Lampedusa. Haithem sera de la prochaine. Surdoué du ballon rond, il n'a pas 20 ans et ne rêve que de la France. Alexandra Deniau a embarqué avec lui et, au terme d'un voyage cauchemardesque, a filmé la réalité des camps de Lampedusa où s'entassent près de six mille personnes : des sacs en plastique pour tout matelas, pas de sanitaires, pas d'eau. Une odeur d'urine, partout. Affreux contraste avec les images des camps pour réfugiés africains tenus par les Tunisiens. Et preuve en images de la grande peur de l'Europe de se voir envahie par ces supposés barbares qui ne sont, comme Haithem, rien d'autre que des naufragés d'une révolution trop lente à leurs yeux...