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Message Publié : 22 Sep 2011, 17:26
par clavez
Je craignais de voire un film esthétisant et romantique sur la prostitution; il n'en a rien été. Dans un très beau cadre, une petite maison close tenue d'une main de mère... On y voit les petites horreurs du quotidien, rien de bien affreux, mis à part une mutilation qui donnera tout son sens au film. Mais on en sort révolté et résolument encore plus abolitionniste qu'on ne l'était avant.
Je crois que j'ai pleuré la moitié du temps.

Message Publié : 27 Sep 2011, 13:45
par artza
Un film à voir, mais ce n'est pas la détente du week-end, ni le petit film de gauche qui blablatte sur la misère du monde.

Une scène est glaçante, et bien d'autres plus que gênantes à regarder.

Comme au thêatre ou au restau il y a le décor et les coulisses, la cuisine, la vaisselle sale et les poubelles.

Les filles sont très jolies, apprêtées, gracieuses, disponibles, les soucis, les larmes c'est pour les coulisses, des conditions identiques à celles des domestiques dans les chambres de bonne.

La clientèle si polie, courtoise, pas un mot plus haut que l'autre, que des gens biens, industriels ou héritiers d'une famille riche.
Sous ce vernis, un égoïsme, une brutalité, une grossièreté des moeurs et des sentiments, une incapacité à aimer, à respecter.

Cette "maison" est aussi et d'abord une entreprise, sans syndicats, propriété d'un honorable notaire, qui n'échappe pas à la baisse tendancielle du taux de profit et aux lois du marché.

Il faut travailler plus. "Tu as tes règles, prend un bain froid, il y a du monde aujourd'hui"ordonne la maquerelle gérante et DRH.

La dernière scène laisse à penser que la fermeture des "maisons" n'a pas arrangé les choses, mais les réouvrir n'arrangerait rien.

Socialisme ou barbarie.