Les tribulations d'une caissière

Message par jedi69 » 19 Déc 2011, 23:13

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


J'en parlais déjà

ça m'a fait penser aux grèves pour les salaires chez carrefour cette année ...

(aujourd'hui.fr a écrit :
« Si tu ne travailles pas à l’école tu finiras comme la dame »


Anna Sam a été caissière pendant huit ans.

En avril 2007, elle décrit avec humour son quotidien sur son blog. « Les Tribulations d’une caissière » sont ensuite publiées en juin 2008, chez Stock. Le film qui sort aujourd’hui sur les écrans s’inspire de son livre.

-Comment décririez-vous le métier de caissière ?

-ANNA SAM. On nous demande beaucoup, on nous rend peu. Les caissières travaillent dans le stress permanent d’avoir du monde autour d’elles, mais restent transparentes pour la plupart des gens. Quand on fait ce travail, on apprend vite l’humilité : il faut savoir respecter un client qui, lui, ne vous respecte pas forcément.

-Avez-vous vécu des situations difficiles avec des clients désagréables ?
-Bien sûr. Celle qui m’a le plus marquée, d’ailleurs reprise dans le film, c’est lorsqu’une mère a dit devant moi à sa fille : « Si tu ne travailles pas bien à l’école, tu finiras caissière comme la dame. » C’est une phrase que chacune d’entre nous a entendue au moins une fois. En théorie, on ne doit rien répondre dans ce genre de situation. Mais on peut poliment lui rappeler que nous ne sommes pas là pour entendre ce genre de choses.

-Que faudrait-il faire pour améliorer les conditions de travail ?
-Déjà, être davantage à l’écoute du personnel et prendre en compte les demandes d’aménagement des horaires, qui sont l’une des principales doléances des caissières.

-Après des années à la caisse, que faites-vous aujourd’hui ?
-Cela fait maintenant quatre ans que je ne suis plus caissière. J’ai le temps de créer, et c’est très agréable. J’ai écrit trois livres dont le dernier, « Mon tour de France des blogueurs », est sorti en mai. Je travaille également pour une radio locale. Enfin, j’écris des articles et j’ai un projet de roman.

Le Parisien


a écrit :
Plongée dans la vie d’une caissière

Quatre jours durant, alors que sort le film « les Tribulations d’une caissière », notre reporter s’est muée en hôtesse de caisse.

Cette plongée dans le monde des caissières révèle les coulisses d’un métier difficile : cadences de travail infernales, charges lourdes à porter, horaires fluctuantes...

Tout est parti de deux petites infos, qui en disaient long sur la rudesse, parfois, du monde de la grande distribution. Fin octobre, à Mondelange près de Metz, une caissière était convoquée pour un entretien préalable au licenciement par son employeur, Cora.

Sa faute ? Avoir ramassé un ticket de caisse qui traînait par terre, afin d’en extraire le bon de réduction pour un fast-food et l’offrir à son fils. Quelques semaines plus tôt, à Marseille, un homme de 59 ans, salarié de Monoprix, avait, lui, été mis à pied, pour avoir récupéré six melons et deux salades dans la benne à ordures de l’enseigne. Ce qui traîne dans la benne appartient à Monoprix, lui avait-on fait savoir, en substance. Dans ces deux cas précis, la médiatisation de l’affaire avait fait office de bouclier, incitant finalement ces employeurs à passer l’éponge.

En 2008, le livre drôle amer d’Anna Sam, une ancienne « hôtesse de caisse » pendant huit ans, sur « les Tribulations d’une caissière » (Ed. Stock) avait chaviré les lecteurs, propulsant cet ouvrage au rang de best-seller mondial (plus de 300000 exemplaires vendus à ce jour). Alors que le film éponyme, tiré par la lumineuse Déborah François, sort aujourd’hui dans les salles, nous avons voulu effectuer une nouvelle plongée dans l’univers de ces 170000 caissières qui, chaque jour en France, portent des packs d’eau, supportent les vexations et emportent notre sympathie.


Un métier qui rime avec enfer

« Embarquée » anonymement pendant quatre jours dans un Carrefour de la région parisienne, notre reporter nous raconte un monde dur, où le temps partiel est tellement répandu que décrocher un « 35 heures » s’apparente au luxe absolu. Un monde où les horaires de travail changent sans cesse, où chaque pause est bienvenue, où l’on prie pour ne pas être affecté là, au numéro 25, dans le courant d’air, où une petite erreur de caisse équivaut parfois à avertissement. Ce n’est pas Zola, bien sûr. Mais, entre la pénibilité physique du job et les humiliations répétées de certains clients, on se dit qu’en 2011, caissière rime encore et toujours un peu trop avec enfer.

Le Parisien


a écrit :Embauchée quatre jours comme hôtesse de caisse

Pendant quatre jours de décembre, notre reporter a vécu embarquée en tant qu’« hôtesse de caisse », sur le paquebot Carrefour. Un voyage aussi instructif… qu’épuisant.

Aucune tenue de camouflage, juste un changement de patronyme. Pendant quatre jours de décembre, du mardi au vendredi, moi, Aurélie, reporter, j’ai vécu embarquée (« embedded » diraient les Américains) en tant qu’« hôtesse de caisse », sur le paquebot Carrefour. Un voyage aussi instructif… qu’épuisant.


Le Graal de l’embauche

« Jeune femme motivée cherche poste de caissière.» Voilà l’intitulé du dossier de candidature envoyé à une centaine de supermarchés d’Ile-de-France en novembre. Après deux semaines de recherche, je décroche un entretien à Carrefour. Dans un minuscule bureau, une recruteuse teste ma motivation : « Etes-vous prête à travailler le samedi? A avoir des horaires décalés? A voir votre emploi du temps changer chaque semaine? » A la clé : un contrat de professionnalisation de six mois comme « hôtesse de caisse », payé au smic, dans un Carrefour de banlieue parisienne. Mes réponses lui plaisent. Je gagne le droit de rencontrer la chef de caisse, dont le bureau surplombe le supermarché. « Cela me permet d’avoir toujours un œil sur mes caissières », glisse-t-elle. Ambiance. Derrière sa voix agréable, je devine une poigne de fer. « Si on vous confie un contrat pro, ce n’est pas pour aller chez Auchan ou Leclerc à la fin », gronde-t-elle. Le lendemain, j’apprends que je fais partie « des quelques élues, parmi les centaines de CV ». Bienvenue chez Carrefour!


Mon premier jour

Mardi, 8h45. Des clients patientent déjà devant la grille baissée du magasin. Derrière leur caddie vide, ils attendent l’ouverture. Je commence ma première journée à Carrefour. J’enfile ma veste, accroche mon badge et rejoins le QG des caissières, à l’intérieur du magasin. J’y rencontre Nathalie, 57 ans, dont vingt à Carrefour, qui va m’apprendre en quelques heures le b.a.-ba du métier. Habituée à « former les petites jeunes », elle me récite la leçon de la caissière modèle : « Bonjour/Avez-vous la carte de fidélité?/Comment voulez-vous payer?/Bonne journée/Au revoir ». Avec en bonus un sourire, le plus sincère possible… En fin d’après-midi, au 200e client, je ne sais plus si je lui ai déjà demandé sa carte de fidélité. Bercée par le « biiiiip » de la caisse, je me transforme en robot. Enfin, on vient nous relever. Mais la journée n’est pas encore terminée : il faut compter les pièces, billets, chèques, bons de réduction et autres tickets fidélité… Vers 20 heures, enfin, je quitte le magasin.


L’emplacement idéal

« Josiane, caisse 25. » Le sous-chef attribue froidement les places du matin, qui changeront après chaque pause. Josiane a le sourire. « La 25, c’est dans le bon sens », lance-t-elle en filant chercher son fond de caisse. Le bon sens? Comprenez vers la sortie, l’accueil, la lumière. Les numéros pairs, eux, sont face au mur du fond du magasin. Pour les caissières, c’est un motif de dispute avec la hiérarchie. « Arrêtez de me demander telle ou telle caisse, y en a marre », grogne Johann, avant de m’envoyer juste à côté… des rayons frais. Après deux heures de « biiiip », mes doigts sont rougis par le froid. Mais la punition suprême des caissières, où j’échoue d’ailleurs plus tard avec ma formatrice, c’est la « CLS », la caisse libre service. « Ici, on est caissière, mais aussi mécano et flic, résume Nathalie. Il y a des vols en permanence, les machines tombent en panne, il caille et on est debout. » Seul avantage : à courir partout, on n’a plus besoin de faire du sport. Mais la roue tourne, toujours : après sa pause, Josiane ira peut-être à la CLS, et moi à la 25…


Gérer le client

La voix éraillée de Brigitte résonne dans la salle de repos. Les larmes aux yeux, elle raconte : la veille, une cliente l’a « traitée de voleuse », parce qu’elle avait mis de côté un DVD dont la cliente ne voulait plus. « Elle a cru que je voulais le voler, mais j’en n’ai rien à faire, moi, du DVD d’Harry Potter », lâche-t-elle. Des collègues tentent de la calmer. Mais ici, les humeurs des clients font partie du lot quotidien. « Il faut serrer les dents », me glisse Nathalie. « Si on t’insulte, tu peux répondre. C’est la règle », m’assure au contraire Ghislaine. En pratique, les esprits s’échauffent surtout en fin d’après-midi. Il y a les clients qui, une fois en caisse, retournent chercher des biscottes. Ceux qui oublient de répondre à mon « Bonjour! », ceux qui s’énervent en moins de trente secondes. Comme ce client, dont l’article ne voulait décidément pas passer. « C’est un scandale. Je veux voir la blonde, la grande, la chef! », m’intime-t-il. Surtout, rester souriante et aimable. Surtout, ne pas pousser à bout le client et, comme Laurence ce matin-là, se faire cracher dessus.


Les pauses


A peine arrivé, on n’attend plus qu’elle : la pause. A Carrefour, la règle est simple : vingt minutes d’interruption pour quatre heures de travail, trente minutes pour sept heures et une heure pour huit heures ou plus. Le hic? C’est le chef qui choisit à quel moment la caissière peut profiter de son temps libre. « Donc, il vaut mieux aller aux toilettes avant », me conseille Nathalie. Le midi, à l’heure de la relève, on file acheter un plat cuisiné dans le magasin. L’occasion de profiter des tickets restaurant… à 3,34 €. Dans la salle de repos, d’autres caissières déjeunent. On parle des clients désagréables du jour, et de l’incident de la veille. Emilie, une « roller » (ces employés qui sillonnent le magasin pour répondre aux questions des caissières) a égaré 50 € dans le magasin. « Je me suis pris un savon, tremblote-t-elle, traumatisée. C’est sûr, je vais recevoir un avertissement. » Or, au bout de trois, c’est la porte. « Ne t’inquiètes pas, si tu bosses bien, la chef est réglo, tente de me rassurer Nathalie. Et puis, les écarts de caisse, ça n’arrive pas souvent. » Laurence, elle, rappelle fièrement qu’elle n’en a eu qu’un seul en dix-sept ans de métier, et c’était il y a longtemps : « On était encore en francs… »


Un travail précaire

Soulever des packs de lait, des litières pour chats de 25 kg : rien de mieux pour raffermir les bras. Mais si les jeunes caissières les ont fermes et musclés, les anciennes, elles, souffrent toutes de tendinites ou de sciatiques. C’est le cas de Nathalie, qui compte bien se frictionner le dos avec une pommade ce soir, « parce que les médicaments, ça coûte trop cher ». Derrière elle, dans la salle réservée aux caissières, un panneau mentionne les noms des cinq meilleures et des cinq pires hôtesses de caisse de la semaine. Les critères? La rapidité de passage des articles ou de l’encaissement. « On s’en fiche, me lance ma formatrice. Même si on est dans les meilleures, on n’a même pas de prime. » Après des années de fidélité chez Carrefour, Nathalie touche 1300 € net par mois. Et impossible de trouver un autre job pour mettre du beurre dans les épinards : les horaires changent toutes les semaines. « Mais je ne me plains pas, précise-t-elle. J’ai de la chance car, moi, je suis aux 35 heures, et pas à 20 heures, comme beaucoup d’autres filles. »

Le Parisien




a écrit :
«Les tribulations d’une caissière» : on achète

Inspiré du livre éponyme, le film « les Tribulations d’une caissière » mêle chronique sociale et romance pur sucre. Un pari risqué, mais réussi.

Pour résister à son quotidien ingrat de caissière de supermarché, Solweig, qui doit s’occuper seule de son petit frère lorsqu’elle rentre à la maison, a trouvé l’antidote : écrire un blog dans lequel elle consigne avec humour les vicissitudes dont elle fait l’objet. Un soir d’hiver, cette Cendrillon moderne fait la connaissance de Charles, vrai tendre et faux ténébreux qui est tout son opposé… En réunissant dans son chariot une chronique sociale et une romance pur sucre, le scénariste Michel Siksik a pris un pari risqué : celui de dissoudre dans la bluette un sujet sérieux.

Miracle! Même si l’aspect journalistique n’est pas traité de façon très pertinente, le résultat tient l’équilibre, et le conte de fées agit comme un adoucissant sans jamais affadir la réalité des choses. A quelques encablures de Noël, ce film est un joli cadeau pour toutes les caissières de France et de Navarre. On lui souhaite de super-marcher.

« Les Tribulations d’une caissière », COMÉDIE FRANÇAISE de Pierre Rambaldi, d’après le livre d’Anna Sam (Stock), avec Déborah François, Elsa Zylberstein, Nicolas Giraud, Gilles Cohen, Firmine Richard, Marc Lavoine…

Durée : 1h42


C'est un peu light(une "comédie") quand même comme film ... je pense par rapport notamment à Marie-Line



mais ça donne envie de lire le livre, et d'en savoir plus sur les employés de la grande distributions, là où on s'approvisionne tous les jours ... :boxing: je pense que va pas tarder à les revoir sur le devant de la scène des luttes des travailleuses ... le film en parle un peu, j'ai bien aimé ...

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jedi69
 
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