C'est vachement bien... pour dormir. Ca faisait très longtemps que je n'avais pas roupillé au cinéma. Allez savoir pourquoi je me suis réveillé après une demi-heure (siège trop mauvais ?). La salle pleine, c'était que des gens qui disaient en sortant "pffff" ou "bof" ou "En fait, quand t'enlèves les passages obligés sur l'histoire d'amour... y a rien" ou "Ah, vous avez dormi, nous aussi on a dormi"...
Eastwood, on savait déjà qu'il était réac, maintenant, il devient en plus chiant comme la pluie, même le beau Léo est tout plat.
Bon, pour ceux qui ne sauraient pas encore, on apprend que c'est le FBI qui a commandité l'assassinat de Martin Luther King en faisant passer ça pour un règlement de compte entre nationalistes noirs... A part ça, il n'y a que dalle de que dalle à dire sur ce film. Gardez vos 10,50 euros pour autre chose, bien que je ne vois pas pour quoi en ce moment.
Un article intéressant dans Télérama (le contre, pas le pour of course)
a écrit :CONTRE
Après Scorsese qui s'égare dans un projet fait pour Spielberg (Hugo Cabret), c'est au tour d'Eastwood d'accepter un scénario qui aurait davantage convenu à... Scorsese ! On y retrouve, d'ailleurs, son petit chouchou, Di Caprio. Mais aussi ses obsessions : l'ambition dévorante et la parano galopante. Sauf qu'avec ça dans les mains Clint perd tous ses moyens.
Politiquement, son regard est ambigu sinon inconséquent. Quid des liens qu'on a dit étroits de Hoover avec la Mafia ? Le film montre trop peu la réalité politique et ne propose aucune piste de réflexion historique. Certes, Eastwood ne fait pas de ce boss tyrannique du FBI un héros positif. Il n'empêche qu'il est fasciné par sa puissance et sa longévité.
Passons à ce qui est censé être le coeur du film, la sphère privée. Le personnage a une phobie du sexe, est un infirme social doublé d'un prédateur. Soit. Mais c'est montré trois fois plutôt qu'une, sans grandeur tragique ni émotion. On s'ennuie ferme devant ce théâtre de chambre vieillot et funèbre, terriblement empesé, avec lourde clé psychanalytique (la maman castratrice). Image symbole de ce cinéma momifié : les maquillages très grossiers de vieillards, censés représenter Hoover et son alter ego à la fin de leur triste vie.
Jacques Morice