l'ojam, la martinique aux martiniquais

Message par com_71 » 28 Fév 2012, 15:26

le documentaire de camille mauduech est sur les écrans

ce qu'en disait "combat ouvrier" lors de sa sortie en martinique :

a écrit : A PROPOS DU FILM «LA MARTINIQUE AUX MARTINIQUAIS»

49 ans après, le film de Camille Mauduech, à l'affiche en ce moment en Martinique, donne la parole aux anciens militants de l’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique). Il montre des images et des vidéos d’archives. Le collage par une poignée d'hommes, dans toute l’île, dans la nuit du 22 décembre 1962, de l'affiche «La Martinique aux Martiniquais»,  De Gaulle, s'écriant d'une voix chevrotante le 22 mars 1964 à Fort-de-France «Mon Dieu, que vous êtes français !», c'est une relation vivante des événements qui nous est donnée.
On voit aussi dans ce film-documentaire la rencontre de deux courants politiques, celui du Parti Communiste Martiniquais et celui de la jeunesse anticolonialiste des années 1960.
D'un côté des jeunes, membres ou responsables du parti communiste, courant politique existant en Martinique depuis les années 20, qui avait noué des liens solides avec la classe ouvrière, en particulier par sa place dans le mouvement syndical. En 1956 le Parti Communiste Martiniquais était la première force politique de l’île, obtenant 65% des voix aux élections législatives. Et même en 1958, après la démission d'Aimé Césaire, il obtenait encore 21%. De l'autre des militants enthousiastes mais relativement isolés, éveillés à la vie politique par la lutte d'indépendance du peuple algérien, par le mouvement castriste à Cuba et qui vibraient plus aux noms de Frantz Fanon et de Lumumba qu'à ceux de Marx et Lénine.
Ces militants étaient réservés à l’égard de la politique du PCM. Bien qu’indépendant du PCF depuis 1957, il adoptait toute la politique du «grand parti frère». Elle était, cette politique, particulièrement modérée tant à l’égard des luttes des travailleurs de France qu’à l’égard des luttes anticolonialistes dans les colonies françaises, quand elle ne les trahissait pas carrément. Mais l’OJAM, pas plus que les dirigeants du GONG interviewés dans le film, n’avaient une politique soutenant réellement les intérêts des travailleurs et des masses pauvres de Martinique et de Guadeloupe. Certes, ils ont contesté le colonialisme qui à l’époque était bien plus féroce qu’aujourd’hui. Ils l’ont fait avec courage, et ils eurent le mérite de dénoncer bien des discriminations coloniales. Mais leur but, tout comme les nationalistes d’aujourd’hui n’a jamais été autre que l’autonomie ou l’indépendance. Les intérêts de classe des travailleurs et des pauvres n’étaient pas leurs préoccupations. Ils aspiraient tout au plus à la création d’un Etat de type algérien à l’issue d’une lutte indépendantiste sous une forme ou une autre. Certains ont parfois parlé de lutte armée.
Bien de ces anciens militants, comme Rodolphe Désiré par exemple, se sont ensuite retrouvés et jusqu’à aujourd’hui, dans des partis de la gauche modérés comme le PPM de Césaire ou sont restés au Parti communiste martiniquais qui n’a plus de politique ouvrière. Certains d’entre eux, à défaut de devenir les cadres d’une nation martiniquaise indépendante se sont contentés d’un avenir de notable, de maire de conseiller régional ou général ou au mieux de parlementaire français. Et de ce fait, ils ont plutôt contribué au maintien du statu quo social et politique des classes opprimés : celui de l’exploitation féroce de la caste des possédants békés et autres patrons sur la classe des travailleurs.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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