Le prétexte,désordre du monde, de la tête, chamans et divinités ambigues, est flou voire fumeux avec l'impression qu'il est prétexte à faire apparaître des œuvres contemporaines dont l'intérêt de certaines laisse pour le moins sceptique, pantois voire à plus qu'un sentiment d'être pris pour un imbécile (mais c'est aussi le but de l'art paraît-il).
Si la question de l'intérêt se pose pour certaines œuvres modernes exposées, pour les anciennes cela ne se posent pas. Outre même les intérêts historique et fonctionnel, que de formes nouvelles, d'étrange, de noirceur aussi pour effrayer les non-initiés (la plupart du temps femmes et enfants, sr. le livre de Darmangeat
).Sans y ciller grand chose en art, j'adore les arts premiers pour cela. Et je me dis, au risque de passer pour un vieux schnock, que nombre d'artistes contemporains n'ont pas inventé grand-chose. Le mélange des œuvres fait apparaître plus clairement l'imposture de certaines.
N'est-il pas paradoxal que les "œuvres" les plus parlantes sont celles qui n'en étaient en fait pas, leur rôle n'étant pas "artistique".
Certaines œuvres sont impressionnantes, masques, costumes, par exemple les costumes des carnavals des Grisons ou de Savoie. On trouvera aussi un superbe Jérôme Bosch, et des toiles de Picasso. Ou un autel vaudou créé à l'occasion de l'exposition.
Pour les exemples de foutage de g..., on pourra citer une "artiste" partie "deux mois en ascète loin de N.Y." et qui revient nous faire partager son expérience en... filmant, non elle, mais une fille de onze ans hurler et se rouler dans la boue. Des cris, comme d'autres, que l'on entend durant toute l'expo... Ambiance réussie mais un brin lourd vu le temps qu'on y passe.
Autre débilité, Oleg Kulik (qui fît aussi la mise en scène des Vêpres de Monteverdi de Spinosi au Châtelet) qui photographia quelqu'un à poil, en laisse, dans les rues de Kiev...
Je ne parlerais même pas de la "toile" de Ben.
Pas d'ordre chronologique mais des thèmes et l'on fini par de l'art contemporain.
La présentation est pitoyable, avec cette prétention branchouille de faire de l'exposition elle-même un objet d'aaaaaart. Le contenu est riche et trois heures ne seront pas de trop. Evidemment pédagogie zéro, comme d'habitude, comme si tout était entendu. On nous cite profusion de rites et de mots autochtones que du descriptif, peu d'explication, peu de recul sur les rites, sur l'animisme, sur les sociétés primitives. L'art prime alors que ce ne sont pas que des œuvres d'art.
A voir en tous cas pour qui aime les arts premiers. Le catalogue est fourni vu le contenu, mais 50 € et avec de nombreux textes qui, s'ils sont du même acabit que ceux de l'expo, vaccinent plutôt.