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"La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 24 Août 2018, 16:46
par Gayraud de Mazars
Salut camarades,

« La Mélancolie ouvrière » est un film de Gérard Mordillat qui sera sur Arte ce vendredi 24 août à 20h55… A voir sûrement !

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Lucie Baud est l’une des premières syndicalistes françaises qui, en 1905 et 1906 mena les grandes grèves dans les filatures de tissage de la soie à Vizille et Voiron. Elle est une de ces femmes exemplaires, de ces héroïnes du quotidien dont la vie familiale, la vie amoureuse et la vie militante ne sont qu’une seule et même vie, une vie vouée à briser " l’infinie servitude des femmes"...

Lucie Baud (Virginie Ledoyen) est une figure oubliée de la lutte ouvrière. À travers une fiction engagée et émouvante, Gérard Mordillat, s’appuyant sur le travail de l’historienne Michelle Perrot, retrace le destin d’une des premières femmes syndicalistes, féministe avant l’heure.

Née dans une famille de paysans pauvres de la région de Grenoble, Lucie Baud commence à travailler à 12 ans dans une filature de soie. Jeune femme, après avoir perdu son mari prématurément, elle s’engage dans la défense des droits de ses collègues ouvrières, bientôt affermie dans sa détermination par sa rencontre avec le syndicaliste Auda.

C’est le début d’un long combat, celui d’une femme seule contre les préjugés de son temps.

Chansons contre l’oubli

Lucie Baud, belle et tragique figure de la lutte ouvrière, serait totalement tombée dans l’oubli si l’historienne Michelle Perrot n’en avait pas retrouvé la trace. Pièce à conviction : un mémoire signé par Lucie Baud elle-même, faisant le récit circonstancié de son combat social. Qu’une femme ouvrière du début du XXe siècle écrive en son nom était déjà assez extraordinaire pour être remarqué…

On comprend que le militant Gérard Mordillat se soit intéressé à cet étonnant personnage, poursuivant une exploration qui traverse toute son œuvre romanesque et cinématographique, de Vive la Sociale (1983) à Les vivants et les morts (2010).

Non pas qu’il y trouve la matière à un exposé didactique sur l’histoire des luttes prolétariennes, au contraire. Tout son travail a consisté à donner de la chair à l’engagement de son héroïne, à lui insuffler de l’émotion. Cela passe par la musique de Jean-Claude Petit, fidèle complice du réalisateur, et la place qu’elle accorde aux chansons fredonnées ou chantées par les personnages, qui du Temps des cerises au Va, pensiero de Verdi, se font les miroirs de leurs sentiments. Cela passe aussi par l’interprétation de Virginie Ledoyen, qui aux côtés d’un Philippe Torreton magistral, prête son regard noir et décidé à cette femme combative et généreuse, incarnant sa tragique destinée avec une intense sobriété.

Fraternellement,
GdM

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 24 Août 2018, 21:22
par Harpo
G. Mordillat : très sympathique entre autres pour ceci :

Le journal Libération a publié des commentaires malicieux contre Arlette Laguiller, la candidate de Lutte Ouvrière, pour son refus d'appeler à voter Chirac. L'un des commentaires les plus cruels, rappelant les calomnies que lançaient le parti stalinien français dans les années 30, a été écrit par le cinéaste Gérard Mordillat. Il a décrit Laguiller et Le Pen dans des termes presque pornographiques, les qualifiant de «couple modèle»."

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 25 Août 2018, 10:26
par Zelda_Zbak
Bonjour.
Le téléfilm (et ce genre de téléfilms en général) ne sont pas ma tasse de thé.

Tu l'as vu Gayraud ? C'était bien ?

Mais pour rebondir sur le hors sujet d'Harpo et sa critique de Mordillat... On est bien obligés de reconnaître que LO n'avait pas fait du tout du tout dans la dentelle à cette période. Je crois que c'est la première fois que j'avais eu honte d'un édito. Je parle du passage

Cela signifie aussi que les dirigeants de la gauche se sont prostitués pour rien et ont volontairement fait de Chirac le président de loin le mieux élu de la Vème République, celui qui a obtenu le score le plus important, même De Gaulle n'a jamais fait mieux. Et c'est triste que les dirigeants de la gauche aient fait plébisciter un homme de droite tel que Chirac.


https://journal.lutte-ouvriere.org/2002 ... _4713.html

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 25 Août 2018, 16:31
par com_71
S'il y en a qui devaient avoir honte...
À LO, l'heure était plutôt à la fierté. ;)

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 25 Août 2018, 17:48
par Gayraud de Mazars
Salut Zelda,

Zelda_Zbak a écrit :Tu l'as vu Gayraud ? C'était bien ?


Oui, je l'ai vu, un excellent moment d'émotion, de luttes et d'espoirs ! Le Temps des cerises merveilleux...

Fraternellement,
GdM

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 26 Août 2018, 08:25
par artza
Dentelle pour dentelle que penser de ceux qui racontaient qu'on risquait pas plus pas moins que le fascisme?

Mordillat dans l'affaire n'était qu'un petit copiste, un philistin.

Le temps est passé. Plus personne n'évoque son courage et sa lucidité à l'époque, pas même le premier des insoumis qui ne fut pas le dernier a se prostituer.
Quelle modestie pour des clowns qui ont barré la route au fascisme!

Revenons au téléfilm. J'ai bien aimé.

La condition ouvrière et des ouvrières, les luttes menées, les premiers pas du syndicalisme et l'Eglise en prend pour son grade.

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 03 Sep 2018, 16:50
par Pepucho
Salut Zelda

Je n' ai pas vu le film mais je compte bien le visionner, au vu des bonnes critiques. Pour ce qui concerne ta honte vis à vis du passage de l'édito plus haut cité, quant à moi, je suis particulièrement fier qu'à LO, nous ayons résisté à la déferlante pro-Chirac. Si il y a des gens qui n'ont pas fait dans la dentelle à ce moment, c'est bien la gauche, PS, PC, verts, lesquels se sont aplatis devant la droite et son candidat, pour faire diversion par rapport à leur échec cuisant du premier tour. Autre chose qui n'était pas de la dentelle, c' était le déferlement de haine vis à vis de LO dans les médias, au premier tour, notamment les médias dits de gauche, alors que les sondages prédisaient un très bon score pour Arlette (à un moment, je crois me souvenir que les sondages nous donnaient près de 10 %, mais les camarades me corrigeront si j'ai dit une ânerie). On a vu fleurir tout un tas d'articles pourris, notamment de l'inénarrable révolutionnaire d' opérette, Cohn-Bendit, limite insultant envers Arlette. Alors, crois-moi, ce petit bout d'édito, à côté, c'est de la roupie de sansonnet. 16 ans après, on voit le résultat ! Le barrage anti fasciste à fait long feu, avec une Marine le Pen récoltant 11 millions de voix au second tour des présidentielles de 2017, et les idées de l' extrême-droite qui, hélas, tiennent plutôt le haut du pavé.

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 03 Sep 2018, 23:23
par Zelda_Zbak
Lo n'a pas souhaité appeler à voter Chirac contre Le pen en avril 2002. Mais est-ce que je parle ou critique ceci ?
Je parle juste de ceci :
Dire quand le PS ou d'autres appellent à voter Chirac au second tour des présidentielles que "les dirigeants de la gauche se sont prostitués pour rien", c'est aussi ridicule que si quelqu'un avait dit quand LO a appelé à voter Royal 5 ans plus tard au second tour des présidentielles que "les dirigeants de LO se sont prostitués pour rien".
C'est n'importe quoi.
On entendait des arguments en dessous de la ceinture dans l'entre 2 tours 2002 ? Ca ne nous autorisait pas spécialement à répondre par des arguments du même type. Laissons-les se ridiculiser tous seuls, nos chers adversaires politiques. Il fallait rester sur le seul axe qui vaille : Chirac comme rempart contre Le Pen ? (ah ah ah, le Chirac du "bruit et de l'odeur" ? On croit rêver). Ni Le Pen, ni Chirac, en ce qui nous concerne.

Re: "La mélancolie ouvrière"

Message Publié : 04 Sep 2018, 03:49
par com_71
Tu n'as jamais entendu un gréviste qui découvre que sa grève a été vendue ?