rions un peu: Elodie cherche des poux

rions un peu: Elodie cherche des poux

Message par crazy horse » 12 Jan 2019, 10:46

https://www.youtube.com/watch?v=TPEJUezvpUE

Le paon, l'autruche et les poulets.

Il était une fois en royaume de France
Évoluant aux côtés de ses contemporains
Un banquier jouvenceau, oui mais plein d 'élégance
Qui de son beau pays se rêvait souverain
Son air benjamin, informel, bien élevé
Plaisait aux citoyens, par la vieillesse lassée
Sa rhétorique désuète, et puis tantôt farceuse
Ravissait fort les nobles, et flattait bien la gueuse
Et si jeune notre homme ne l'était qu'à moitié
Il faut savoir qu'usée certes était sa moitié.
Car se voulant moderne ne prenant point maîtresse
Il épousa la sienne malgré sa vieillesse.
Mais si la valeur n'attend point les années,
Et bien que le jeune banquier ait la gouaille bien aisée,
On ne s'improvise point chef d'un grand État
Et bientôt cet enfant, cet angelot remarqua
Que d'un noble ignorant, c'est la robe qu'on salue
. On ne l'admira bientôt que d'un étron, pas plus.
Après l'avoir léché, ils le lâche et le lynchent
Comme font souvent les hommes gâtés comme des enfants.
Jupiter bientôt n'eut pas plus à leurs yeux
Que l'aspect fatigué d'une simple corde à nœud
Mais le jeune banquier, sûr de lui, plein de frime,
Pour continuer à plaire à ses chers richissimes
Pressa la populace tant et tant comme citrons
Qu’elle en prit la couleur aussi celle des mignons
Le jeune freluquet tout à ses réjouissances
Ne remarquât pas la moindre différence.
Heureux dans son palais, il est loin du tracas,
Sa mégère dépensant son or à tour de bras.
Rien n'est pour elle trop beau, vaisselle, tissus, bibelot,
Le peuple avait bien faim, elle leur tournait le dos.
Ils s'offrirent mieux encore, le roi des animaux,
Des daims, ils les appellent, ho, seigneur qu'ils sont beaux.
Et pendant que le peuple assemblé dans les rues,
Vers son précieux palais plein de rage se rue,
Notre jeune banquier à l'égo invincible
Qui de la bourse des pauvres s'était fait une cible
Refuse encore d'entendre le grondement sonore,
Comme celui d'une rivière quand de son lit elle sort.
Aucun barrage n'y fait si elle est bien dehors.
Et les poussins alors se mettent à crier,
Empêchant les puissants dans leur couche de ronfler
Mon roi faites les taire, par pitié, muselez-les
Ils meurent de faim ils crient et nos nuits sont gâchées
Ho sire, regardez-les, leur piètre éducation
Ne leur sert même pas à crever sans un son
Mourrez chichement, dites, et mettez la sourdine
Leur râle lorsqu'ils trépassent est une porte qui couine.
Ils se tordent comme ils sont ridicules,
Ces illettrés ignobles dans la boue gesticulent
Ce n'est pas grave ! Réponse : une autre fois !
Mes amis n'avez crainte, leur répond le rusé
Ils leur arrivent parfois un peu fort d'aboyer
Mais ce sont mes moutons, mes agneaux, mon troupeau
Ils finiront d’eux même par rentrer bien au chaud
Mais voici maintenant qu'ils retournent les carrosses
Et détruisent les maisons, deviendraient-ils féroces ?
Alors le grand seigneur dans une allocution
Le dos bien droit, tendu comme une institution
Les mains pleines de doigts, bien à plat sur la table
Leur jeta quelques miettes avec un air aimable
Croyant en faisant taire leur petit estomac
Calmer aussi la rage dans leur cœur scélérat
Je ne vous ai pas compris, je ne vous écoutais point
Récita-t-il au peuple qui serrait les poings
A renard endormi rien ne tombe dans la gueule
Retournez au labeur je vous trouve bien veules
Ha vous aimez la rose ? Supportez en l’épine
Mais ne troublez donc point la quiétude citadine
Dans notre ordre social chacun reste à sa place
Vous voulez en changer ? Je vous ris à la face
Cassez, cassez, cassez et nous reconstruirons
Et je vous répondrais de la bouche de mes canons
Vous voulez un discours ? Je peux en écrire cent
Je peux même faire en sorte que vous m'aimiez quand je mens
Je vous endormirai à grand coup d'entourloupe
Car c'est tout une armée que je garde sous ma coupe
Vous vous fatiguerez et rentrez aux champs
Bien avant que je tremble pauvre petites gens.
Il est vrai que le paon peut oser faire l'autruche
Se pavaner gaîment tout en gâtant sa cruche
Mais si un jour lassé comme le peuple citron
Son armée de poulet abandonne le patron
Alors le jeune souverain saura bien entendu
Que même sur un trône en or, on est bien que sur son cul
L'injustice est une graine que plantent les puissants
Et qui pousse sans peine dans les yeux de leurs enfants
Elle leur apprend la haine et à serrer les dents
Elle leur fournit le bois, le manche et même la lame
Elle fait durcir leurs muscles et dévore leur âmes
S'ils perdent des batailles Ils reviennent à la charge
On les traite en racaille On s'étonne qu'ils enragent
Donnez-leur le bâton Ils relèvent le menton
Opposez leurs des chars Ils reviennent plus tard
Ils se tairont dix ans, vingt ans, trente ans peut être
Mais toujours la révolte finit par renaître
Regardez en arrière dans notre propre histoire
Car c'est là que se cache les leçons et l'espoir
crazy horse
 
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Re: rions un peu: Elodie cherche des poux

Message par satanas 1 » 12 Jan 2019, 14:25

Très bien torché, un beau petit plaisir
satanas 1
 
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