Collection Bührle au musée Maillol à Paris...

Collection Bührle au musée Maillol à Paris...

Message par com_71 » 19 Juil 2019, 10:46

qui était Emil Bührle, et pourquoi on ne peut vraiment pas le qualifier de "collectionneur scrupuleux" ? Exposons, mais contextualisons. Nous avons retracé son parcours à l'aide d'éléments trouvés dans la muséographie de l'exposition, mais aussi grâce aux éclairages d'Emmanuelle Polack, historienne de l'art, spécialiste du pillage d’œuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale.

Emil Bührle le marchand d'armes : l’art de fournir tous les râteliers

Né en 1890 dans l'Empire allemand, enrôlé dans l’armée allemande durant la première Guerre mondiale, Bührle épouse, après l'armistice, Charlotte Schalk, devenant ainsi le gendre d’un banquier actionnaire d’une usine de machines-outils, à Magdebourg. Celui qui avait fait des études de littérature et d'histoire de l'art à Munich découvre ainsi l'industrie de l'armement, lorsque son beau-père lui ouvre les portes de l'usine. Bührle se rendra ensuite en Suisse pour se perfectionner dans la fabrication des canons et réorganiser l’usine d’Oerlikon. Là-bas, “il achète le brevet d’un canon qui sera perfectionné pendant le ‘réarmement caché’ de l’Allemagne et interdit depuis le Traité de Versailles de 1919”, explique un cartel dans l’exposition du musée Maillol. En 1937, Bührle devient l’unique propriétaire de l’usine, et fournit en armes la France et la Grande-Bretagne, qui s’affolent de voir l'Allemagne se réarmer. Cette même année, Bührle accède opportunément à la citoyenneté suisse.

En 1940, suite à l’occupation allemande, la France interrompt ses commandes de livraisons, de même que la Grande-Bretagne. “Poursuivant une nouvelle stratégie politique, les autorités fédérales suisses incitent Bührle à livrer des armes et des munitions à l’Allemagne”, explique ce même cartel, dédouanant le collectionneur. À Paris, le représentant de Bührle auprès de l’Office d’armement du Reich n'est autre que l’homme d’affaires Rudolf Ruscheweyh, membre de l’Abwehr, une ancienne organisation de l'armée allemande (elle opérait depuis 1921...) qui, dans les pays occupés, luttait contre la Résistance.

"Sa fortune passe de 1940 à 1944 de 140 000 francs suisses à 127 millions. Ses usines sont inscrites sur la liste noire des Alliés en 1945 au titre de la collaboration" écrivait récemment le journaliste Philippe Dagen dans Le Monde.

Les années de guerre permettent au groupe industriel de Bührle, devenu international, de prospérer et de se diversifier. À partir de 1951, c'est cette fois l'armée des Etats-Unis, l'OTAN et l'armée suisse qu'il fournit en armes, précise la frise chronologique de l'exposition consacrée à la vie du personnage.


https://www.franceculture.fr/peinture/e ... -scrupules

Marchand d'armes peu scrupuleux, mais que dire des acheteurs et courtiers ?
Viennent ensuite les spoliations d'oeuvres appartenant à des juifs...

Reste la collection, magnifique, exposée jusqu'au 21 juillet.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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