E. Plenel préface Trotsky

E. Plenel préface Trotsky

Message par com_71 » 14 Nov 2019, 09:59

https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/ ... ui-derange

Vient alors l'image du coucou qui "parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal..."

Trotsky a écrit :Avant de passer à d'autres moralistes, arrêtons-nous un moment à un prière d'insérer publié par les éditeurs français de notre petit livre. Par sa nature même, un prière d'insérer recommande un livre ou, du moins, décrit objectivement son contenu. Celui que nous avons devant nous est un prospectus d'un type entièrement différent. Il suffit d'en fournir un seul exemple : " Trotsky pense que son parti, jadis au pouvoir, aujourd'hui dans l'opposition, a toujours représenté le vrai prolétariat et lui-même, véritable morale. Il en conclut par exemple ceci : fusiller des otages prend une signification toute différente selon que l'ordre est donné par Staline ou par Trotsky... " La citation est tout à fait suffisante pour apprécier le commentateur qui se trouve dans les coulisses. C'est le droit incontestable d'un auteur que de contrôler un prière d'insérer. Mais, comme dans le cas qui nous occupe, l'auteur se trouvait alors au-delà des mers, un " ami ", profitant apparemment du manque d'information de l'éditeur, parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal. Qui est l'auteur de ce prière d'insérer ? Victor Serge, qui a traduit le livre et qui en est aussi le critique le plus sévère, pourra facilement donner le renseignement. Je ne serais pas étonné s'il s'avérait que le prospectus fût écrit... non pas, naturellement, par Victor Serge, mais par l'un de ses disciples qui imite aussi bien les idées que le style du maître. Mais peut-être, après tout, est-ce le maître lui-même, c'est-à-dire Victor Serge en qualité d' " ami " de l'auteur ?


https://www.marxists.org/francais/trots ... rale17.htm

Dans son oeuf à la coquille encore souillée, E. Plenel cite Rosa Luxembourg : "« Certes, toute institution démocratique, comme toute institution humaine, a ses limites et ses lacunes. Mais le remède qu’ont trouvé Lénine et Trotsky – supprimer carrément la démocratie – est pire que le mal qu’il est censé guérir : il obstrue la source vivante d’où auraient pu jaillir les correctifs aux imperfections congénitales des institutions sociales, la vie politique active, énergique, sans entraves de la grande majorité des masses populaires ». Le socialisme, leur assénait Rosa Luxemburg, ne saurait être octroyé d’en haut..."
Elle assène tellement... que dans cette brochure - La révolution russe -, on peut lire par ailleurs :
"La démocratie socialiste commence avec la destruction de l'hégémonie de classe et la construction du socialisme. Elle n'est pas autre chose que la dictature du prolétariat.
Parfaitement : dictature ! Mais cette dictature consiste dans la manière d'appliquer la démocratie, non dans son abolition, dans des interventions énergiques, résolues, dans les droits acquis et les rapports économiques de la société bourgeoise, sans lesquelles la transformation socialiste ne peut être réalisée. Mais cette dictature doit être l'œuvre de la classe et non d'une petite minorité dirigeante, au nom de la classe, autrement dit, elle doit sortir pas à pas de la participation active des masses, être sous leur influence directe, soumise au contrôle de l'opinion publique, produit de l'éducation politique croissante des masses populaires.
Et c'est certainement ainsi que procéderaient les bolcheviks, s'ils ne subissaient pas l'effroyable pression de la guerre mondiale, de l'occupation allemande, de toutes les difficultés énormes qui s'y rattachent, qui doivent nécessairement défigurer toute politique socialiste animée des meilleures intentions et s'inspirant des plus beaux principes...
Ce serait exiger de Lénine et de ses amis une chose surhumaine que de leur demander encore, dans des conditions pareilles, de créer, par une sorte de magie, la plus belle des démocraties, la dictature du prolétariat la plus exemplaire et une économie socialiste florissante. Par leur attitude résolument révolutionnaire, leur énergie sans exemple et leur fidélité inébranlable au socialisme international, ils ont vraiment fait tout ce qu'il était possible de faire dans des conditions si terriblement difficiles...
Dans cette dernière période, où nous sommes à la veille des luttes décisives dans le monde entier, le problème le plus important du socialisme est précisément la question brûlante du moment : non pas telle ou telle question de détail de la tactique, mais la capacité d'action du prolétariat, la combativité des masses, la volonté de réaliser le socialisme. Sous ce rapport, Lénine, Trotsky et leurs amis ont été les premiers qui aient montré l'exemple au prolétariat mondial ; ils sont jusqu'ici encore les seuls qui puisent s'écrier avec Hutten : 'J'ai osé !'"


https://www.marxists.org/francais/luxem ... /rrus4.htm

Signe des temps, on inflige à une édition de "Ma Vie" d'être préfacée par E. Plenel. On s'en remettra, notamment par la conclusion que A. Rosmer apportait à sa postface à l'ouvrage, en 1933 :

A. Rosmer a écrit : ...Ici, un sceptique m'interrompra inévitablement :

– Combien d'années avez-vous appartenu à la IIe Internationale ?

– De 1897 à 1914, par conséquent plus de dix-sept ans.

– Et ensuite ?

– Ensuite, - rupture avec la IIe Internationale au début même de la guerre, et environ cinq années de lutte pour la nouvelle Internationale qui fut fondée en 1919.

– Par conséquent, vous avez appartenu à la IIIe Internationale pendant quatorze ans ?

– A peu près.

– Et maintenant, vous vous disposez à en bâtir une IVe ? Cela ne ressemble-t-il pas au mouvement giratoire d'un écureuil dans sa cage ?

– Non, ce n'est pas pareil. Tout le développement de l'humanité se déroule d'après une ligne non directe, mais complexe, car la voie est indiquée non point au compas et avec la règle, mais par la lutte de forces vives qui tirent de différents côtés. L'orbite historique de la classe ouvrière ne fait pas exception. Pour chaque grand succès, le prolétariat, la seule classe progressiste de l'humanité contemporaine, paie, au prix de nouvelles défaites, désillusions et retraites. La IIe Internationale a rempli, en son temps, une grande tâche éducatrice. Mais elle s'est perdue par un esprit borné de nationalisme et de réformisme. Lorsque le capitalisme passa de l'époque de sa montée à celle de la stagnation, le terrain vint à manquer sous la politique des réformes. D'autre part, les frontières nationales devinrent étroites pour l'évolution économique : le social-patriotisme prit un caractère profondément réactionnaire. La IIe Internationale fut remplacée par la IIIe. La révolution d'Octobre fut son baptême historique. Mais la révolution aussi est un processus profondément contradictoire, dont les étapes sont conditionnées par des circonstances de temps et de lieu. De la révolution sortit une nouvelle couche dirigeante qui défend et, en même temps, dénature le système social créé par la révolution, en prenant les mesures du bureaucratisme le plus myope, le plus borné et le plus conservateur. De par l'autorité de la révolution d'Octobre, la bureaucratie soviétique s'est subordonné l'Internationale Communiste, l'a dépersonnalisée et rendue impuissante. Dans ces dernières années, elle n'a apporté au prolétariat rien d'autre qu'un étouffant régime policier, de mortelles erreurs et de lourdes défaites. En résultat, quoi qu'elle en voulût, elle a contribué à une renaissance temporaire des partis social-démocrates condamnés par l'histoire. Luttant furieusement contre eux en paroles et leur cédant le terrain en fait, elle a ouvert les portes à une réaction inouïe dans l'histoire. La victoire du fascisme allemand est conditionnée par les capitulations combinées des IIe et IIIe Internationales.

De tels crimes ne peuvent être pardonnés. Les partis qui sont coupables de la plus grande catastrophe politique sont condamnés à être mis au rancart. De la terrible réaction actuelle, le prolétariat, tôt ou tard, rentrera de nouveau dans la voie révolutionnaire. Mais il rassemblera ses phalanges sous un nouveau drapeau. Là est le sens historique de la préparation d'un IVe Internationale. Que messieurs les sceptiques ricanent et insultent ! L'histoire n'est pas faite par les sceptiques. En tout cas, ce n'est pas pour les sceptiques que ce livre est écrit.


https://www.marxists.org/francais/trots ... 331204.htm
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: E. Plenel préface Trotsky

Message par com_71 » 14 Nov 2019, 11:17

com_71 a écrit :https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/131119/trotsky-une-verite-qui-derange

Vient alors l'image du coucou qui "parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal..."

Trotsky a écrit :Avant de passer à d'autres moralistes, arrêtons-nous un moment à un prière d'insérer publié par les éditeurs français de notre petit livre. Par sa nature même, un prière d'insérer recommande un livre ou, du moins, décrit objectivement son contenu. Celui que nous avons devant nous est un prospectus d'un type entièrement différent. Il suffit d'en fournir un seul exemple : " Trotsky pense que son parti, jadis au pouvoir, aujourd'hui dans l'opposition, a toujours représenté le vrai prolétariat et lui-même, véritable morale. Il en conclut par exemple ceci : fusiller des otages prend une signification toute différente selon que l'ordre est donné par Staline ou par Trotsky... " La citation est tout à fait suffisante pour apprécier le commentateur qui se trouve dans les coulisses. C'est le droit incontestable d'un auteur que de contrôler un prière d'insérer. Mais, comme dans le cas qui nous occupe, l'auteur se trouvait alors au-delà des mers, un " ami ", profitant apparemment du manque d'information de l'éditeur, parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal. Qui est l'auteur de ce prière d'insérer ? Victor Serge, qui a traduit le livre et qui en est aussi le critique le plus sévère, pourra facilement donner le renseignement. Je ne serais pas étonné s'il s'avérait que le prospectus fût écrit... non pas, naturellement, par Victor Serge, mais par l'un de ses disciples qui imite aussi bien les idées que le style du maître. Mais peut-être, après tout, est-ce le maître lui-même, c'est-à-dire Victor Serge en qualité d' " ami " de l'auteur ?


https://www.marxists.org/francais/trots ... rale17.htm

Dans son petit oeuf, E. Plenel cite Rosa Luxembourg : "« Certes, toute institution démocratique, comme toute institution humaine, a ses limites et ses lacunes. Mais le remède qu’ont trouvé Lénine et Trotsky – supprimer carrément la démocratie – est pire que le mal qu’il est censé guérir : il obstrue la source vivante d’où auraient pu jaillir les correctifs aux imperfections congénitales des institutions sociales, la vie politique active, énergique, sans entraves de la grande majorité des masses populaires ». Le socialisme, leur assénait Rosa Luxemburg, ne saurait être octroyé d’en haut..."

Elle assène tellement... que dans cette brochure - La révolution russe -, on peut lire par ailleurs :
"La démocratie socialiste commence avec la destruction de l'hégémonie de classe et la construction du socialisme. Elle n'est pas autre chose que la dictature du prolétariat.
Parfaitement : dictature ! Mais cette dictature consiste dans la manière d'appliquer la démocratie, non dans son abolition, dans des interventions énergiques, résolues, dans les droits acquis et les rapports économiques de la société bourgeoise, sans lesquelles la transformation socialiste ne peut être réalisée. Mais cette dictature doit être l'œuvre de la classe et non d'une petite minorité dirigeante, au nom de la classe, autrement dit, elle doit sortir pas à pas de la participation active des masses, être sous leur influence directe, soumise au contrôle de l'opinion publique, produit de l'éducation politique croissante des masses populaires.
Et c'est certainement ainsi que procéderaient les bolcheviks, s'ils ne subissaient pas l'effroyable pression de la guerre mondiale, de l'occupation allemande, de toutes les difficultés énormes qui s'y rattachent, qui doivent nécessairement défigurer toute politique socialiste animée des meilleures intentions et s'inspirant des plus beaux principes...
Ce serait exiger de Lénine et de ses amis une chose surhumaine que de leur demander encore, dans des conditions pareilles, de créer, par une sorte de magie, la plus belle des démocraties, la dictature du prolétariat la plus exemplaire et une économie socialiste florissante. Par leur attitude résolument révolutionnaire, leur énergie sans exemple et leur fidélité inébranlable au socialisme international, ils ont vraiment fait tout ce qu'il était possible de faire dans des conditions si terriblement difficiles...
Dans cette dernière période, où nous sommes à la veille des luttes décisives dans le monde entier, le problème le plus important du socialisme est précisément la question brûlante du moment : non pas telle ou telle question de détail de la tactique, mais la capacité d'action du prolétariat, la combativité des masses, la volonté de réaliser le socialisme. Sous ce rapport, Lénine, Trotsky et leurs amis ont été les premiers qui aient montré l'exemple au prolétariat mondial ; ils sont jusqu'ici encore les seuls qui puisent s'écrier avec Hutten : 'J'ai osé !'"


https://www.marxists.org/francais/luxem ... /rrus4.htm

Signe des temps, on inflige à une édition de "Ma Vie" d'être préfacée par E. Plenel. On s'en remettra, notamment par la conclusion que A. Rosmer apportait à sa postface à l'ouvrage, en 1933 :

A. Rosmer a écrit : ...Ici, un sceptique m'interrompra inévitablement :

– Combien d'années avez-vous appartenu à la IIe Internationale ?

– De 1897 à 1914, par conséquent plus de dix-sept ans.

– Et ensuite ?

– Ensuite, - rupture avec la IIe Internationale au début même de la guerre, et environ cinq années de lutte pour la nouvelle Internationale qui fut fondée en 1919.

– Par conséquent, vous avez appartenu à la IIIe Internationale pendant quatorze ans ?

– A peu près.

– Et maintenant, vous vous disposez à en bâtir une IVe ? Cela ne ressemble-t-il pas au mouvement giratoire d'un écureuil dans sa cage ?

– Non, ce n'est pas pareil. Tout le développement de l'humanité se déroule d'après une ligne non directe, mais complexe, car la voie est indiquée non point au compas et avec la règle, mais par la lutte de forces vives qui tirent de différents côtés. L'orbite historique de la classe ouvrière ne fait pas exception. Pour chaque grand succès, le prolétariat, la seule classe progressiste de l'humanité contemporaine, paie, au prix de nouvelles défaites, désillusions et retraites. La IIe Internationale a rempli, en son temps, une grande tâche éducatrice. Mais elle s'est perdue par un esprit borné de nationalisme et de réformisme. Lorsque le capitalisme passa de l'époque de sa montée à celle de la stagnation, le terrain vint à manquer sous la politique des réformes. D'autre part, les frontières nationales devinrent étroites pour l'évolution économique : le social-patriotisme prit un caractère profondément réactionnaire. La IIe Internationale fut remplacée par la IIIe. La révolution d'Octobre fut son baptême historique. Mais la révolution aussi est un processus profondément contradictoire, dont les étapes sont conditionnées par des circonstances de temps et de lieu. De la révolution sortit une nouvelle couche dirigeante qui défend et, en même temps, dénature le système social créé par la révolution, en prenant les mesures du bureaucratisme le plus myope, le plus borné et le plus conservateur. De par l'autorité de la révolution d'Octobre, la bureaucratie soviétique s'est subordonné l'Internationale Communiste, l'a dépersonnalisée et rendue impuissante. Dans ces dernières années, elle n'a apporté au prolétariat rien d'autre qu'un étouffant régime policier, de mortelles erreurs et de lourdes défaites. En résultat, quoi qu'elle en voulût, elle a contribué à une renaissance temporaire des partis social-démocrates condamnés par l'histoire. Luttant furieusement contre eux en paroles et leur cédant le terrain en fait, elle a ouvert les portes à une réaction inouïe dans l'histoire. La victoire du fascisme allemand est conditionnée par les capitulations combinées des IIe et IIIe Internationales.

De tels crimes ne peuvent être pardonnés. Les partis qui sont coupables de la plus grande catastrophe politique sont condamnés à être mis au rancart. De la terrible réaction actuelle, le prolétariat, tôt ou tard, rentrera de nouveau dans la voie révolutionnaire. Mais il rassemblera ses phalanges sous un nouveau drapeau. Là est le sens historique de la préparation d'un IVe Internationale. Que messieurs les sceptiques ricanent et insultent ! L'histoire n'est pas faite par les sceptiques. En tout cas, ce n'est pas pour les sceptiques que ce livre est écrit.


https://www.marxists.org/francais/trots ... 331204.htm
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: E. Plenel préface Trotsky

Message par artza » 14 Nov 2019, 11:36

C'est particulièrement remarquable de la part de quelqu'un qui laissait dans le quotidien du soir qu'il dirigeait en 2002 un dessinateur réinventer l'hitlero-trotskysme. :mrgreen:

Une question me hante, la vague réactionnaire a-t-elle fait oublier Trotsky au point que l'éditeur ait besoin d'aller chercher un Plenel pour le vendre?
artza
 
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Re: E. Plenel préface Trotsky

Message par Gayraud de Mazars » 14 Nov 2019, 12:06

Salut camarades,

Au début, je n'y voyais pas malice que Plenel fasse la préface de Ma Vie de Trotsky, mais après réflexion, je me suis souvenu en occitan d'une chanson de mon enfance qui renforce le point de vu de Com...

Al fons de la prada
I a un pibol traucat
Un cocut lai canta
Benlèu a nisat.

Au fond de la prairie
Il y a un peuplier troué
Le coucou y chante
Peut-être a-t-il niché.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: E. Plenel préface Trotsky

Message par artza » 29 Déc 2019, 08:57

Dans la dernière livraison des Cahiers du mouvement ouvrier J-J. Marie revient sur cette préface de Plenel qu'il cite avec malice

Ma vie de Trotsky, selon la préface dont Edwy Plenel a orné sa récente réédition, est "un livre d'écrivain posant son auteur dans une place à part au panthéon des révolutionnaires qui ont défié le ciel et visé la lune". L'emphase en général est le revers du vide. La préface de Plenel déborde de l'une et de l'autre.


Toujours relevé par J-J. M., pour Plenel, "le trotskysme originel fut le moment dreyfusiste du communisme".

Voilà ce qui s'appelle ne rien comprendre par une ignorance fondée sur des préjugés sociaux.
Le trotskysme "originel" nous pouvons suivre Plenel pour ce qualificatif n'est pas une dénonciation démocratique "d'une dictature communiste" c'est le combat politique pour renverser une dictature anti-ouvrière et contre-révolutionnaire, combat qui ne pourra être mené à bien que par la classe ouvrière elle-même. C'est tout le sens du combat de Trotsky pour une IVème inter.. Combat que Plenel n'évoque jamais et pour cause ce combat lui est étranger et peu importe la jeunesse de Plenel.

Mais Plenel fait mieux encore contre le Trotsky de la maturité assurant la victoire de la révolution puis luttant contre sa dégénérescence il appelle le jeune Trotsky faisant maladroitement ses dents contre Lénine et sa tendance, y voyant "subsititutisme organisationel" et "dictature sur le prolétariat".

Plenel voit là "une préscience du stalinisme". "Préscience" qui rend incompréhensible le combat de Trotsky de 1917 jusqu'à son assassinat.

A ces sottises, "préscient" ( :D ) Trotsky répond dans sa bio inachevé de Staline
Rien de plus tentant que de conclure (...) que le stalinisme futur était déjà contenu dans la centralisation bolcheviste (...)

Trotsky explique longuement pourquoi dans cette bio mais aussi ailleurs Révo. trahie etc... Plenel peut affirmer le contraire de ce qu'écrit Trotsky mais de la à escamoter la pensée et le sens du combat de ce dernier par "incapacité à le réfuter" conclut J-J M..
artza
 
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