Le voyage Alger-Marseille est à lui seul un récit sur l’immigration, avec ses couleurs, ses accents, son humour, et sa misère aussi.
J’ai fait alors la connaissance d’un vieux Kabyle qui travaillait chez Citroën. Béret, costume, cravate, gilet, par 40 degrés. Il me pose la question :
— Tu as quel âge, mon fils ?
— Dix-huit ans.
— Et qu’est ce que tu veux faire ?
— Je veux aller vivre à Paris.
— Écoute-moi bien, petit, si jamais tu t’installes à Paris, je te donne un conseil, va partout, à Porte d’Orléans, à Bagnolet, à Aubervilliers, à Saint-Ouen, à Garennes les Colombes, à Goussainville, mais ne va jamais à Barbès.
— Pourquoi ?
— Parce que à Barbès quand un chien ouvre la gueule pour aboyer les Arabes en profitent pour lui voler ses dents. Il faut entendre cette histoire avec l’accent kabyle.
Et la source, pour continuer à sourire :
https://www.larevuedesressources.org/L- ... l.html#nb1