Plestin a écrit :Un petit documentaire sur le pangolin pour faire pleurer dans les chaumières
https://www.youtube.com/watch?v=3EVJ0LOIdnY
Littérature. “Le Décaméron”, un classique pour notre temps
Une épidémie foudroyante, un groupe de jeunes gens qui s’isolent et se racontent chaque jour une nouvelle histoire : écrit au XIVe siècle, le chef-d’œuvre de Boccace inspire plus que jamais les amoureux de la littérature italienne.
C’est une œuvre en prose dont la plupart des Italiens ont entendu parler à l’école, à défaut de l’avoir toujours lue. Composé entre 1349 et 1353, Le Décaméron (qui signifie en grec ancien le “Livre des dix journées”) revient sur l’épidémie de peste à laquelle a survécu son auteur à Florence. Un fléau dont “les chroniques racontent qu’[il] s’est développé [en 1348] à partir d’un foyer situé en Orient, avant de se répandre dans les villes portuaires européennes”, explique le Corriere della Sera. Déjà “en proie à une profonde crise économique et politique”, Florence fut touchée “au printemps”. Et l’épidémie dura jusqu’en “octobre-novembre”.
Comparaison tentante
Le tableau dantesque du chaos qui régnait à Florence durant de l’épidémie de peste présente “heureusement quelques différences” avec la situation actuelle, rassure le quotidien italien. Mais il est évidemment tentant de voir dans Le Décaméron “de nombreuses analogies” avec la pandémie de Covid-19. Par exemple, lorsque Boccace écrit :
"Ce qui donna encore plus de force à cette peste, ce fut qu’elle se communiquait des malades aux personnes saines, de la même façon que le feu quand on l’approche d’une grande quantité de matières sèches ou ointes.”
“La métaphore du feu est éternelle, commente le Corriere della Sera. L’image des allumettes qui circule ces jours-ci sur WhatsApp [pour expliquer l’importance du confinement] le démontre”.
Troublante, aussi, la description que fait Boccace du quotidien confiné d’un groupe de sept jeunes filles et de trois jeunes hommes au cœur de son récit. Ayant décidé de s’éloigner de Florence pour échapper à l’épidémie, ces personnages découvrent une maison abandonnée au beau milieu de la campagne toscane. Un décor idyllique, dans lequel la joyeuse “brigade” imaginée par Boccace va passer dix jours à se raconter “des histoires divertissantes et souvent osées”, résume le New Statesman.
Pour le spécialiste de littérature italienne médiévale Martin Marafioti, qu’a interrogé l’hebdomadaire britannique, Boccace fait avec Le Décaméron l’éloge d’une forme de “prophylaxie narrative”. Son conseil pour survivre en temps d’épidémie ? “Se protéger avec des histoires”, rapporte le New Statesman.
"Pour échapper à un sort funeste, Boccace conseille de fuir la ville, de s’entourer d’une compagnie plaisante et de se raconter des histoires amusantes pour éviter de broyer du noir. Et ce mélange de confinement et d’activités agréables permet de survivre aux pires heures de l’épidémie.”
Le confinement avant l’heure
Bien entendu, l’ordonnance de Boccace n’avait rien de scientifique, et elle relève de la métaphore. Néanmoins, “des travaux récents en épidémiologie sociale montrent que [l’écrivain] pourrait avoir compris un aspect important du fonctionnement des épidémies”, assure le magazine.
"En recommandant d’éviter la ville, Boccace se fait l’apôtre de ce que les spécialistes de la santé appellent aujourd’hui le confinement.”
Surtout, l’auteur italien “comprenait l’importance de ce que nous appelons désormais le bien-être”. Sa foi dans “le pouvoir thérapeutique des histoires” est aujourd’hui corroborée par des “dizaines d’études des bénéfices sur la santé de la fiction et de la narration”. Inventer des contes, raconter des anecdotes, les partager avec d’autres : rien de tout cela n’empêche les virus de se propager, mais cela aide à rester sain d’esprit, nous dit en substance Le Décaméron.
“Peu d’entre nous ont une résidence à la campagne dans laquelle se retirer loin de la ville, mais certains des conseils de Boccace restent pertinents", conclut le New Statesman. Lequel résume ainsi les recommandations du livre :
"Nous devons passer le temps avec des plaisirs simples comme faire des jeux, écouter de la musique et nous raconter des histoires. Ces activités non seulement améliorent notre sentiment de bien-être mais elles nous rapprochent les uns des autres.”
Cyrano a écrit :Hier soir, sur France 5, un documentaire d'une cruauté insoutenable en période de confinement: un docu sur les estaminets du nord (Flandre belge et française)... J'en reconnaissais un certain nombre, y'avait les tartines (avec de la bière), la carbonnade (avec de la bière), des frites au blanc de boeuf (avec de la bière), du lard et du fromage (avec de la bière), et de la bière avec de la bière...
Occupation utile en temps de confinement: le plaisir, tiens, il fait soleil, et si j'en buvais une à deux, au soleil? Parait que c'est entre onze heures et midi que nos papilles sont le plus à même d'apprécier.
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