Le grand flot, roman.

[pouchtaxi]

Le grand flot roman de Daniel Hénard, Les bons caractères.

A la veille de la révolution de 1848, la dure vie des flotteurs de bois chargés de convoyer par rivières et fleuves les trains de bois formés de grumes.

Ils sont soumis à l’arbitraire absolu de leurs employeurs à une époque où ne pas travailler et être un prolétaire signifie mourir de faim.

Les évènements de 1848 soulèvent maints espoirs parmi eux, l’espoir d’une vie moins pénible et moins soumise à la recherche du profit, seul objectif du patronat qui salarie leur force de travail.

Outre l’aspect, disons ethnographique, du livre : les conditions de vie d’une fraction du monde ouvrier morvandiau, il contient la description de l’ébauche, chez un ouvrier combatif, de la nécessaire différenciation entre revendications démocratiques bourgeoises et revendications proprement prolétariennes. On sait qu’il s’agit là d’un des thèmes majeurs des écrits de Marx sur cette période.

On y voit aussi comment la conscience émerge chez un travailleur par la conjugaison multiple du refus de l’âpreté du quotidien qui lui est imposée par les patrons, de la rencontre avec d’autres travailleurs plus informés que lui-même et par la participation à des périodes de luttes massives de la classe ouvrière.

Cela reste un roman avec des personnages auxquels on s’attache.

Je le recommande chaudement.

De plus, l’éditeur met à disposition une version électronique, bien pratique par ces temps de confinement.