Comme on a un peu de temps, je vais essayer de te répondre
Pourquoi est-il dit que la division du mouvement ouvrier est un contrecoup de la Grande Guerre ?
Avant la guerre de 14, l'essentiel du mouvement ouvrier était uni dans la IIe Internationale, révolutionnaires (Lénine, Rosa Luxemburg...) comme réformistes (la majorité des autres). Après la trahison de ceux-ci en 1914 et la révolution russe, les révolutionnaires se séparèrent des réformistes, formant les partis communistes et la IIIe Internationale. La division PC-PS est donc bien une conséquence de la guerre
Qu’est-ce exactement que la « troisième période » mise en place par le Komintern ? Quelles sont les deux périodes précédentes ?
La première période est celle de l'offensive révolutionnaire, de la fondation de la IIIe Internationale en 1919 à l'échec de "l'action de mars" en 1921 en Allemagne. Révolutions et pouvoir ouvrier en Finlande, Bavière, Hongrie, grève insurrectionnelle en Italie..., il semble que la classe ouvrière soit aux portes du pouvoir. Lorsqu'il apparaît que la bourgeoisie a réussi à se stabiliser, par la répression et avec l'aide des sociaux-démocrates, s'ouvre une période de recul où il faut que les PC apprennent à faire un travail de propagande et d'agitation légal, deviennent des partis de masse, montrent qu'ils sont capables de s'unir même avec les sociaux démocrates pour la défense des travailleurs. C'est la période des "Front unique". Après le tournant de 1928 en Russie et la collectivisation forcée, Staline décrète que ce tournant est général, et décrète qu'une "3è période" s'est ouverte, celle de l'offensive à nouveau. Les PC mènent alors des politiques aventuristes, et doivent rejeter toute action avec les socialistes. Double erreur, car la crise fait entrer dans une période de recul et que même si on était à l'offensive, et surtout si on est minoritaire, il faudrait quand même être capable de s'adresser aux réformistes et même parfois de faire front commun avec eux. C'est encore pire en Allemagne face à la menace nazie, bien entendu.
En quoi la tactique du Komintern imposant au PCF (et donc à la CGTU) de ne pas organiser une riposte en commun avec les socialistes après le 6 février empêche la fascisation du régime, qu’il considère comme inéluctable ?
Cela, il faudrait le leur demander, mais Staline ne brille pas par sa logique...