par Cyrano » 17 Avr 2020, 15:06
Chacun, chacune aime, n'aime pas, sans qu'on sache trop pourquoi.
Dès sa sortie, j'avais adoré le film, même plus. J'avais trouvé qu'il y avait bien longtemps qu'on n'avait pas eu un film sur l'amour, tout simplement.
Je l'ai vu, et revu (au moins 3 ou 4 fois), toujours avec le même plaisir pour tous les petits plans furtifs : Robert Kincaid voulant prendre ses cloppes dans la boite à gants, son regard furtif sur les genoux de Francesca, lorsque celle-ci le guide vers le pont; Francesca ayant son mari au téléphone et sa main redressant le col de chemise de Kincaid; et aussi… et… bah! le film est rempli de petites touches où explosent le talent du réalisateur et des acteurs.
Meryl Streep est monstrueuse de talent dans ce film (elle aurait bien mérité son Oscar) : elle avait grossi un peu, volontairement, pour jouer le rôle et elle avait eu raison lorsque on la voit marcher en blouse et pieds nus sur sa véranda.
Le film est tourné en un peu plus d'un mois (!) et chronologiquement - ça permet aux acteurs de se charger peu à peu de la violence des émotions : le résultat est là.
Faut pas oublier qu'avant le film de Clint (sorti en 1995), y'a un bouquin qui avait eu un bon succès à sa parution : sur la liste des best-sellers pendant trois ans. Et écrit en quelques semaines, lui aussi. Le livre "The Bridges of Madison County" de Robert James Waller, est paru aux USA en 1992, puis en France l'année suivante, sous le titre : "Sur la route de Madison". L'auteur du livre est aussi un peu photographe, un peu musicien. Aussi nonchalant que Clint Eastwood.
Artza, je ne sais pas trop comment lire tes formules sibyllines.
Je ne vois pas où serait le rêve américain dans ce film. Le relation amoureuse est peut être même le contraire du rêve américain. - l'Amérique serait plutôt dans le bar, lorsque la jeune femme "de mauvaise vie" prend un siège à coté de Kincaid, sous le regard de gros cons médisants et envieux. Un homme, une femme s'aimant : rien à voir avec l'aspect chambre à coucher comme tu écris. Le film ne nous montre pas une saillie, ou alors j'ai vu une version expurgée. Au passage: la très petite ville du film (5000 habitants) est la ville de naissance de Josn Wayne.
Faire une suite? Mais la suite est contenue dans l'histoire : ils ne se-sont-pas-re-vus, je crois avoir compris ça. C'est dans la confession de Francesca. Alors quelle suite?
Pourtant, il y a… une suite!
Robert James Waller a écrit une suite, cédant aux lecteurs et aussi peut-être à l'éditeur? En 2002, l'auteur publia "A Thousand Country Roads : An Epilogue to The Bridges of Madison County". Le titre a été publié en France en 2003, sous le titre "Retour à Madison". Alors? Alors? Ils se revoient? Ils font des choses? Je vous laisse lire le livre, très habile.
Mais j'aimais bien pourtant la façon dont tu imaginais la suite, Artza, un peu oedipienne, mais ça ne nous regarde pas.
De la même façon que non, c'est pas l'Amérique vu en douce dans une chambre à coucher, eh! ah non alors, ce n'est pas non plus "La petite maison dans la prairie pour adultes avertis.". Pour adultes avertis, franchement?... N'aurais-tu pas vu une version de ce film sur youporn? Les censeurs américains partageait ton point de vue car dans le film, comme y'avait le mot "fuck" (baiser - le verbe, pas le bisou) ils voulaient classer le film interdit au moins de 18 ans. Là, le rêve américain, on y est.
Et la petite maison dans la prairie… Ah… Je sais bien, chacun cite ça pour ironiser. Connais tu la fin violente de cette série? Je te laisse découvrir "Le dernier adieu", un final étonnant. Dans le film de François Ruffin, "Merci Patron!", le pauvre diable miséreux et si émouvant connait cette fin, lui, et il voulait l'appliquer.
Sur la route de Madison, un film qui va même déranger le rêve américain : Le pont où Francesca et Robert se rencontrent a été détruit par un incendie criminel. Le ferme qui avait été restaurée pour le film a été détruite aussi par un incendie criminel. Fuck! Cela porte-t-il du sens? J'aime à le croire.