Ça se situe après son départ définitif de Russie, elle est installée à Stockholm. Et avant qu'elle parle de son boulot de professeur de langues à Vienne. Allez, copier-coller:
A Stockholm, elle va se remplumer – et même se se rajouter des plumes.
J’avais toujours considéré la musique et la poésie comme la plus haute forme d’expression humaine, mais je n’avais jamais imaginé que je pouvais avoir des dons en ce domaine. A Stockholm, je me mis à écrire des poèmes en différentes langues, avec la plus grande facilité. J’avais l’impression d’être submergée, transportée par un flot de rythme.
Travail et sous-alimentation avaient à tel point affaibli mon organisme, qu’à quarante-trois ans je me sentais une vieille femme. A présent, une nouvelle vie s’ouvrait devant moi. Je compris que cette nouvelle activité n’était que la continuation de ma carrière d’orateur. A présent, je savais ce qu’avaient voulu dire les gens en évoquant mon « art » de parler. Sans m’en douter, j’avais exprimé dans mes discours ce même désir d’harmonie et de rythme que je mettais aujourd’hui dans mes vers.
Eh bin dis donc… Elle se vante parfois, non? Même peut-être lorsqu'elle parle de ses fonctions, peut-être, d'ailleurs? ho bah! Ça n'enlève rien au témoignage.
Elle quitte Stockholm et va s'installer à Vienne (Friedrich Adler l'aidera à obtenir son droit d'entrée en Autriche).
Pendant très longtemps, la belle et joyeuse ville de Vienne avait su charmer les visiteurs de tous les pays du monde.
Mais après la guerre, Vienne perdit toute sa grâce. Une fois la monarchie supprimée, les ressources disparues et l’industrie localisée à l’intérieur et autour de la ville, Vienne devint une cité morte, que seule une classe croyant en son propre avenir pouvait reconstruire et ressusciter. Cette classe, c’était celle des ouvriers de Vienne, formée aux plus dures épreuves et guidée par sa foi socialiste.
Dans la ville affamée, ruinée par la guerre et la disette, les ouvriers socialistes posaient les bases d’une nouvelle société. On s’était mis à construire de grandes maisons, destinées non pas à quelques capitalistes ou aristocrates, mais à des ouvriers et des ouvrières n’ayant jamais eu de logement décent. On avait fait de l’éducation le privilège de tous; propreté, hygiène, soleil, air pur, culture physique et intellectuelle, autant de progrès dont la population pouvait désormais bénéficier. Petit à petit, un nouveau monde s’édifiait sur l’ancien. Les socialistes s’étaient acquis un immense prestige ; ils géraient la plupart des organismes municipaux et détenaient la majorité au Parlement. Vint un moment où une personne sur huit appartenait au Parti et une sur six à un syndicat.
Elle est restée quand même très IIe Internationale… Il est temps que le bouquin se termine, dans 16 pages.