Disponible en russe ici (édition de 1927) : https://docs.tverlib.ru/sov_kraevedenie ... age-1.html
Et ici (édition de 1956) : http://www.socialcompas.com/2017/11/19/ ... -i-plugom/ - traduction automatique google en français : https://translate.google.com/translate? ... -plugom%2F
(Je ne sais pas si ces éditions sont conformes au texte de l'édition de 1918. L'édition de 1927 fait 280 pages... elle semble plus longue que le texte, ci-dessus, de 1956, qui se lit en une heure ou deux...)
L'auteur, Alexandre Ivanovich Todorski, a 24 ans quand ce livre est publié (le 7 novembre 1918).
Capitaine de l'armée du tsar avant février, il rejoint la révolution, le parti puis l'armée rouge. Il devient pendant la guerre civile chef d'une division d'infanterie. Il est d'abord à Vesyegonsk dans la région de Tver (c'est le cadre de son livre), d'où il est originaire ; au Daghestan en 1920, envoyé sur recommandation d'Ordjonikidze au Turkestan en 1923. De 1924 à 1927, il est à l'académie militaire de l'armée rouge, il en sort commandant de corps.
En 1927, il est délégué au XVe congrès du PCUS (préparé avec soin par Staline et sa clique, avec des délégués choisis...), avec voix consultative.
Il ne semble pas avoir eu de velléités particulières d'opposition.
Chef de la direction des établissements d'enseignement supérieur militaire de l'Armée rouge en 1936, il est demis de ses fonctions en 1938, arrêté, accusé de complot, sabotage, etc., condamné à 15 ans de camps en Sibérie, exilé en 1953 dans le district de Krasnoïarsk. Réhabilité en 1955, il est aussitôt mis dans une commission pour étudier la libération de prisonniers des camps.
Son livre de 1918 est republié l'année suivante.
Sa compagne, Ruzya Iosifovna Chernyak, qui a pris une part active à la révolution d'octobre à Moscou au sein du parti, qui dirigeait le travail politique au sein d'une brigade d'infanterie pendant la guerre civile et eut des responsabilités dans les jeunesses communistes, dirigeait un bureau technique du commissariat de l'industrie lourde en 1935. Arrêtée en 1937, elle est condamnée et exécutée pour espionnage pour le compte du Mikado, sabotage, complot trotskyste, etc.
Son frère aussi a été condamné et exécuté en 1937.
Lénine fait référence au livre de Todorski lors du XIe congrès du parti, en 1922 :
Je voudrais citer un petit livre d'Alexandre Todorski. Cet opuscule a paru à Vessiégonsk (petit chef-lieu de district dans la province de Tver) ; il a paru au premier anniversaire de la révolution soviétique de Russie, le 7 novembre 1918, en une période depuis longtemps révolue. Apparemment, ce camarade de Vessiégonsk est membre du Parti. J'ai lu ce livre il y a longtemps et je ne garantis pas de le citer sans erreur. L'auteur dit comment il a entrepris d'outiller deux usines soviétiques, comment il a fait collaborer deux bourgeois, cela de la façon dont on procédait alors : en les menaçant de les priver de liberté et de confisquer tous leurs biens. Il les a fait participer au relèvement de l'usine. Nous savons comment, en 1918, on faisait collaborer la bourgeoisie (rires), de sorte qu'il est inutile d'entrer dans les détails à ce sujet ; aujourd'hui nous employons d'autres moyens. Mais voici la conclusion du camarade : « Il ne suffit pas de vaincre la bourgeoisie, de l'achever, ce n'est que la moitié de la tâche; il faut encore la faire travailler pour nous.»
Voilà des paroles remarquables et qui montrent que même à Vessiégonsk, même en 1918, on comprenait bien les rapports entre le prolétariat vainqueur et la bourgeoisie vaincue. Ce ne sera que la moitié de la tâche, si nous tapons sur les doigts de l'exploiteur, si nous le mettons hors d'état de nuire et lui donnons le coup de grâce. Or, chez nous, à Moscou, environ 90 travailleurs responsables sur 100 s'imaginent que tout est là : donner le coup de grâce, mettre hors d'état de nuire, taper sur les doigts. Ce que j'ai dit des mencheviks, des socialistes-révolutionnaires, des gardes blancs, cela signifiait très souvent les mettre hors d'état de nuire, taper sur les doigts (et, peut-être, pas seulement sur les doigts, peut-être aussi sur un autre endroit) et donner le coup de grâce. Mais ce n'est que la moitié de la tâche. Même en 1918, lorsque la chose a été dite par le camarade de Vessiégonsk, c'était la moitié de la tâche, et maintenant c'est moins du quart. Nous devons les contraindre, faire en sorte qu'ils travaillent de leurs mains pour notre compte, et non que les communistes responsables soient à la tête aient des grades, tout en voguant au fil de l'eau avec la bourgeoisie. Toute la question est là.
Bâtir la société communiste par les mains des communistes est une idée puérile s'il en fut. Les communistes sont une goutte dans l'océan, une goutte dans l'océan populaire. Ils ne sauront conduire le peuple dans leur voie qu'à la condition de la tracer d'une façon juste non pas seulement du point de vue de l'orientation historique mondiale. A cet égard, nous avons tracé notre voie d'une façon absolument juste, et chaque pays en témoigne. Dans notre patrie, dans notre propre pays également, nous devons tracer la voie juste. Mais il faut encore qu'il n'y ait pas d'intervention militaire, que nous sachions donner au paysan des marchandises en échange du blé. Le paysan dira : «Tu es un excellent homme, tu as défendu notre patrie ; c'est pourquoi nous t'avons obéi : mais si tu ne sais pas conduire les affaires, va-t-en.» Oui, le paysan dira cela.
Nous pourrons diriger l'économie si les communistes savent bâtir cette économie par les mains d'autrui en s'instruisant eux-mêmes auprès de cette bourgeoisie et en l'orientant dans la voie qu'ils désirent. Mais si un communiste s'imagine tout savoir parce qu'il est communiste responsable ; s'il se dit : j'en ai maté bien d'autres qu'un vulgaire commis ; avons battu sur les fronts des adversaires autrement redoutables - eh bien, cet état d'esprit qui prédomine nous coupe bras et jambes.
C'est la partie la moins importante de notre tâche : mettre l'exploiteur hors d'état de nuire, lui taper sur les doigts, le rogner. Il faut le faire. Et notre Direction politique d'Etat, et nos tribunaux doivent le faire moins mollement qu'ils ne l'ont fait jusqu'à ce jour, et se souvenir qu'ils sont des tribunaux prolétariens, entourés d'ennemis dans le monde entier. Cela n'est pas difficile, nous avons appris à le faire pour l'essentiel. Il faut ici exercer une certaine pression, mais c'est facile.
La deuxième partie de la victoire - pour bâtir le communisme par des mains non communistes, pour savoir faire pratiquement ce qu'on est tenu de faire, sur le plan économique -, consiste à trouver le contact avec l'économie paysanne, à satisfaire le paysan de façon qu'il dise : « Si pénible, si dure, si cruelle que soit la faim, je vois que le pouvoir, bien que peu habituel et sortant de l'ordinaire, donne des résultats pratiques, tangibles.» Il faut obtenir que les éléments nombreux, nous surpassant de beaucoup numériquement, avec lesquels nous collaborons, travaillent de telle sorte que nous puissions surveiller et comprendre leur travail, de façon qu'une œuvre utile pour le communisme soit faite de leurs mains. C'est le nœud de la situation actuelle, car si certains communistes l'ont compris et vu, la grande masse de notre Parti n'a pas conscience de la nécessité de faire travailler les sans-parti. Que de circulaires n'a-t-on pas écrites, que n'a-t-on pas dit à ce sujet ! Mais au cours de cette année a-t-on fait quelque chose ? Rien. Sur cent comités de notre Parti, il ne s'en trouvera pas cinq qui puissent montrer leurs résultats pratiques. Voilà à quel point nous retardons sur les besoins de l'heure, à quel point nous vivons dans les traditions des années 1918 et 1919. Ce furent de grandes années ; une œuvre historique grandiose, de portée mondiale, a été accomplie. Mais si nous considérons ces années, si nous regardions en arrière sans voir la tâche du jour, ce serait la fin, une fin certaine, absolue ; et tout le nœud de la question est que nous ne voulons pas nous en rendre compte.
https://www.marxists.org/francais/lenin ... -03c11.htm
Et apparemment aussi dans un autre texte dont je ne retrouve pas la trace mais qui est repris en introduction de l'édition de 1956 :
Fin 1918, à l'occasion de la publication du livre d'Al. Todorsky "Une année avec un fusil et une charrue", VI Lénine a écrit un article "Une petite image pour clarifier les grandes questions." Cet article dit: «L'auteur décrit l'expérience d'un an des dirigeants des travaux de construction du pouvoir soviétique dans le district de Vesyegonsk - d'abord la guerre civile, le soulèvement des koulaks locaux et sa suppression, puis la« construction pacifique de la vie ». La description par l'auteur du déroulement de la révolution dans un district provincial était si simple et en même temps si vivante que la raconter ne ferait qu'affaiblir l'impression. Il est nécessaire de diffuser plus largement ce livre et d'exprimer le souhait que le plus grand nombre possible de travailleurs, agissant dans les masses et avec les masses, en plein milieu de la vie, commencent à décrire leur expérience. Edition de plusieurs centaines ou au moins quelques dizaines des meilleurs,Les plus véridiques, les plus ingénues, les plus riches en contenu factuel précieux de telles descriptions seraient infiniment plus utiles pour la cause du socialisme que de nombreux ouvrages de journaux, de magazines et de livres d'écrivains de cahiers, qui sont souvent sur papier et ne peuvent pas voir la vie. "