L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Re: L. Trotsky, Écrits militaires

Message par Cyrano » 11 Jan 2024, 16:33

Dans un rapport à la conférence du Parti communiste russe, le 28 mars 1918, c'est bien Léon Trotsky qui cause, y'a pas de doute:
Nous avons brisé l'ancien sabotage et éliminé la majorité des anciens fonctionnaires. […] Quand il fallut d'un coup embaucher d'un coup des dizaines de milliers de travailleurs qualifiés, il n’est pas étonnant que beaucoup de maraudeurs aient réussi à s’infiltrer dans les interstices du nouveau régime.
Il faut ajouter que de nombreux camarades qui travaillaient dans les différents services et administrations ne se montrèrent pas toujours capables d‘un travail organisé, créateur et persévérant. Dans les ministères nous voyons beaucoup de ces camarades, particulièrement parmi ceux qui étaient dans les rangs
"bolcheviks d’Octobre" : ils travaillent quatre ou cinq heures par jour, et encore, pas de manière très intensive, alors que la situation exige de nous un travail acharné, commandé non par la peur, mais par la conscience.

Et un peu plus loin, en avance de deux ans, Trotsky montre un bout de ses idées qui seront discutée dans le fameux débat sur les syndicats, deux ans plus tard, à la fin de l'année 1920 :
Il faut absolument que le parti et les syndicats inculquent ce nouvel état d’esprit dans les usines et dans les ateliers. qu‘ils inculquent aux masses cette nouvelle conscience du devoir, du travail, de l'honneur. En s'appuyant sur cette conscience, il faut créer des tribunaux du travail pour que l'ouvrier qui ne remplit pas ses devoirs dilapide le matériel ou n'en prenne pas soin, pour que l’ouvrier qui ne fait pas le nombre d’heures réglementaire soit mis en jugement, pour que les noms de ceux qui refusent de coopérer à la solidarité socialiste soient imprimés dans toutes les publications soviétiques comme des noms de renégats.

On trouve même un optimisme amusant sur les chemins de fer :
« Il faut transformer maintenant le réseau des chemins de fer en un mécanisme d'horlogerie. »
Mais en 1921, le réseau ne sera toujours pas vraiment transformé en mécanisme d'horlogerie et les cheminots seront même restés plus ou moins hostiles aux bolchéviques – et particulièrement aux propositions de Trotsky concernant leur syndicats et leur travail.
Cyrano
 
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Re: L. Trotsky, Écrits militaires

Message par Cyrano » 11 Jan 2024, 16:39

Sours le titre: "Travail, discipline et ordre : rapport à la conférence du Parti communiste ruse, le 28 mars 1918", on lit dans ce rapport:
Je veux simplement dire dans ce rapport que, dans la mesure ou le destin de la révolution russe dépend de la situation mondiale, il est lie au sort de la révolution européenne. Si en Europe il n’y avait pas de révolution, si la classe ouvrière européenne se révélait incapable, à la suite de cette guerre, de se soulever contre le capital, si cette supposition monstrueuse se réalisait, cela voudrait dire que la civilisation européenne est condamnée. Cela voudrait dire qu’au déclin du capitalisme, après ce carnage mondial ou le capitalisme a jeté les peuples, la classe ouvrière européenne s’est révélée incapable de prendre le pouvoir et de libérer l’Europe du cauchemar de l’enfer impérialiste. Cela voudrait dire que l’Europe est vouée à la décomposition, à la décadence, au retour en arrière. […]

Eh bin, dis donc, c'est gai! Mais heureusement... Léon trotsky poursuit:
Mais puisque nous n‘avons décidément aucune raison d’accepter ce genre d’hypothèse monstrueuse, puisque nous sommes persuadés que le prolétariat européen se soulèvera après cette guerre et probablement même avant qu’elle ne se termine (la nouvelle offensive sur le front occidental l’incite à le faire en montrant une fois de plus aux masses ouvrières que leur situation est sans issue), nous pouvons dire que l’avenir de notre révolution, indissolublement lie à celui de la révolution européenne et par conséquent au destin de l’Europe sur le plan mondial, se présente plutôt sous un jour favorable.

Ah, ça va mieux?
C'est suffisant pour aujourdhui.
A remarquer, il y a des notes de Trotsky en bas de page, particulièrement intéressantes. Mais là, faut acheter le bouquin.
16h30 passé? C'est l'heure d'un p'tit café (mérité?).
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Re: L. Trotsky, Écrits militaires

Message par Kéox2 » 11 Jan 2024, 20:24

Bon c'est décidé, Cyrano m'a convaincu, je casse ma tirelire et j'achète ses Ecrits militaires.
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Ottokar » 12 Jan 2024, 09:32

Le titre a changé mais c'est toujours pas ça, car le titre des 5 livres de 23 est "comment la révolution s'est armée". Il est plus justes, car ce n'est pas un livre militaire, mais politique. C'est Trotsky tout de même... et donc ce sont les problèmes politiques et sociaux, les problèmes militants de la révolution, obligée de prendre les armes contre ses ennemis. Quel type d'armée, faut-il continuer à élire les officiers, volontariat ou conscription, quelle attitude vis-à-vis des populations, des armées ennemies, comment transformer les 5 millions de jeunes paysans recrutés, les cultiver, les amener à des moeurs moins barbares que cette Russie épouvantablement arriérée, etc.

Il y a bien entendu des opérations militaires, et Trotsky fait état périodiquement des différents fronts devant des instances diverses, du Parti, des Soviets, etc. Il vaut mieux alors avoir sous les yeux une cartes et celles de cette édition sont particulièrement illisibles. Il vaut mieux aussi une bonne connexion internet et Wikipédia pour comprendre qui est qui, qui fait quoi, qui attaque d'où. Mais ce n'est pas le plus important et peu importe qu'on n'arrive à voir si la flèche vers le haut est une attaque ou un recul, représente les rouges, les blancs... ou d'autres, verts, Makhno, etc. Encore une fois ce n'est pas le plus important.

Quelques précisions au passage. C'est la guerre et la mort est partout présente mais Trotsky menace beaucoup plus qu'il ne fait. Les commissaires fusillés parce qu'ils reculent ou que leur régiment se comporte mal ? Il y en a eu un à l'été 18, Pantéléiev, mais je n'ai pas trouvé trace d'autres cas. Fusiller les déserteurs ? impossible, il y en a eu plus de 2,5 millions entre juin 19 et juillet 1920 ! Sur 5 millions d'hommes, c'est beaucoup... Disons qu'il s'agit plutôt de "fausses perm" comme on disait à l'armée, de gars qui s'absentent huit ou quinze jours. Il y a deux nouvelles de Babel ou deux gars différents disparaissent pour récupérer un cheval... ce sont des Cosaques ! Ou d'autres qui disparaissent d'ici pour réapparaître ailleurs et sont comptés deux fois dans le bordel généralisé. Les otages, aucun n'a été fusillé d'après JJ Marie qui a compilé les récits des Blancs. La femme d'un général (Wrangel je crois) a même travaillé dans un organisme des soviets sous son nom de jeune fille, puis a été virée quand on a su qui elle était, mais est restée en ville sans être inquiétée. Et il a dix exemples de ce type '"la guerre civile des blancs").

Bref il y a ce que veut faire LT et la réalité, et un sacré écart entre les deux. Sur les 5 millions d'hommes de cette armée rouge, il y a peut-être 500 000 combattants à peine... Quant à ce qu'il veut faire, sa politique militaire, il la fait admettre par le parti : ses thèses (fin du tome 1) sont adoptées (avec l'appui de Lénine) et il dit sobrement qu'elles résument l'expérience de l'année 18. Mais il se heurte à une forte "opposition militaire" dont il ne parle pas alors qu'elle fait un gros tiers du parti. Et il rediscute dans les derniers tomes (en 22 ou 23 !) avec les hauts cadres (dont son successeur, Frounze) pour leur réexpliquer ce qu'ils ont fait sous ses ordres, alors que les autres en sont encore restés à la guérilla et aux volontaires, comme en 17-18.

C'est donc davantage un recueil sur nos conceptions sur l'armement de la population, la révolution, d'une armée qui soit le peuple en armes et pas une armée en caserne qu'un récit de exploits militaires de Saint Léon. Il ne dit même pas qu'il a combattu en juillet 18 (son train isolé, pris dans un revers du front) et qu'il aurait pu y rester...
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Byrrh » 12 Jan 2024, 11:37

Ottokar a écrit :Le titre a changé mais c'est toujours pas ça, car le titre des 5 livres de 23 est "comment la révolution s'est armée". Il est plus juste, car ce n'est pas un livre militaire, mais politique. C'est Trotsky tout de même... et donc ce sont les problèmes politiques et sociaux, les problèmes militants de la révolution, obligée de prendre les armes contre ses ennemis.

Des écrits d'une tout autre nature, sans doute, que cet ouvrage que les Éditions de l'Asymétrie s'apprêtent à publier en avril 2024, pour la première fois en français : Stratégie, de l'ancien officier tsariste Alexandre Svetchine (1878-1938), ouvrage paru en URSS en 1926.

https://www.hobo-diffusion.com/catalogu ... -strategie
Pièces jointes
svetchine.jpg
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Cyrano » 14 Jan 2024, 10:45

C'est celui qui l'dit, qui le lit. Donc, Byrrh, tu vas lire le Stratégie ?
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Cyrano » 14 Jan 2024, 10:48

Kéox2 : «Bon c'est décidé, Cyrano m'a convaincu, je casse ma tirelire et j'achète ses Ecrits militaires
Kéox2, bin, dis donc, t'avais une bonne tirelire? Mais c'est vrai que ça fait mal au porte-monnaie. Et cet achat fait un peu pathologique aux yeux du monde extérieur. Tu nous diras tes impressions quand tu auras commencé à lire.

On continue avec quelques extraits? Qui sont, bien sûr,mes extraits-plaisirs à moi, à moué : d'autres personnes auraient été intéressées par d'autres textes de ces tomes – ne vous gênez pas pour les signaler.
J'avais acheté d'abord les tomes 4 et 5 (la guerre civile terminée) pour ne pas être perdu dans les appels et bulletins. Ottokar a raison: Les tomes des écrits et discours de la période de la guerre civile ne sont pas ça. On trouve des analyses et réflexions sur tous les sujets importants de cette période. Et des digressions brillantes de Léon sur les sujets du moment. Et aussi ses idées obsessionnelles sur l'ordre, la discipline, et la militarisation de tout ce qui bouge.

Dans une conférence donnée à Moscou, 21 avril 1918, on peut trouver un passionnant résumé sur la guerre étourdissant le peuple et le patriotisme des masses au début de la guerre – et le Léon cause en connaissance de cause, il a vu ça de ses propres yeux et il sait nous le transcrire. On est pages 63 & 64 du volume 1.
[en lisant les vives descriptions qui suivent, on se souvient que Trotsky fit le journaliste et fut correspondant de guerre durant les guerres balkaniques en 1912 et 1913 pour divers journaux, dont un quotidien ukrainien].
Je me suis trouvé pendant la guerre dans plusieurs pays. Au début, je fus obligé de quitter l’Autriche, pour ne pas Etre interné Puis je vécus en Suisse qui, on le sait, est coincée entre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France. Ensuite, je restais deux ans en France et de là je passais en Amérique juste au moment où les Etats-Unis se préparaient à entrer en guerre. Partout, je remarquais la même chose : la guerre étourdit les masses laborieuses, les dupes les induit en erreur, puis elle les révolutionne, les pousse à protester et à se révolter d’abord contre la guerre elle-même, puis contre le régime qui les a conduits à la guerre. Pourquoi, au début, la guerre, réveille-t-elle le sentiment patriotique des masses laborieuses ? Parce que, malgré l’existence d’un Parlement, de partis socialistes et même de communistes, autour d’eux il y a encore des millions de travailleurs qui n’ont pas de vie morale ni sociale. Notre grand malheur, c’est qu’il y ait encore des millions de travailleurs qui vivent comme des automates. Ils travaillent, ils mangent et ils donnent, ou plus exactement ils mangent et ils dorment tout juste leur compte et travaillent au-dessus de leurs forces ; dans ces conditions ils ne pensent qu’à joindre les deux bouts. Leur horizon se limite là; leur esprit, leurs pensées, leur conscience somnolent en période habituelle et de temps en temps, pris d’angoisse devant leur situation sans issue ils s'adonnent à la boisson les jours de fête. Telle est souvent l’existence de l’ouvrier : tragique et effrayante. Tel est le destin épouvantable de millions et de millions de travailleurs : le système du capitalisme les y condamne. Qu’il soit maudit, ce système justement parce qu’il voue les travailleurs à une vie aussi horrible l

Mais la guerre éclate, on mobilise le peuple, il descend dans la rue, il endosse la capote du soldat. On lui dit : « Marchons à l’ennemi, soyons vainqueurs, et après tout changera. » Et les masses commencent à espérer. On abandonne la charrue, le métier. En temps de paix peut-être, l‘homme écrasé sous son fardeau quotidien est aussi incapable de penser qu’un bœuf sous le joug, mais là, bon gré mal gré, il se met à réfléchir : les centaines de milliers de soldats, l’agitation, la musique militaire, les journaux qui annoncent de grandes victoires Et il se met à penser que la vie va changer, et si elle change, ce sera mieux... parce qu'elle ne peut pas être pire. Et il commence à se persuader que la guerre est un phénomène libérateur qui lui apportera quelque chose de nouveau.

C’est pourquoi, au début de la guerre, nous avons nous-même remarqué dans tous les pays, sans exception, un élan patriotique. A ce moment, la bourgeoisie devient plus forte. Elle dit : « Tout le peuple avec moi ». Sous les drapeaux de la bourgeoisie marchent les travailleurs des champs et des villes. On dirait que tout se fond dans un seul élan national. Mais, après cela, la guerre épuise de plus en plus le pays, saigne le peuple, enrichit des tas de maraudeurs, de spéculateurs, de fournisseurs aux armées, distribue des grades aux diplomates et aux généraux, tandis que les masses laborieuses s’appauvrissent de plus en plus. Pour les nourrices, les épouses, les mères, les ouvrières, chaque jour il devient plus difficile de résoudre la question lancinante : comment nourrir les enfants ? Et c’est ce qui provoque la révolution spontanée dans l’esprit des masses laborieuses. D’abord, la guerre les relève en leur donnant de faux espoirs, puis elle les rejette à terre en leur faisant craquer la colonne vertébrale, et la classe ouvrière commence à se demander d’où cela vient, ce que cela signifie.
Cyrano
 
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Cyrano » 14 Jan 2024, 10:50

Le texte du message précédent est donc extrait du la conférence du 2 avril 1918 intitulée "Les tâches intérieures et extérieures du pouvoir soviétique". Et cette conférence couvre 27 pages de mon livre! Forumeuses, forumeurs, qui qu'aurait une idée de ce que ça représente en temps? Hummm? J'avais bien pensé lire à voix haute une page et puis chronométrer mais ma compagne appellerait les urgences psychiatriques…

En 27 pages, Trotsky, il peut en dire des choses.
Gaffe, on ne tousse pas, on ne bouge pas, on écoute ce qu'il dit sur la discipline dans les entreprises:
Puisque nous détenons le pouvoir, le problème consiste a organiser nous-mêmes l’économie dans l'intérêt du peuple tout entier. Par conséquent, il faut instaurer la discipline du travail dans les usines, dans les ateliers, partout. Mais qu’est-ce que la discipline du travail ? La discipline du travail, c’est la discipline révolutionnaire, c’est l’ordre sous lequel chacun comprend que, pour que la classe ouvrière reste au pouvoir et reconstruise toute l’économie, pour que nous ne nous coulions pas, mais que nous montions très haut, pour que le pays puisse surmonter la ruine, il faut que chacun fasse un travail honnête a son poste.

Dans l’Etat, ce doit être comme dans une famille : si la famille est unie, chaque membre travaille pour le bien-être de toute la famille. Or notre famille est grande : il s’agit du bien-être de millions d’âmes. Notre conscience doit nous suggérer que notre Russie Soviétique, notre république ouvrière et paysanne est une immense famille fraternelle et travailleuse. Si un seul de ses membres paresse, gaspille inutilement les matières premières, néglige son travail et ses outils, détériore les machines par inattention ou mauvaise volonté, il cause un préjudice à toute la classe ouvrière, à l’ensemble de la Russie soviétique et, en fin de compte, à la classe ouvrière du monde entier. Encore une fois, j’affirme qu’instaurer immédiatement la discipline du travail, un ordre sévère, est une affaire de première nécessité. Si nous arrivons a ce que les ouvriers travaillent tant d’heures à l’usine ou à l’atelier, et le reste du temps se cultivent, si chez nous chacun fait honnêtement son devoir, nous nous rapprocherons sensiblement du régime communiste. Voilà pourquoi il faut faire régner partout une discipline de fer, une discipline du travail ferme et sévère.
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Cyrano » 14 Jan 2024, 10:54

Toujours dans la même conférence, on trouve un projet de décret à transmettre à Sandrine Rousseau, ça l'occupera :
Conjointement, nous nous sommes posé la question : faut-il instaurer le service militaire obligatoire également pour les femmes ? La question a été résolue ainsi : nous avons laissé aux femmes le droit de faire le service militaire si elles le veulent. Nous voulons à cet égard faire une expérience. C 'est pourquoi le projet de décret stipule que les femmes, si elles le veulent, peuvent instruire au même titre que les hommes. Mais une fois que la femme s’est mise au même niveau que l'homme, elle doit, en cas de danger pour la République soviétique, répondre à l’appel du pouvoir soviétique, et partir sous les drapeaux comme un homme.

Et, changeons de sujet, j'ai bien aimé le passage sur les compétences des cadres du régime tsariste:
Il s’est trouvé que la classe ouvrière tenait fermement le pouvoir et qu’elle n’était pas décidée à le lâcher. Et maintenant les saboteurs d’hier, généraux, ingénieurs, statisticiens, agronomes et autres, sortent, petit à petit, de leurs cachettes, comme des cafards et tâtent le terrain avec leurs petites moustaches: « N’y a-t-il pas moyen de s’entendre avec le nouveau maitre ? » Le pouvoir soviétique ne refuse certes pas les services des spécialistes de la science et de la technique.

Il leur dit : «Soyez les bienvenus, dans l’usine, messieurs les ingénieurs, apprenez aux ouvriers à la diriger. Les ouvriers connaissent mal ces questions ; aidez-les, entrez à leur service – au service des ouvriers. Jusqu’à présent, vous serviez la bourgeoisie ; maintenant, venez un peu servir la classe ouvrière. »

C'est bien ouï, les cafards ?
Et comme on est en avril 1918, qu'on peut vraiment y croire, Trotsky termine cette conférence par un vibrant appel :
Et quand les ouvriers de l'Europe nous lanceront un appel, nous irons à leur secours, tous, comme un seul homme, avec le fusil à la main et les drapeaux rouges, nous irons à leur rencontre, au nom de la fraternité des peuples, au nom du socialisme !

C'était une bonne idée, mais voilà... ça ne marchera pas, hélas!
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Re: L. Trotsky, Comment la révolution s'est armée.

Message par Byrrh » 14 Jan 2024, 11:52

Cyrano a écrit :C'est celui qui l'dit, qui le lit. Donc, Byrrh, tu vas lire le Stratégie ?

Peut-être... mais alors, après les cinq volumes de chez L'Harmattan ! ;)
Cela dit, j'ai bien peur qu'on ne trouve pas beaucoup de marxisme dans l'ouvrage de Svetchine.
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