Les structures fondamentales des sociétés humaines

[Jacquemart]

A propos du dernier (très gros) livre de Bernard Lahire, une interview éclairante de l'auteur :
https://positions-revue.fr/entretien-bernard-lahire/

[artza]

Une première réflexion.

Ainsi les rapports parents-enfant seraient des rapports de domination des parents sur les enfants .

Difficile à croire après quelques observations dans les magasins, les sorties d'écoles, les transports en commun, les espaces communs : ascenseurs... .

Ne serait-ce pas plutôt et très tôt une domination de l'enfant sur ses parents ?

En retour une dépendance prolongée de l'enfant/ado/ Voir senior (je connais au moins un cas) et qui n'est pas que matérielle .

Je ne sais pourquoi cette histoire me rappelle un ouvrage oublié de Fougeyrollas dans sa période lambertiste "Sciences sociales et marxisme".

Et hop retour à la cave .

[Cyrano]

«Et hop retour à la cave .»
Encore!?
A force, y'a suspicion... Tu t'es installé quoi dans ta cave? y'a un fut avec deux ou trois verres? Et des volumes Bourgogne, Bordeaux, Quincy, etc.?....

[Cyrano]

Artza :

Une première réflexion.
Ainsi les rapports parents-enfant seraient des rapports de domination des parents sur les enfants .
Difficile à croire après quelques observations dans les magasins, les sorties d'écoles, les transports en commun, les espaces communs : ascenseurs... .
Ne serait-ce pas plutôt et très tôt une domination de l'enfant sur ses parents ?

Déjà, au moyen âge, on se désolait que maintenant, c'était l'enfant qui commandait au père. Et j'ai souvent entendu ça, modulé d'une façon ou d'une autre, depuis l'époque où j'étais môme.
Dans les magasins, ce que je vois, c'est plutôt des parents qui imposent leur connerie aux enfants. Je me souviens d'une brocante dans les rues d'une ville, et d'une petite fille qui devait avoir six ou sept ans et qui était en larmes: la mère se contenta de lui dire: «Tu vas arrêter, oui, tes caprices? Tu commences à me baver sur les couilles.» J'ose espérer, petite fille que tu sauras émerger et nager bien loin.
Je vois bien plus de comportements de parents emmerdant les enfants, voulant montrer qu'ils savent les tenir, hein! ces sales gamins, que l'inverse. Ils sont bien plus tolérants pour leur chien qui chie sur le trottoir ou sur l'herbe où on se promène.

Bernard Lahire dit: «La conséquence sociale majeure, c’est le fait que tous les petits humains vivent une très longue période durant laquelle ils dépendent de leurs parents et sont dominés par eux. Le rapport parent-enfant est un rapport de domination quelle que soit la manière dont les parents se comportent à l’égard de leurs enfants.»
quelle que soit la manière dont les parents se comportent à l’égard de leurs enfants.
C'est un peu comme les rapports de domination femmes-hommes dans les sociétés primitives, si j'ose dire.

[artza]

Alors là, la conclusion ne m'éclaire pas beaucoup.

Pour revenir à mes réflexions certes limités et un brin subjectives j'en conviens je citerais Aristide Briand traître notoire mais habile politicard bourgeois,

"Je les suis, c'est pour ça que je suis leur chef".

[Cyrano]

Nos observations sont subjectives, of course.
Ma conclusion voulait prolonger l'affirmation de Bernard Lahire: «Le rapport parent-enfant est un rapport de domination quelle que soit la manière dont les parents se comportent à l’égard de leurs enfants.»
Quelle que soient les occupations des femmes, il restait, la plupart du temps, quelque part, un rapport de domination des hommes sur les femmes.

Tiens, après tout, je vais faire une comparaison très osée… Je repense aux années 1950, et la suite.
Les femmes de mon milieu géraient tout: le mari, chaque mois (ou 2 fois par mois, puisque on avait toujours un acompte au milieu du mois), donnait sa paye à sa femme. L'homme n'avait pas son mot à dire pour le menu des repas (un menu souvent réduit à un plat: soupe, châtaignes, patates bouillies, etc.). Les courses (et le crédit humiliant chez l'épicier, envoyons le garçon – Tu diras à ta mère…), la maison, étaient sous la coupe des femmes. Le marais, le jardin était souvent une occupation masculine – mais la dame supervisait! Un souvenir? On est en 1970, il est 10 heures du mat', un bonhomme sort du bar et va reprendre sa mobylette avec un cageot sur le porte bagages, une voiture pile sec à sa hauteur, une femme: – C'est comme ça que t'es au marais?! – J'y vais, j'y vais, je me suis juste arrêté dire bonjour (Tu parles, il était 10 heures du matin…).

Si on voit ça, on conclut facilement que les femmes dominent. Et pourtant, pourtant, la femme n'était qu'une mineure éternelle. Vous vouliez vendre Voix Ouvrière en frappant à une porte? – Je m'occupe pas de ça, mon mari n'est pas là… Pas de compte bancaire (mais on s'en fout: nous, les hommes, n'en avions pas non plus: on était payé en liquide). Pas de… Pas le droit de.. Si y'avait pas eu, quelle que soit la manière, la domination masculine, je vois pas ce qu'aurait bien pu réclamer les féministes d'après 1968.

C'est ce que certaines et certains ne veulent pas voir dans une discussion sur la détaite historique du sexe féminin… Et nous revoici donc revenu un peu au sujet abordé ici.