Le siège de Léningrad - documentaire

[Zorglub]

Après un documentaire sur la bataille de Stalingrad, Artem Demenok en a fait un sur Moscou et sur le siège de Léningrad sur le même format.

J'évoquais celui sur la bataille de Stalingrad dans ce fil.

Il s'agit là encore d'images d'archives, actualités allemandes et soviétiques et nombreuses images d'archives, dont certaines évidemment dures, accompagnées de la lecture de journaux poignants de témoins habitants et d'un artilleur allemand.
Pas d'ouvrier parmi ses témoins, essentiellement des femmes, deux employés, sinon une bonne part d'artistes.

La wehrmacht assiégea la ville du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944, pour en faire un exemple, en affamant le «berceau du bolchévisme» dira Hitler. Aussi pour ne pas entrer dedans et éviter des combats coûteux et avoir à faire avec la population.

Les gens critiquent le régime pour son hypocrisie et son manque de préparation patent. Il n'y a pas de stock de nourriture, pas d'abris anti-aériens dans les banlieues ouvrières. Une témoin dira en substance : «Staline, on ne le connaît pas à Léningrad, nous ne l'avions pas vu lors de la révolution.». La répression continue malgré les épreuves, «NKVD, purges, nos scalpels et couteaux intellectuels» dira une témoin. Un prof est arrêté car il avait une carte allemande de Saint-Pétersbourg datant du XVIIIème. Il y aura même des déportations...

Les gens meurt surtout de faim, d'épidémies. Les gens tombent littéralement d'épuisement dans la rue. Le chat se vendra 60 roubles. Les témoins évoquent du cannibalisme.
Une témoin estime que les hommes souffrent plus de la faim, sont plus égoïstes, «mais je ne connais aucun soldat», «ils sont loin les preux chevaliers».

250g de pain pour les ouvriers, 125g pour les autres mais pas de rationnement pour les bureaucrates. Il est en même temps interdit de produire, cultiver et vendre de la nourriture hors circuit.

Malgré cela certains ne veulent pas quitter la ville par attachement et l'une évoque que cela serait perdre son droit au logement.

Beaucoup d'écoles resteront actives malgré tout.

Le bilan n'est pas connu mais estimé à au moins 1,2 millions de morts, en grande partie dus à la famine.

Visible pendant un an.

Léningrad, les voix de la mémoire