Yves Boisset

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Message par artza » 01 Avr 2025, 09:52

Faut-il avoir un certain âge pour avoir souvenir de ce cinéaste ?

Combien de fois ais-je pu voir son Dupont la joie ? ;)

RAS C'est lui et Un condé...

Il donna un bon coup de main à la campagne menée par LO pour dénoncer le crime raciste de Bechir Rassaa un camarade, à Vanves.
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Re: Yves Bisset

Message par Byrrh » 01 Avr 2025, 09:58

Boisset, pas Bisset ! ;)

J'espère que quelques-uns de ses films seront rediffusés ces prochains jours.

J'aime tout particulièrement son Allons z'enfants, d'après le roman d'Yves Gibeau, avec Jean Carmet en ancien combattant réac, et le jeune Lucas Belvaux dans le rôle de son martyr de fils, enfant de troupe à la veille de la « Drôle de guerre ».
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Re: Yves Boisset

Message par Zorglub » 01 Avr 2025, 18:39

Il y a aussi le téléfilm Le pantalon.

Extrait du résumé de Wikipedia :
Depuis octobre 1914, la Première Guerre mondiale s'enlise dans la guerre de position sur le front de l'Ouest. Fantassin au 60e régiment d'infanterie, Lucien Bersot, maréchal-ferrant et jeune père de famille, fait son devoir de citoyen au front.
[...]au moment de s'équiper avant de monter au front, on lui attribue un pantalon de treillis blanc, au lieu du pantalon garance qui fait partie de l'uniforme de l'armée française : il n'y en avait plus à sa taille. Lors de la revue de la troupe, un officier exige qu'on lui octroie un pantalon réglementaire, or celui que le sergent fourrier propose à Bersot est taché de sang, déchiré, car il a été récupéré sur un cadavre : Bersot refuse de le porter. Ce refus lui vaut d'être emprisonné jusqu'à son passage prévu en cour martiale. Deux camarades de Bersot protestent contre cette injustice et en informent le lieutenant à l'origine de sa mise en accusation. L'entrevue tourne au malentendu et les deux soldats sont enfermés eux aussi. Le colonel Auroux, sur la foi de rumeurs selon lesquelles des soldats auraient refusé de monter à l'assaut, veut faire un exemple.

Le procès des trois hommes qui s'ensuit est une parodie de justice...


Concernant Mohamed Bechir Rassaa, on lui doit un stand populaire à la fête qui lui rend hommage avec des panneaux et explique l'action antiraciste qui suivie son meurtre animée par LO.

Sur le site de Nedjib Sidi Moussa, un article de Combat communiste.

Un article de la LDC de mai 1975.
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Re: Yves Boisset

Message par com_71 » 01 Avr 2025, 19:07

Zorglub a écrit :Concernant Mohamed Bechir Rassaa, on lui doit un stand populaire à la fête qui lui rend hommage avec des panneaux et explique l'action antiraciste qui suivie son meurtre animée par LO.


Je crois bien qu'il y a eu une année (plus récente que 1975) au moins un panneau sur ce drame (dans le cadre d'une expo "racisme" ?).

Quelques documents complémentaires :
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0344.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0345.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0346.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0347.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0348.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0350.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0351.pdf (discours du samedi à la fête)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Yves Boisset

Message par Byrrh » 01 Avr 2025, 19:20

com_71 a écrit :Je crois bien qu'il y a eu une année (plus récente que 1975) au moins un panneau sur ce drame (dans le cadre d'une expo "racisme" ?).

À la fête de Lutte ouvrière de juin 1976, il y avait eu un diaporama consacré au racisme. Ce diaporama a fait l'objet d'une courte brochure, dont le texte évoque le meurtre de Mohamed Bechir Rassaa.

En couverture, il y a d'ailleurs une photo du meeting du 18 avril 1975 à la Mutualité, organisé par le Comité pour la vérité sur l’assassinat de Mohamed Bechir Rassaa (2000 personnes réunies devant une scène où était inscrit le slogan « Combattre la gangrène raciste, mettre hors d’état de nuire les criminels racistes »).
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Re: Yves Boisset

Message par Gayraud de Mazars » 03 Avr 2025, 12:39

Salut camarades,

J'ai souvent revu le film de Yves Boisset "Dupont la joie", de ce racisme ordinaire devenant violent et meurtrier ! Tout y est, du présentateur TV lamentable et encore, au policier qui veut la justice puis renonce sous la pression, belle brochette de racistes en tout genre, sauf le gamin et le gérant du camping horrifiés par les faits...

Fraternellement,
GdM
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Re: Yves Boisset

Message par Nero » 03 Avr 2025, 18:42

L'article publié sur le site du NPA-R le 31 mars. Souvenirs, souvenirs...

https://npa-revolutionnaires.org/yves-boisset-la-vie-est-un-choix/

Yves Boisset : « La vie est un choix »

C’est le titre de l’autobiographie, publiée en 2011, du réalisateur Yves Boisset, qui vient de nous quitter le 31 mars. Boisset avait en effet fait un choix, celui de dénoncer sans concession les méfaits du système capitaliste : le colonialisme, le racisme, la violence policière, la guerre, les coups bas et les crimes des puissants, la téléréalité sordide. Il commença sa carrière à bonne école, notamment avec des cinéastes comme Sergio Leone, René Clément, Melville, Claude Sautet, Vittorio de Sica. Grand admirateur du cinéma américain d’action, des westerns et films noirs, décriés par nombre d’intellectuels cinéphiles de son époque, il s’inspira notamment d’Aldrich et Sturges.

On retrouve ce goût pour le rythme dans un film comme R.A.S., consacré à la guerre d’Algérie, qui met en scène un militant communiste rappelé en Algérie sous le gouvernement formé par le « socialiste » Guy Mollet en 1956, dénoncé d’ailleurs nommément dans le film. Sans aucune concession sur le fond politique, le film prend parfois des tournures de western quand le train de soldats français traverse des gorges escarpées où l’embuscade des combattants du FLN pouvait survenir à chaque instant. Ses films les plus marquants eurent un impact direct, au point qu’ils suscitèrent des réactions de haine des nostalgiques du temps des colonies. Des cinémas qui projetaient R.A.S. ou Dupont Lajoie (un viol et un crime commis par un beauf raciste qui tente de faire accuser un Algérien à sa place), furent attaqués par des commandos de fascistes et d’anciens paras. Boisset se targuait d’être le réalisateur le plus censuré de France. Le juge Fayard, qui dénonçait les basses œuvres du Service d’action civique, composé de barbouzes gaullistes, fut en effet, entre autres, victime d’une censure caricaturale. Toutes les occurrences du nom « SAC » furent coupées et remplacées par des bip-bip. Le public ne s’y trompait pas et, chaque fois que retentissait un de ces bip-bip, il se mettait scander « SAC assassins ! » Boisset fut maintes fois menacé et poursuivi en justice par ceux qu’il dénonçait, au point de voir saisir sa maison. On était alors dans la foulée de mai 68 et ses films remportaient un grand succès. Au point que ce succès irritait une bonne partie du milieu cinématographique qui l’attribuait à une mode politique. Boisset, qui n’avait pas un caractère facile et s’était fait nombre d’ennemis, le paya à la fin des années quatre-vingt. Quand ses films cessèrent de remplir les salles, il fut quasiment évincé du grand écran et dut se tourner vers les téléfilms. Ce qui ne l’empêcha pas de réaliser un véritable bijou antimilitariste, Le Pantalon, qui raconte l’histoire d’un soldat fusillé pour l’exemple pendant la guerre de 1914-18. Mais, à la suite de ses difficultés et de son boycott par le milieu du cinéma, il devint un peu désabusé et réalisa aussi des œuvres de commande qui avaient perdu le contenu subversif de ses films des années 1970-80.

Boisset paya son engagement par une sorte de mise au placard doré. Il nous lègue au moins une demi-douzaine de films qui ont, non seulement marqué leur époque, mais peuvent être considérés comme des chefs-d’œuvre du cinéma et n’ont pas vieilli d’une ride.

Gérard Delteil


Parmi la filmographie de Boisset, à voir ou revoir :

Un condé (1970). Sur les méthodes de la police.
L’attentat (1972). Inspiré de l’affaire Ben Barka, un militant anticolonialiste marocain assassiné par des barbouzes françaises sur ordre du roi du Maroc.
Dupont Lajoie (1975). La police met sur le compte d’un travailleur algérien le viol et l’assassinat d’une jeune femme par un beauf raciste.
Le juge Fayard (1977). Un juge d’instruction trop honnête est assassiné par des barbouzes.
Allons z’enfants (1981). Le sort des enfants de troupe.
Le prix du danger (1983). Une émission de téléréalité organise des courses de la mort.
Nero
 
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