les lambertistes

[pelon]

On peut aussi rappeler que, depuis des décennies, les trotskystes ont une importance négligeable (hormis de très rares exceptions) dans ce qui s'est passé sur la planète.

[Richard G.]

Tu dis ça pour expliquer le manque d'ouvrages sur le sujet ? Il est vrai que le trotskisme est réputé pour être un phénomène essentiellement français.. ça me paraît assez discutable, dans la mesure où je ne suis pas certain que l'on puisse clairement définir ce qu'est l'identité trotskiste. En ce qui concerne le CCI du PT et la LCR, par exemple (je m'en excuse, je ne connais pas grand-chose à LO), ce sont deux organisations qui sont très éloignées de la pensée de Trotski et de ce qu' a pu représenter le trotskisme à un moment donné. Si l'on prend cela en compte, il existe dans le monde quantité d'organisations qui, sans se dire trotskistes, ont des programmes ou des activités politiques comparables à ceux des organisations citées. Cela étant, il est vrai que l' "extrême gauche" dans sa globalité est un phénomène marginal. L'inverse se saurait ^^

[Valiere]

Je ne crois pas que l'on puisse dire que les trois orgas CCI, LO et LCR sont éloignés du trotskisme, elles assurent chacune à sa manière une continuité historique difficile...D'ailleurs inorganisé maintenants je suis d'accord avec telle position de chaque orga...Ce n'est pas facile de traduire en 2004 ou du moins de faire une analyse marxiste et d'agir comme révolutionnaires et non comme opportunistes ou sectaires.

[Richard G.]

Je ne suis pas d'accord. Le terme "trotskisme" a un sens : il renvoie à un corpus de positions et d'analyses. Si je veux bien considérer, d'un point de vue politique personnel, qu'il faut sans cesse réactualiser les données, il faut dans ce cas là admettre le reniement de l'héritage trotskiste et donc le rejet de l'étiquette. Ceci dit, je ne parle que de ce que je connais. Par exemple, la LCR, qui rejette la dictature du prolétariat, qui défend une humanisation de la mondialisation, qui prône la démocratie participatibe (qui n'est somme toute qu'un modèle "gauche" de corporatisme) est, comme le dit Henri Weber lui-même, en deça du programme du PSU des années 60. Il en est de même pour le PT, qui a une approche du syndicalisme, des liens avec la franc-maçonnerie, un rapport ambigu à la république et à la nation que Trotski aurait rejetés. Et ce ne sont là que des détails.

[Valiere]

Mais là c'est ta lecture personnelle, pas une preuve...
Les lambertistes ont une double nature: fidélité aux textes et forme d'opportunisme mais pendant longtemps ils ont assuré la continuité politique du trotskisme en France...Quant à la LCR, on y trouve tout : des trotskistes, des gauchistes, des opportunistes .... Mais quand une tendance veut liquider le nom et le programme, l'orga se défend.

[Richard G.]

Il me paraîtrait en effet difficile de prétendre apporter des "preuves" au terme de 5 lignes d'argumentation sur un forum. Les lambertistes ont en effet toujours excellé dans l'exégèse, mais ils ont réussi le tour de force de justifier des positions contradictoires avec l'aide du même texte. En ce qui me concerne, l'affaire est entendue: la LCR et le CCI ne sont pas des organisations trotskistes. Je précise par ailleurs que ce n'est pas pour moi une affirmations disqualifiante : je ne suis pas trotskistes et n'ai aucune sympathie pour Trotski ; je n'ai donc a priori aucune raison de faire des contorsions pour opposer ce dernier à ceux qui se réclament de lui.

[Péricles]

On avait bien compris que tu étais social-démocrate t'inquiète

[pelon]

On avait bien compris que tu étais social-démocrate t'inquiète
A quoi ?

[Valiere]

Donc nous allons jouer au petit jeu : plus trotskiste que moi je meurs! dérisoire!?

[Matrok]

Les ouvrages sur le trotskisme se répartissent en plusieurs catégories :

- Les livres de journalistes : C. Bourseiller, F. Koch, C. Nick, F. Charpier. A divers degrés, ils souffrent tous du même problème qui est le manque absolu de distance critique à l'égard de leur unique source (le témoignage) et la recherche du spectaculaire qui les pousse à considérer comme des faits le moindre ragot. Ces bouquins, dont celui de Nick, ont surtout eu l'intérêt de pousser les historiens et les ex à écrire.
- Les mémoires d'ex-militants : [...]
- Les livres de militants : JJ Marie, Daniel Bensaïd, etc. Intéressants sur certains points, ils sont généralement acritiques, et leur principal intérêt est de mieux permettre la compréhension des organisations dont ils sont issus
- Les travaux d'historiens : [...]

Je suis globalement d'accord avec ça, même si je n'ai jamais lu de travail universitaire sur le trotskysme (ni d'ailleurs de travail universitaire dans le domaine de l'histoire comtemporaine en général...)

Cependant je suis surpris de voir que le livre de C. Bourseiller soit classé dans la catégorie 1. S'il s'agit bien du même livre (entretiens avec Hardy sous le titre "la véritable histoire de Lutte Ouvrière"), si la forme est bien celle d'un livre de journaliste, si les questions posées sont parfois sans recul et dénotent un certain gout du romanesque et du spectaculaire, il me semble que dans le fond (ce qui importe), c'est plus un livre de Hardy que de Bourseiller. A classer donc dans la catégorie 3, avec exactement les qualités et les défauts des autres livres de cette catégorie.