Liste de groupes de musique engagés

Message par j1v3 » 26 Juil 2004, 14:51

De rien boispikeur :-) Agnes Bihl est trés bien également, dans "L'enceinte vierge" :

a écrit :
On parle de vice et de péchés,
Et on excise des gamines
Pourvu qu’il y ait frigidité,
On peut pas dire qu’ce soit un crime
Mais c’nest pas non plus d’l’esclavage
Puisqu’elles ont le droit d’prier dieu
Dans les liens sacrés du mariage
Si ça fait mal, qu’elles ferment les yeux


A ce propos, je tiens à rectifier car contrairement à ce que je disais sur mon post précédent, le site http://www.radioceros.com ne permet pas de télécharger mais d'écouter de la musique librement... C'est déjà pas mal me direz vous et il est vrai que la liste des artistes sur ce site à l'air particulièrement interessante.

Si vous voulez télécharger certains titres de rue de la gouaille rendez vous sur leur site.

Pour ma part, je l'ai emprunté à la médiathèque et copié sur mon PC ce qui fait de moi un affreux pirate :( ceci dit je tiens les titres au format .ogg à disposition...
j1v3
 
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Message par j1v3 » 26 Juil 2004, 15:20

Ok Daisy, désolé de ne pas avoir respecter ta fibre punk qui spécialement aujourd'hui semble trés affutée :-) ...

Perso j'adores BanlieueRouge, les Bérus et tout le toutim... Je te conseille de cliquer et aussi içi si tu as envie de te défouler...

extrait "t'a voulu la démocratie tu subis la blairocratie !"
Ah décidement le punk du 04 y'a que ca de vrai :t3xla:

Sinon cliquez ici pour écouter L'enceinte vierge et Psychose toujours d'Agnès Bihl.
j1v3
 
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Message par Barikad » 26 Juil 2004, 15:48

De la bonne oi! qui tache, ca faisait longtemps !
;-)
Barikad
 
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Message par othar » 26 Juil 2004, 17:35

(Barikad @ lundi 26 juillet 2004 à 16:48 a écrit : De la bonne oi! qui tache, ca faisait longtemps !
;-)

Si on me prétait une guitare, je suis sur que je pourrais pas faire pire...
Je crois que la musique au départ était basée sur certaines harmoniques.
othar
 
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Message par serj » 02 Août 2004, 17:56

(othar @ lundi 26 juillet 2004 à 18:35 a écrit :
(Barikad @ lundi 26 juillet 2004 à 16:48 a écrit : De la bonne oi! qui tache, ca faisait longtemps !
;-)


Si on me prétait une guitare, je suis sur que je pourrais pas faire pire...
Je crois que la musique au départ était basée sur certaines harmoniques.
Tu ne dois pas comprendre cette musique c'est pour ça.....

Si tu penses faire mieux, ne te gene pas !
serj
 
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Message par Rojo Amanecer » 04 Août 2004, 21:52

(j1v3 @ mercredi 21 juillet 2004 à 12:00 a écrit :Découvert il 'y a quelques semaines ce petit groupe nantais, dans la même veine que La rue Kétanou je trouve ca excellent a tout les niveaux... en plus on peux télécharger les titres librement...

Rue de la gouaille

Quant aux bérus, je n'avais pas saisi le virage opportuniste petit-bourgeois... vous avez les sources de ces déclarations ?

("Apatride (magazine) n°3" a écrit :
juin 1989

Cette interview des Bérus a été faite fin juin à Clermont Ferrand et, à l'époque, le groupe était en pleine brouille avec Bondage ce qui explique leurs propos très durs. Dans les deux mois qui ont suivi les choses ne s'arrangeant pas le procès prévu pour le 29 septembre devenait inévitable. À l'heure qu'il est les Bérus maintiennent plus que jamais leurs affirmations, et donc il ne me paraît pas nécessaire de les censurer. Ceci dit pour être impartial, Marsu et Bondage ont la possibilité d'avoir un droit de réponse (peut être dans ce numéro). En tout cas, quelque soit l'issue du procès, les Bérus arrêtent avec leur concert à l'Olympia mais qu'on se rassure on va encore entendre parler d'eux bien après tant ils ont de projets. Était également présent lors de l'interview Mich'Boule "tour manager".

APATRIDE : Pourquoi avez-vous décidé de vivre de votre musique ?
LORAN : C'est sûr, c'est un choix qu'on a fait du essentiellement au succès du groupe; c'est-à-dire que le groupe, comme tu le sais, a marché assez bien au niveau ventes de disques, on a reçu vachement de lettres, on a été demandés partout pour faire de la scène car les Bérus ça a surtout marché au niveau du spectacle et en fait, on n'arrivait plus à gérer le tout. On n'arrivait plus à répondre au courrier, à partir en concert, à faire de la musique, à répéter et à bosser en même temps. Alors on s'est tous réunis pour voir ce qu'on allait faire et on a décidé de faire ça à plein temps. En fait, c'est un peu malgré nous, parce qu'on ne s'attendait pas être débordé autant que ça.

APATRIDE : Cela ne vous gène pas de compter sur le public pour vivre ?
FRANÇOIS : Je dirai que c'est beaucoup plus complexe que ça, parce qu'en fait, peu importe ce qu'on ait choisi en 89. Peu importe qu'on ait choisi d'arrêter notre travail, parce que quand j'entendais Marsu dire : "François il est au B.H.V. parce que ça l'inspire pour faire des textes sociaux", ça me faisait rigoler parce que ce n'est pas du tout le cas. Si je travaillais, c'est parce que j'avais besoin d'argent, et d'une, et de deux si on a arrêté c'est parce qu'on s'est dit qu'il valait mieux se consacrer au groupe à temps complet. Ceci dit, en ce moment on est en problème avec Bondage dans la mesure ou on s'est fait arnaquer correctement depuis 6 ans.Une grosse major n'aurait pas mieux fait. Donc on a décidé de quitter ce label et de récupérer nos bandes, ce qui veut dire qu'on va certainement entamer une procédure contre eux parce qu'ils ne veulent pas nous céder nos bandes. Enfin bon, humainement ça ne se passe pas du tout comme on l'aurait souhaité. Cela fait deux ans qu'on est un peu en conflit avec eux, depuis Abracadaboum, ou on avait même omis volontairement de mettre le logo Bondage sur l'album et le remplaçant par le logo "Folklore de la zone mondiale" et puis ça s'était arrangé plus au moins. Ensuite ils ont viré Philippe de la gérance en septembre 88 parce qu'il voulait bosser avec les grosses majors et on a redémarré avec la nouvelle équipe Jean-Yves, Marsu et ses acolytes, et puis il se trouve qu'en mai les Satellites sont en édition chez Virgin. Donc ça revient au même : tu vires quelqu'un parce qu'il veut bosser avec Virgin et tu fais la même chose de ton côté. Enfin, ça encore c'est pas le problème, le problème c'est qu'il faut quand même avoir une cohérence dans ce que tu fais, et le fait d'arnaquer les groupes.
LORAN : Ce qui n'était pas vraiment clair, c'est qu'à la base on était partis ensemble, c'était une grande famille de potes, il y avait les Ludwig, les Washington, tout ça, Bondage c'était vraiment un tout. On était partis sur un fond vachement simple et vachement sain, c'est-à-dire "on ne fonctionne pas par le biais d'un contrat parce qu'entre nous ça ne sert à rien, on est humain, contrairement aux grosses majors qui sont inhumaines et qui ne proposent que des contacts arnaques aux groupes, nous on est humain, on est un label un label humain qui permet aux artistes de s'épanouir à fond". Bon, ben nous on a dit OK, tu vois c'était ça le but d'être un groupe indépendant, et alternatif dans la mesure ou on proposait un fonctionnement autre que celui des grosses boites. En fait, au fil du temps, tu te rends compte que les comptes ne sont pas clairs alors en gros on leur a dit : on part" et là ils nous disent "ah non, les bandes elles sont à nous", c'est-à-dire qu'ils se comportent exactement comme la pire des grosses boites alors qu'à la base c'était parti d'un truc sain et nous ...
FRANÇOIS : On est tous co-producteurs.
LORAN : Nous, ça nous énerves, puisque c'est ça, là c'est vraiment sûr que l'on se casse, c'est pas la peine qu'on parle, vous êtes des chiens, on va faire notre propre label, comme ça on sera vraiment indépendant. Tu vois c'est vraiment très simple.
FRANÇOIS : Ce qui est moins simple pour le public, c'est qu'il ne comprend pas qu'on ai marché six ans avec eux et tout d'un coup il y ait une cassure. C'est un peu compliqué à expliquer cette arnaque. C'est une arnaque au niveau de la T.V.A., ils ont récupéré de la tune, ils nous doivent 80 bâtons depuis le début. On paye les répètes, on paye le Mouvement de la Jeunesse, on paye notre camion, notre matos, on paye tout sur nos 33 %. On n'a jamais gagné un centime chez Bondage.
LORAN : Ce qui se passe, c'est qu'il y a aussi d'autres choses qui nous ont énervés : avec la tune que les disques des Bérus ont rapportée ils ont acheté une boutique, nous, à la base on trouvait que c'était pas spécialement une bonne idée. Nous on voulait à la base ouvrir un lieu alternatif, style bar, qui soit un lieu de rencontre. En plus, un bar, au niveau tune, t'en perd pas, alors qu'avec la boutique, ils en perdent, c'est un piège à tune. En plus c'est une boutique qui n'est pas du tout alternative et qui n'a rien à voir avec Bondage du fait de leur leurs prix, des collectors à plus de 300 F. Tu vois, moi je trouve qu'il y a vraiment un incohérence : tu pars d'un truc sain et le fric est utilisé à faire n'importe quoi. à avoir une boutique même pas alternative, à financer des albums de groupes qui vont être ensuite chez Virgin, ça sert à rien quoi. L'intérêt d'un label indépendant et alternatif c'est de permettre à des groupes qui ne peuvent pas aller sur des grosse majors de pouvoir faire des disques. Si Virgin est intéressé par les Satellites, qu'ils aillent les voir, que les choses soient claires, tu vois. Je veux dire, Marsu qui est Mr Indépendant, Mr Alternatif et qui bosse avec Virgin, ça me fait bien rire, voilà, c'est tout.

APATRIDE : Virgin essaye de récupérer les mouvement
LORAN : Bien sûr, il y a une récupération, c'est clair. On se rend compte en ce moment que dans la presse, les Bérus n'ont pratiquement jamais existé et ...

APATRIDE : C'est vrai, j'ai remarqué qu'en ce moment il n'y en avait que pour les Garçons Bouchers
LORAN : Voilà, alors ça ... bon, nous on s'en fou de ça, mais moi, ce que je trouve grave c'est que tout le monde marche là-dedans, les groupes, le public, les labels, tout le monde. Alors tu vois, nous on se demande ou est l'alternative qu'on voulait lancer il y a un bout de temps, elle est ou ? Ca a mené ou ? Ca a amené qu'en France il y aura 3 ou 4 groupes phares qui vont faire un carton et le reste, il vont faire des disques et ça sera toujours la même merde.

APATRIDE : Sinon à Bondage les groupes ne sont pas propriétaires de leurs bandes ?
LORAN : Non, et à New Rose oui. Ca c'est labal indépendant !. C'est ça qui est dingue. On te raconterait un peu des anecdotes, c'est des aberrations. On a rencontré Virgin par l'intermédiaire de notre avocat. On avait un contrat d'enfer avec Virgin qui acceptait nos conditions de contrat avec des avances et des trucs comme ça, mieux que la Mano Negra.

APATRIDE : Ca vous intéressait ?
FRANÇOIS : Non, on n'a pas envie de faire ça, mais on voulait quand même voir. Et donc de l'autre côté Bondage qui nous proposait rien - pas d'avance, on paye tout de notre poche - et qui voulait qu'on signe un contrat avec marqué Virgin en bas. C'était le monde à l'envers, enfin bon, quand t'arrives à des situations comme ça, tu te demandes quoi.
LORAN : En gros on a proposé un contrat qui nous paraissait juste, à une grosse major, ils ont dit OK, alors que Bondage voulait qu'on signe un contrat-type de toutes les grosse d'effacer au blanc Virgin qui était marqué au bas, c'est carrément craignos. On apprend ça, alors que 6 mois avant Marsu disait : "oui, nous resterons indépendants, hors de question de bosser avec les majors, ils arnaquent les groupes, j'ai lu leurs contrats, c'est de l'arnaque", et six mois après, ils te ressortent le même contrat. Tu leur dit "mais putain, vous êtes vraiment des clowns les mecs, qu'est ce que c'est que cette histoire". Les mecs comme Marsu et tout ça qui parlent, qui racontent leur vie dans les zines, en fait quand tu bosses avec eux, c'est carrément le contraire. C'est incroyable, alors merde quoi ! Nous là-dedans, on est vraiment les poires de farce, alors on s'est dit stop quoi.

APATRIDE : Vous êtes "alternatifs, mais le fait de gagner de l'argent avec votre musique c'est déjà un compromis, jusqu'ou irez-vous ?
FRANÇOIS : Gagner de l'argent, déjà j'aimerais bien, j'aimerais en voir la couleur. C'est pour ça tu vois qu'on fait un procès, c'est pour récupérer de la tune qu'ils nous doivent. Normalement les Bérus, on devrait être au stade des Cramps, on devrait être connus internationalement, être à l'aise du point de vue financier. Nous trois : Loran, Masto et moi on ne se paye pas sur les concerts (comme ils sont à la SACEM, ils touchent quand même de l'argent avec les droits d'auteurs) parce qu'on veut que la troupe se paye afin qu'ils puissent être artistes- intermittents et ainsi bénéficier des cotisations sociales des artistes. Ceci dit, maintenant, c'était un projet qu'on avait pour 89, mais peut-être es-tu au courant qu'on arrête les 9-10-11 novembre par un concert à l'Olympia. Le 11 novembre, on signe l'armistice du rock façon Bérus et après on dit stop.

APATRIDE : Vous arrêtez le groupe ?
FRANÇOIS : Oui, nous on arrête parce qu'on est dégoûtés.

APATRIDE : Qu'allez-vous faire après ?
FRANÇOIS : Comment ça, qu'est-ce qu'on va faire Ben ça, ça me regarde, je vais disparaître dans la nature (rires).
LORAN : On peut dire qu'on va sortir vers septembre-octobre un court métrage sur un morceau qui s'appelle "Deux clowns" qui est sur le nouveau 33t à sortir à la rentrée. Sinon, il y aura d'autres disques, une grosse tournée avec un spectacle neuf, notre propre label "Folklore de la zone mondiale" et par la suite, moi je vais continuer la zique, je pense que je ferai un groupe d'ailleurs. Le label sera une structure intéressante, faut voir ce qu'on en fait, si on l'exploite vraiment. Avec le court-métrage, il y a peut-être des gens qui vont être amenés à bosser avec nous ensuite, et par rapport au spectacle il y a peut-être des gens de la troupe qui vont bosser avec des cirques.

APATRIDE : Dans votre label, il y aura d'autres groupes ?
LORAN : Pour l'instant, on fait ça pour nous, pour nous permettre de sortir nos disques, mais on ne veut pas faire non plus n'importe quoi. On a eu une expérience qui n'a pas été très bonne, on veut faire vraiment quelque chose de bien, donc si on bosse ensuite avec des groupes il y aura des contrats pour que les choses soient claires et les groupes seront propriétaires de leurs bandes.

APATRIDE : Et votre dernier album ?
FRANÇOIS : Il y aura un dernier album "Souvent fauchés toujours marteau" qui est déjà enregistré et qui dénote un peu des autres dans la mesure ou le son est différent.

APATRIDE : S'il a été fait à Mix-it au lieu de WW c'est pour le son ?
FRANÇOIS : Oui et parce que pour un groupe c'est bien de changer de studio.
LORAN : Parce qu'on voulait bosser avec d'autres gens et on a rencontré Éric Débris (ancien Métal Urbain) et ça c'est très bien passé.
FRANÇOIS : Le son est assez différent dans la mesure ou il y a une nouvelle boîte à rythme et on est assez content du son.
LORAN : Pour moi, je pense qu'il y a eu Macadam Massacre, Concerto pour Détraqué, Abracadaboum et ce disque-là qui va refermer la boucle, parce que c'est un disque qui est aussi proche de Macadam que d'Abracadaboum. Donc, moi je trouve que c'est bien et puis tout a une fin, c'est comme un film : il y a un début et une fin et il faut surtout pas que le groupe se finisse en couille, il faut que ça finisse fort. Apparemment, maintenant le rock alternatif n'a plus de sens parce que les gens ne sont plus intéressés. C'est-à-dire que les groupes veulent arriver vite à faire de la tune, la Mano Negra, les Négresses Vertes, ils veulent aller très vite et puis, bon, ça marche très bien, mais c'est sûr qu'ils ont un support derrière, avec des grosses boîtes qui matraquent, ce que nous on ne voulait pas faire. On pensait que cela aurait été plus riche que les groupes soient aimés pas forcément parce qu'il y a un matraquage. Je ne veux pas dire que les actuels ne sont pas bons, la Mano c'est un groupe que j'aime bien, je les trouve très forts, mais bon, nous en tout cas ce n'était pas comme ça qu'on voyait les choses. On voyait un truc beaucoup plus fort, un rassemblement de gens qui se battent pour une culture qui soit libre et non pas la culture du fric, alors bon, stop.

APATRIDE : Si vous arrêtez ce sera vraiment la fin du rock alternatif non ? Vous êtes un peu le groupe leader ?
LORAN : Ben, apparemment c'est les Garçons Bouchers pour la presse.
FRANÇOIS : A qui veut de relever le défi.
FRANÇOIS : Tu sais, nous, ce qui se passe, c'est qu'on est vraiment isolés et bon, on en a marre.

APATRIDE : Votre refus du "Bus d'acier" explique peut-être un peu cette attitude de la presse envers vous ?
LORAN : Peut-être aussi, il y a plein de choses, c'est vrai que les Bérus, ça gène. C'est sur que la presse, on dénonce ses mensonges c'est clair. Enfin, nous, on est un groupe qui marche sur la sincérité, sur le rapport avec les gens, on s'en fou de ce que la presse raconte. Bon, ça nous fait chier parce qu'on tombe vraiment de haut pour certains trucs; mais bon il y a des gens qui viennent nous voir, c'est la fête, il y a un bon feeling avec les gens et c'est très bien comme ça. C'est par rapport à ça qu'on tient à faire une tournée d'adieu pour remercier, pour filler un dernier coup de chapeau aux gens et aussi faire un spectacle encore plus fou.

APATRIDE : Il y a longtemps que vous pensiez à arrêter ? Depuis l'histoire avec Bondage.
LORAN : C'est un peu tout ça, tu sais. C'est un peu de se rendre compte que, c'est vrai, pouvoir en vivre à temps complet avec un fonctionnement comme le note c'était pas évident, déjà ça c'est un point. Ensuite il y a aussi les problèmes avec Bondage, c'est à dire le fait qu'ils ne veulent pas nous rendre nos bandes qui sont notre zique, c'est quand même grave je trouve, et bon, il y a aussi l'envi de faire une fin et puis, pourquoi pas, de faire autre chose ?
FRANÇOIS : C'est ça, c'est un ensemble, un ensemble de choses. C'est un peu une vieille histoire, il y a plein de choses qui rentrent là-dedans. Ca fait six ans qu'on existe, on a décidé ça, comme ça, d'un commun accord, disons plutôt les gens qui font partie de la création : Masto, Loran et moi. C'est sût, c'est un peu arbitraire, parce que la troupe qui illustre le spectacle sur scène aurait peut-être aimé continuer, enfin je crois que cette décision a été comprise par tous le monde. Ceci dit, si tout allait bien, on continuerait. C'est pas que la tune ça atténue quelque chose, mais les Bérus seraient à un stade ou ils seraient tranquilles, ils ne se reposeraient pas des questions. Moi je tiens pas à continuer ce métier jusqu'a 30 ans parce que je ne le sens pas, donc on tourne la page et puis basta.

APATRIDE : Le fait que vous arrêtiez, ça veut dire qu'en France ...
LORAN : Mais non, ça veut dire qu'on stop aussi, merde. On est libre, on est un groupe libre.
FRANÇOIS : Moi je vais rentrer dans la légion étrangère (rire). J'en ai pour 5 ans, si je déserte vous me ferez un discours de soutien (rires).
LORAN : On a tout le temps dit "on veut rester indépendants pour pouvoir être libres d'arrêter". Voilà, c'est tous, c'est clair. On veut pas arrêter parce qu'on a la haine, parce qu'on veut se foutre une balle dans la tête, on veut arrêter parce qu'on veut faire autre chose. Mais bon, c'est sûr qu'à chaque fois que tu fais un truc, t'es Black War, t'es machin, t'as les flics qui te collent au cul, t'as les R.G. qui te font chier, la France c'est pas vraiment cool. Enfin bon, on nous dit partout que c'est pire ailleurs !

APATRIDE : Est-ce que l'échec du mouvement alternatif ne vient pas de ...
LORAN : C'est pas un échec, on peut pas parler d'échec. Cela aurait pu aller plus loin, ça n'a âs été plus loin, mais putain il y a quand même eu des groupes qui sont apparus, des disques, ça a créé une scène rock en France alors qu'il n'y en avait pas, bon, merde c'est quand-même bien ça. Il se trouve que cela aurait pu être beaucoup plus fort je pense, mais bon ...

APATRIDE : Mais il y a un public qui n'a pas été trop touché : les asiatiques, les Noirs, les Beurs ?
LORAN : Moi je ne suis pas d'accord avec ça, je trouve qu'au concerts des Bérus c'est assez large. Bon, c'est sûr que culturellement il y a des choses qui se passent, c'est vrai que les blacks ou les beurs sont plus branchés sur le rap ou le rai, ça c'est un fait, ça fait partie de leur beat. Et faire des concerts avec des groupes de rai et tout ça, c'est très bien parce que justement ça permet à des publics de se voir et de se rencontrer, et ça on l'a fait.

APATRIDE : Quand même, je pense que c'est dommage qu'ils n'aient pas été plus concernés par le mouvement alternatif
LORAN : Moi je pense aussi que la presse, du fait qu'ils ne peuvent pas arriver à nous manipuler comme ils veulent, ont fait un boycott sur nous.
FRANÇOIS : Oh, la presse, la presse, je crois que la presse nous a portés comme elle a porté le mouvement alternatif en 86. Ceci dit, ce qui s'est passé ou ce qui ne s'est pas passé, chacun est libre de faire une analyse comme il l'entend. Il y a plein de trucs qui ne se sont pas faits, et il y a plein de trucs qui se feront. Je ne regrette rien, bien sûr il y aurait pu y avoir plein d'autre choses, mais that's life, ça c'est fait comme ça.
LORAN : Ouais, et puis c'était fort, c'était vraiment très fort, vraiment sincère. C'était une époque qui a quand même marqué les gens même si aujourd'hui les gens font comme si les Bérus n'avait jamais existé.

APATRIDE : Des concerts de soutien de prévu ?
FRANÇOIS : Non et puis pour quelles causes et pourquoi ?

APATRIDE : Vous connaissez le slogan Sans-Cravates : "La révolution ne la fêtons pas, faisons là" ?
FRANÇOIS : La révolution je me la fout dans le cul, tu vois, non mais vraiment ! Je suis contre-révolutionnaire.

LORAN : Moi, je trouve que c'est un argument vraiment intéressant, par rapport à toute la merde qu'on entend là-dessus. A part vendre des gadgets et des merdes.
FRANÇOIS : Des slips, des bobs.
LORAN : C'est vraiment un truc à tune, c'est ça qui est vraiment énervant, tu vois. C'est aussi pour ça que nous on refuse ce qui se passe en ce moment par rapport au groupe. Par exemple à la Bastille, le 8 juillet il y a un concert contre la réunion à Paris des 7 pays les plus riches, c'est la revanche des pauvres sur les riches par rapport à la dette du Tiers-Monde, par rapport à l'apartheid et c'est très bien. Mais ce que je ne comprends pas c'est qu'il y a une scène, et sur cette scène ils ne fonts jouer que les groupes Virgin, qui représentent les riches, alors pourquoi ne pas faire jouer des groupes indépendants.
FRANÇOIS : Nous on a refusé de jouer à ce concert parce qu'ils voulait nous faire jouer sur un camion. On a demandé pourquoi, et on nous a dit que c'est Renaud qui s'occupait de tout avec Virgin.
LORAN : On a essayé de faire une bouffe avec lui pour voir et discuter, mais impossible, blocage de la part de la production à Renaud.

APATRIDE : Mais les gens ne savent pas tout ça, et ils viendront quand même.
LORAN : Mais pourtant c'est évident, il suffit de lire l'affiche et de creuser un peu le truc.
MICH ' BOUL : Le problème, c'est que les gens ne creusent pas le truc.
LORAN : Voilà, c'est par rapport à ça que moi je pense que les Bérus n'ont pas pris comme ça aurait dû prendre, parce qu'en fait les gens, ils s'en foutent. Nous on propose des trucs, tout le monde est avec nous avec le poing en l'air : "ouais les Bérus c'est chouette ce que vous faites", mais à part ça, je me demande si les gens sont vraiment prêts pour que ça change et pour qu'il y ait des choses qui se passent, ça c'est vraiment autre chose tu vois.

APATRIDE : Sinon, vous deux, vous ne semblez-pas d'accord sur le fait de faire la révolution ?
FRANÇOIS : Moi je suis vraiment contre. Pour moi c'est une tache de sang, je ne suis pas pour ça.

APATRIDE : Aucune révolution ne justifie des morts ?
FRANÇOIS : Oui, moi j'estime qu'une révolution pourquoi faire quoi ! qu'est-ce qu'ils ont à proposer la J.C.R. ?
LORAN : Moi je pense qu'on peut faire une révolution sans faire de morts de toute façon. Je pense que si il y avait un super élan culturel en France, avec des films, des groupes, des comédiens, des peintres qui en mettraient plein la vue à tout le monde et qui essaieraient de faire que ça change, il y aurait des lieux alternatifs qui se créeraient, il y aurait des trucs comme ça, et sans morts, tu vois ?
MICH ' BOUL : L'exemple parfait, je vends peut-être ma sauce, mais c'est les années 60 au Québec : il y a eu ce qu'on a appelé la "révolution tranquille".

APATRIDE : En fait, il faut d'abord changer l'esprit des gens ?
LORAN : Ben oui, et ça c'est révolutionnaire, et en France il faudrait essayer. Sinon, par apport au Bicentenaire, moi je trouve que c'est une honte qu'on le fête, parce que la France, par rapport aux droits de l'homme, même si d'après Amnistie Internationale, c'est le pays ou ils sont le mieux appliqués, c'est pas encore ça. Il suffit de voir les camps de rétention il suffit de voir comment ça se passe dans les H.P., comment ça se passe au lycée, dans les C.A.P., putain, c'est carrément le délire quoi ! Faut voir aussi comment ça se passe en banlieue avec la dope, la zone ... , je veux dire, les droits de l'homme, on en est encore très, très loin. Alors, que le gouvernement se batte pour que les gens aillent mieux, pour que les jeunes repressent un peu le goût de la vie, parce que faire une grande fête comme ça, qui coûte des milliards, alors qu'en France il y a des gens qui crèvent de faim, putain, mais c'est carrément un affront. En 1789, pour moins que ça, les gens ils auraient été dans la rue, ils auraient gueulé : "la tête à Chirac, la tête à Mitterand !", merde, voilà quoi ! Je refuse de participer à ce truc de tunes et c'est juste de la tune.

APATRIDE : Vous avez fait deux 45t de soutien, un pour l'Association de Sampan et un pour Noir & Rouge, deux bons résultats ?
FRANÇOIS : Non, comme on a des problèmes avec Bondage, on a pas vu une seule tune pour Sampan, et pour Noir & Rouge apparemment ils gèrent bien le 45t, puisqu'ils en sont au n° 13. On leur a laissé une bande et il gèrent eux-même leurs tunes.

APATRIDE : Vous savez si la communauté asiatique a été au courant de Sampan ?
FRANÇOIS : Oui, quand-même, la communauté asiatique a été sensibilisée par l'action de Sampan en 87. Il se trouve que le point culminant de l'asso ça a été ce clip fait pas les grands artistes de variétés, bon, nous on a fait notre contribution personnelle en faisant ce 45t avec beaucoup plus d'infos que sur le disque CBS.

APATRIDE : Des gens se sont intéressés à vous après ça ?
FRANÇOIS : Oui sûrement on a rencontré des gens.
LORAN : On le sait par le biais des lettres. On a eu aussi des articles dans des trucs asiatiques, notamment dans Europe-Journal, et aussi dans une revue laotienne qui avait annoncé la sortie du 45t. Enfin bon, il y a quand-même eu des trucs.

APATRIDE : Tu dis que Sampan n'a rien touché ?
FRANÇOIS : Non, de notre part, non. On n'a jamais fait de chèque à Sampan. A partir du Moment ou on ne reçoit pas d'argent, on ne peut pas faire de chèque.
LORAN : A bondage ils n'arrivent même pas à faire des comptes, c'est le bordel.
FRANÇOIS : Ils ne savent pas gérer leurs tunes.
LORAN : Alors qu'on leur a expliqué que Sampan c'est hyper important. Ils ne sont même pas foutus de nous dire combien on en a vendu. On ne sait rien. FRANÇOIS : Ca fait un an que Sampan est sorti ça fait un an qu'on demande.
LORAN : Ils nous disent : "On sait pas trop, apparemment ça marche pas trop bien" et puis tout d'un coup, il y a un mois ou ça marchait, c'est carrément étrange, tu vois, c'est chiant. Alors nous, au moins, les comptes on les fera nous-même, parce que dans les comptes internes du groupe que je tiens, c'est hyper clair et je suis à jour tout le temps.

APATRIDE : Dans tes paroles tu dis souvent (Nuit Apache", "Comme un Bouddha") : "La vie est un combat contre soi" Une philosophie que tu t'es faite ?
FRANÇOIS : Non, c'est pas une philosophie que je me suis faite. Par exemple dans "Nuit Apache" c'est inspiré du code de conduite des Apaches (cf "Mémoires de Géronimo") et c'est fait volontairement, parce que moi aussi je le pense vraiment. C'est pour ça que je te dis peu importe ce que je ferai plus tard. C'est pas : "Ah le chanteur des Bérus, il va faire ça ou ça", c'est pas ça l'essentiel; l'essentiel c'est de savoir marcher par terre, savoir manger avec une cuillère ou une fourchette. Je veux dire, la politique je m'en fou, c'est pas parce que je dis : "Salut à toi machin", que "t'as vu, il a dit salut à toi à lui et il a pas dit salut à toi à lui", tu vois, les gens qui parlent des Bérus d'une manière politicarde, ça sert à rien, ils n'ont pas compris, c'est pas ça.
LORAN : En gros c'est simple, cette phrase veut dire : "sois bien dans ta peau pour pouvoir faire des choses bien", et c'est comme ça aussi que je la vois la vie. C'est par rapport à ça que c'est important que nous, en tant que groupe, en tant qu'artistes on soit sur un label indépendant pour, en principe, être à l'aise, sans avoir de pression financière ou de pression de la part d'un producteur.
FRANÇOIS : Ceci dit, c'est comme le Bouddhisme, c'est une expérience personnelle, c'est pas un Jésus-Christ ou quelqu'un que tu vénère, c'est quelque choses que tu peux vivre. En Occident, tu appelles ça la prise en charge par soi-même.

APATRIDE : François, tu faisais du karaté avant, t'en fais toujours ?
FRANÇOIS : Oui, et je continuerai.
APATRIDE : Pour toi c'est plus qu'un sport ?
FRANÇOIS : C'est un sport pour les médias ; ce qui se pratique en France, c'est plutôt la boxe-karaté, c'est la compétition.
LORAN : C'est du full-contact.
FRANÇOIS : Il y a beaucoup de clubs traditionnels qui travaillent dans le bon esprit, mais chacun fait ce qu'il veut, si quelqu'un veut se défouler en faisant de la compète, pourquoi pas ? D'ailleurs, la compète n'est pas forcément néfaste, cela dépend comment elle est pratiquée.
FRANÇOIS : Si tu apprends pour tirer, pour être l'aimant qui tire les gens qui ont besoin d'apprendre, ça va, si tu apprends pour écraser, ça sert à rien. C'est aussi le fait de canaliser, c'est pas faire exploser tel ou tel truc.
LORAN : L'esprit de la compète c'est comme le top 50 : c'est la course avec l'autre, alors que l'Art Martial c'est pas ça du tout, c'est être bien. Pourquoi se battre avec un autre, avec qui t'as même pas envie de te battre, d'ailleurs tu le connais même pas, tu vois, c'est complètement con. C'est un combat qu'est faussé à la base, t'as un public, des juges, deux coqs, on siffle et ils se battent 'Ah, lui il est n° 1, ouais, super, il va vendre plein de T-Shirts, il va avoir plein de tunes", mais ça mène à quoi, c'est complètement débile !
FRANÇOIS : Regarde, tu prends l'exemple de la Chine : aujourd'hui il y a des combats de clans et tout ça, et en fait il n'y a que les bonzes qui sont en-dehors de l'histoire de la Chine, qui sont au-dessus. Ils ne font pas partie de toute cette imbrication de clans ou il y a marqué : "Vive la révolution culturelle, chassons les contre-révolutionnaires" et puis un autre jour, c'est balayé et remplacé par : "Vive la libre entreprise". Ils sont hors jeu, ils vivent leur vie comme ils l'entendent. Ils n'ont pas envie de s'impliquer dedans et les Bérus, ça serait bien si ça avait pu être comme ça aussi, parce que faire partie de clan, ça mène à rien, il y a tellement de gens qui se crachent sur la gueule, qui se font la guerre.
LORAN : Nous, en fait, on est le contraire, on est un pont entre les gens, donc c'est clair. En même temps, moi je trouve que c'est tellement plus sympa qu'il y ait des Beurs, des Asiatiques, des punks, des zoulous, des cats qui soient ensemble, plutôt que de les voir se battre dans la rue.

APATRIDE : Pourtant il y a beaucoup de bandes dans les rues
LORAN : Moi je crois que c'est la presse aussi qui forme tout ça. Je veux dire, il n'y a que des machins de compètes partout, on montre que ça, la plus belle meuf, le plus con, le plus gros.

APATRIDE : Mais pourquoi à ton avis les gens marchent là-dedans ?
LORAN : Mais parce que ça leur donne un goût à la vie. On leur laisse le droit d'être rien, alors ils se disent : "peut-être que si je suis le roi des skins, je serai peut-être le roi des cons, mais au moins je serai le roi", c'est ça un peu le plan. Les gens, ils n'arrivent pas à voir l'avenir parce qu'en fait on ne leur propose rien, à part le chômage et la zone : ou alors, si t'as eu de la chance d'avoir une scolarité impeccable et d'avoir été encadré dans un cadre avec du fric, c'est vrai que t'as plus de chance et c'est là ou une fois encore les droits de l'homme ne sont pas appliqués. Mais c'est vrai que tu peux appliqués. Mais c'est vrai que tu peux très bien être issu d'une famille simple, être pauvre, bosser comme un dingue et y arriver aussi; mais bon, je pense que quand t'es jeune tu passes plus de temps à faire le con qu'à apprendre, ça c'est un fait. Ceci dit, après t'en bave, les années ou t'as fais le con, ils te les font sentir. La fourmi c'est la société, et la cigale c'est le p'tit punk qui va faire le con et après quand il rentre "d'accord, t'as fais le con toi, tu va voir maintenant, maintenant tu vas danser" (rires)

APATRIDE : Et le Tai chi chuan qu'est-ce que c'est exactement ?
FRANÇOIS : C'est un art martial chinois et ...
LORAN : Ca sert à décontracter quoi.
FRANÇOIS : Voilà, c'est un art martial et une hygiène de vie. Ce sont surtout des vieux qui pratiquement ça en Chine.
LORAN : D'ailleurs on le voit dans l'intro du clip "Vietnam Laos Cambodge", on voit l'image d'un homme qui fait des mouvement, il est avec le ciel, il essaie de faire qu'un avec l'air.
MICH ' BOUL : C'est un truc qui est basé sur le centre de soi, et il faut essayer de trouver l'équilibre par rapport à ce centre-là. C'est un truc de respiration et de mouvement.
FRANÇOIS : C'est interne, contrairement aux autres arts martiaux qui sont explosifs.
LORAN : Tu vois, au lieu de prendre des trucs anti-stress comme le font tous les beaufs avant de se coucher parce qu'ils flippent trop, eux ils font ça et je pense que c'est une bonne chose à apprendre.
MICH ' BOUL : Il y a des gens que je connais qui en font et après un an ou deux de pratique, ils dégagent un calme, une sérénité incroyable. Ils ont beaucoup de self-contrôle.
LORAN : Voilà, ils ont réussi à faire le combat contre soi ! (rire). Non, mais je pense que c'est vraiment intéressant que dans les parcs du 13ème tu vois ça. Moi je trouve que c'est hyper intéressant que ces gens là soient chez nous, parce qu'ils nous montrent des choses ; ils nous disent rien parce que c'est vrai qi'ils restent vachement fermés, mais !

APATRIDE : Vous deux vous n'êtes pas d'accord quand à utiliser le Top 50, toi François tu voudrais plutôt t'en servir ?
FRANÇOIS : Oui, mais maintenant je ne veux plus me servir de rien du tout ! (rire)
LORAN : Moi c'est dans le même esprit que ce que j'ai dis avant sur la compète. Il ne faut pas que les artistes jouent à ce jeu-là, bon, OK c'est bien, ça fait une promo d'enfer, tu vas vendre des disques, tu vas être connu, au moins les gens vont te voir toi plutôt qu'une merde, mais si on proposait aux groupes des émissions ou il y aurait autre chose que juste des clips, ça serait mieux. Pourquoi être absolument dans les 50 premiers pour avoir le droit de passer ? Tu fais une sélection, t'as 50 artistes point ; c'est complètement débile et en plus, là-dessous, tu peux pas savoir les magouilles. Moi je pense que c'est pas en le faisant que les choses, elles changeront. Nous on préfère passer par d'autres biais, quitte à ce qu'on rame 10 fois plus que les autres, quitte même à ce qu'on se casse la gueule. Mais ça, ça marche quand il y a des groupes ensemble qui font quelque chose ; nous, si on stop aussi, enfin pour ma part, c'est qu'on est vraiment isolés : il y a les Bérus et le reste, le reste c'est les groupes en ce moment qui sont à la mode, enfin moi c'est l'impression que j'ai.

APATRIDE : Il n'y avait pas une solidarité entre les groupes "alternatifs" ?
LORAN : Si, mais comme en ce moment, les groupes se cessent la gueule touts plus ou moins, les labels c'est pareil, en tout cas maintenant c'est officiel, le mouvement alternatif c'est les Garçons Bouchers, tu vois, OK, c'est carrément cool.

APATRIDE : François, tu trouvais qu'il y avait un retour au "rock beauf"
FRANÇOIS : Ouais, ben ouais
LORAN : A la base, le rock c'est le blues, la rue, les mecs qui chantent le mal de vivre, c'est ça le rock. Il y a autre chose qui s'appelle bizness, variétés, mais le rock, c'est vraiment un truc de combat pour la vie.

APATRIDE : En ce moment c'est moins ça ?
LORAN : Maintenant c'est de la tune, faut voir aussi les textes des groupes, faut pas exagérer quoi !
FRANÇOIS : Ca dépend du public aussi.
LORAN : Par contre, si les gens aiment ça, à ce moment-là, c'est normal que ça marche. En tout cas, nous, on ne veut pas, ça nous branche pas. OK, c'est vraiment sympas, les groupes sont bons c'est vrai, quand je les vois sur scène, j'ai le flash, mais putain, pour moi le rock c'est pas ça.

APATRIDE : Le rock s'est institutionnalisé dans le monde entier
LORAN : C'est bien, mais faut pas que ça le rende docile, il faut pas que ça le domestique, il faut qu'il reste sauvage et libre.

APATRIDE : De toute façon, dés que ça marche c'est toujours récupéré
LORAN : Il y a pas à dire, c'est comme le punk, faut voir ce que les gens en ont fait. Le punk maintenant c'est quoi ? C'est des Docs à 600 F aux puces, c'est des boîtes punks, alors que le punk, c'est tous sauf ça. Je veux dire, c'est pas un look, c'est n'importe quoi, tu prends un draps, t'es punk, alors que là maintenant un punk, c'est vraiment un look.

APATRIDE : Les droits de l'homme, est-ce votre principale motivation ?
LORAN : A partir du moment ou on se bat pour la vie, l'homme faisant partie de la vie ...
FRANÇOIS : C'est un ensemble.
LORAN : Nous ce qui nous paraît normal, c'est le respect des gens et le droit à la vie pour tous.

APATRIDE : Vous êtes plus humanistes que radicaux ?
LORAN : Pour moi ces deux mots vont de pair. Notre radicalité, c'est justement de défendre les droits de l'homme.
MICH ' BOUL : On ne peut pas être à moitié humaniste, tu l'es ou tu l'es pas.

APATRIDE : Votre radicalité se traduit juste dans les paroles, mais pas dans le concret ?
LORAN : Comment ça ? Je sais pas, moi j'ai l'impression que quand on fait un spectacle on le fait à fond, quand on fait une interview on dit ce qu'on a à dire.

APATRIDE : François, est-ce que tu fais attention à ce que tu écris ?
FRANÇOIS : Pendant un temps, oui, lorsqu'on avait un commissaire politique : Marsu, (rire) on faisait attention un petit peu oui, et puis lorsque tu parles devant plein de gens, t'es forcément influencé. Un morceau comme "Porcherie" au départ c'est pas ça, enfin je veux dire au départ on n'a pas fait un morceau pour ça, bon après c'est devenu un hymne et tout. Un morceau comme "Bûcherons" a plusieurs interprétations. Moi je ne conçois pas un texte comme un slogan politique, c'est pas ça, ça raconte la vie, comme "Descendons dans la rue", ça raconte des choses.
LORAN : C'est une grande fresque de la vie, toute simple, en fait c'est très simple.
FRANÇOIS : Oui, j'ai jamais écris un texte en me disant il faut faire ci, il faut faire ça.

APATRIDE : C'est dur de ne pas être influencé
FRANÇOIS : Il y a des textes qui sont volontairement influencés, par exemple "Jim la Jungle", c'est pas ce que je pense, c'est quelqu'un qui parle et qui dit ce qu'il a fait.

APATRIDE : Est-ce que des fois tu ne mets pas telles choses pour ne pas déplaire à tels gens ?
FRANÇOIS : Oh non, non ceci dit je ne vais pas dire n'importe quoi quand même.
LORAN : Ca à la limite on aime bien, on aime bien mettre le doigt là ou ça gène et je pense que si on peut allumer des gens et qu'il y a une raison de le faire, on le fait.
FRANÇOIS : Ou alors, c'est un texte provocateur avec un second degré.

APATRIDE : Et Sampan, le livret a été assez critiqué
LORAN : Quand on l'a fait, marsu et Bondage nous ont dit : "vous êtes fous, et tous les communistes qui achètent vos disques, comment ils vont faire ?" alors que nous, tu vois on en a vraiment rien à foutre. Il se trouve que c'est important qu'on en parle, parce que c'est un problème qui nous touche et puis voilà, ce qui compte c'est de le dire et on dit ce qu'on pense. D'ailleurs il y a beaucoup de jeunes de la J.C.R. qui l'ont apprécié, donc si en plus ça peut arriver à ce que les gens ...
FRANÇOIS : A ce qu'ils déchirent leur carte et qu'ils aillent voir autre part ! (rire)

APATRIDE : Dans le dernier "Mouvement de la Jeunesse", François tu fais un édito dédié à deux français tués au Pérou par le Sentier Lumineux, qu'en penses-tu ?
FRANÇOIS : Le Sentier Lumineux c'est les Khmers Rouges locaux.
LORAN : C'est le fanatisme qui tue.
FRANÇOIS : Oui c'est ça, c'est le fanatisme, la bêtise et le peuple Péruvien n'a pas besoin de ça pour vivre. Le Pérou ça vas encore être un pays qui va payer sa liberté avec des milliers de morts.
LORAN : Et encore seront-ils libres après ?
FRANÇOIS : C'est encore un pion de plus sur l'échiquier mondiale. Tous ça parce que les gens ne sont pas d'accord sur les termes de liberté, droits de l'homme. La liberté des uns n'est pas la liberté des autres, chacun prétend libérer l'autre, enfin bon, c'est pas correct.
MICH ' BOUL : C'est une belle contradiction de la révolution, pas de liberté pour les oppresseurs de la liberté.
FRANÇOIS : Et les peuples n'ont pas besoin de ça, ils ont le droit à l'auto-détermination, à garder leurs origines, à avoir une culture et à défendre tout ce qui fait leur culture. Je ne crois pas que les Ethiopiens, leurs origines soient le communisme qui est appliqué là-bas, ou à l'inverse que l'apartheid ce soit l'essence du peuple sud-africain. C'est une monstruosité qu'ils ont créée de part et d'autre.

APATRIDE : Un jour tu m'as dit que c'était une erreur de considérer qu'il y avait d'un côté des bourgeois, de l'autre les prolos
FRANÇOIS : C'est une erreur de crées des ghettos, c'est une erreur de dire : "ça c'est bien, ça c'est mal", de dire : lui il a tort, lui il a raison". Moi j'ai jamais fait sciences Po, j'ai pas de régime politique à défendre, je vois de choses qui se passent dans le monde, il y en a beaucoup qui nous déplaisent et on en parle. On veut pas savoir si tel ou tel régime, il a telle ou telle idéologie, nous on s'en fou, si ça nous plaît pas comme c'est, on en parle.

APATRIDE : Loran, ou en sont tes projets avec le cirque ?
LORAN : J'avais des projets avec des cirques, en fait ça ne c'est pas fait parce que dans la troupe, ce qui est un peu chiant, c'est qu'on passe vachement de temps à faire des réunions et il n'y a pas grand chose qui se passe; et dans un cirque, il faut vraiment que les gens soient hyper soudés pour que ça marche et ne passent pas leur vie à se plaindre, donc déjà, ça c'est un fait. C'est pour ça que certaines personnes dans la troupe n'étaient pas prêtes à faire du cirque, mais ce n'est pas grave, moi je pense que je ferai un spectacle si j'ai le temps encore. Pour moi en ce moment dans le cirque il y a des choses qui se passent qui sont vraiment très bien. Il y a vraiment un nouvel élan dans le cirque.

APATRIDE : Comme par exemple Archaos ?
LORAN : Voilà, Archaos, ce qu'ils font c'est vraiment extraordinaire. Il y a un spectacle qui a eu lieu ici (Clermont-Ferrand) il y a quelques jours, c'est Royale le Luxe, c'est pas un cirque, ce sont des gens qui font des perfs et des spectacles et c'est d'enfer aussi. Pour moi, actuellement c'est un des spectacles les plus forts. Il y a une autre troupe qui s'appelle les Kattertons, c'est pareil, c'est très fort aussi. Tout ça, moi ça me branche.

APATRIDE : Pour finir, les Pieds-Nickelés, une référence pour vous ?
LORAN : Ah ! les Pieds-Nickelés, c'est pareil, ils sont bien. Moi, ils me font penser à un groupe les "Casse-Pieds", c'est un peu le même esprit. C'est le groupe que Manu a utilisé pour faire la Mano Negra, et ceux qui n'ont pas eu la chance d'être pris, et bien ils continuent à faire le groupe.

Bon c'est fini mais avant de passer à autre chose ils vont quand même nous laisser quelques petites choses. D'abord les 3 concerts à l'Olympia vont donner : 1 double LP live et une K7 vidéo, ensuite un 45t est prévu pour très bientôt, avec 2 inédits "j'suis zinzin" et Clockwork Béru", il sera suivi d'un maxi 45t, 4 titres : En pensant", une autre version de "Soleil Noir", une version Bub (sans guitare presque) de "Camouflage" et une autre version de "2 clowns". Et c'est pas tous, il y aura peut être un autre LP vu qu'ils ont encore d'autre morceaux. Tout ça devrait normalement sortir sur leur label "Folklore de la zone mondiale". Sinon un bouquin retraçant l'histoire des Bérus est aussi envisagé. Ah j'allais oublier un court métrage (6 mn) a été fait sur "Deux clowns" (par Rémy Giordano) et c'est très bien. Surveillez vos écrans, il devrait y apparaître bientôt. Voilà ...

Et puis la Oi!, c'est bon. Mangez-en. :smile:
Rojo Amanecer
 
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Message par Redharo » 04 Août 2004, 22:51

2 groupes non cités il me semble:
-un groupe punk (original tout de même) vraiment sympa que j'aime bien m'écouter de temps en temps: PIGALE . Ca date des années 90, dommage que cela n'existe plus... :(
-sinon un peu de reggai pour changer, j'aime bien TIKEN JAH FAKOLI
Redharo
 
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Message par youri » 08 Août 2004, 17:28

Ska-P : communiste libertaires espagnols , faisant du ska - punk survitaminé

Brigada Flores Magon : le groupe chouchou de la CNT

Ya Basta : rock 'n ska militant

Los Tres Puntos

Assassin

La Rumeur

feu Rage Against The Machine

System of a Down

feu The Clash

Sin Dios

Boikot : des guevaristes espagnols

Marcel et son Orchestre

Skuds and Panic People : skacore Rennais
youri
 
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Message par Gaby » 08 Août 2004, 19:04

Je ne connais Marcel et son orchestre que par "Crâne pas t'es chauve" mais pour ce que j'en sais, leur supposée dimension militante me dépasse un peu. Bon à part ça c'est de la bonne musique.
Gaby
 
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