La machine à broyer

[alex]

Le livre sort le 2/09/04, je ne l'ai donc pas lu mais SUD en fait de la pub en faisant circuler cette critique:


L’auteur, journaliste, a enquêté auprès des salariés et des médecins du travail. Les éléments qu’il a rassemblés montrent que la situation est particulièrement inquiétante. “A France Télécom, le harcèlement moral détruit, anéanti, tue”, écrit-il. Parmi les exemples cités, celui d’un Réunionnais, Philippe, qui a récemment mis fin à ses jours.

Quand les privatisations tuent les salariés


Le sous-titre du dernier livre (1) de Dominique Decèze est on ne peut plus explicite : Quand les privatisations tuent : France Télécom. La machine à broyer (aux éditions Gawsewitch) sortira le 2 septembre prochain en métropole. L’auteur, journaliste et spécialiste des relations sociales, s’est basé sur de nombreux témoignages pour dresser le portrait d’une entreprise au bord de la crise et qui pourrait, selon les termes de son éditeur, devenir l’emblème des sociétés publiques en cours de privatisation.
Les employés sont les premières victimes de cette transition. “En ce moment, 6 O00 personnes quittent chaque année France Télecom. La direction les licencie, ou les faits partir par des mises aux placards, des départs à la retraite d’office, ou en leur proposant des mutations impossibles”, expliquait hier l’auteur. Ce chiffre est officiel, il est intégré au bilan social de l’entreprise”. Il note également une augmentation impressionnante des arrêts maladie (+ 60 % en deux ans). “Ces procédés, d’une violence insidieuse, laissent les salariés exsangues et isolés dans leur souffrance. Humiliés, non entendus, et négligés par leurs dirigeants, les salariés ont de quoi déprimer. Pour certains, le suicide a été la seule solution envisageable”. Ce fut récemment le cas d’un Réunionnais il y a quelques mois. Son prénom, Philippe, est cité aux côtés de ceux qui ont décidé de se supprimer. Il s’agirait de Philippe C., salarié de France Télécom en métropole. En arrêt maladie, il s’est donné la mort sur son île natale.
Un document interne à l’entreprise ferait mention de cet événement, ce qui montrerait que ce suicide, comme une douzaine d’autres en France ces trois dernières années, serait lié à la situation de travail. La direction tente de renforcer l’encadrement sur le terrain pour pouvoir déceler et prévenir les situations dites “à risques”.
Après avoir largement recueilli l’avis des médecins du travail, le constat de Dominique Decèze est sans équivoque : “A France Télecom, le degré de souffrance au travail croît, depuis plusieurs années, dans des proportions inquiétantes. Le malaise au travail se répand, la consommation de médicaments explose, la fatigue physique et mentale gagne. Le stress est général”.
Ce type de faits n’est pas sans rappeler le cas d’un cadre de la direction régionale de France Télécom Réunion, dont nous avons raconté le calvaire. Suite à sa plainte pour harcèlement moral, une instruction a été ouverte. L’enquête suit toujours son cours.

(1) La Machine à Broyer (sous-titre : Quand les privatisations tuent : France Télécom), de Dominique Deceze, chez Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 192 pages. Parution le 2 septembre.
Sébastien Laporte


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