Les escadrons de la mort, l'école française

Message par emma-louise » 11 Sep 2004, 10:44

Encore sur l'OAS et la Vème république : j'ai rencontré après cette diffusion plusieurs amis qui pensaient très sincèrement que les ex-OAS étaient tous des papés à la retraite en Espagne sous Franco radotant en sirotant leur anisette ; et ne se doutaient pas que ceux ci dans leur majorité avaient continué leur combat anti-communiste ailleurs et toujours ( ceux qui sont interviouvés dans ce document mais aussi les Susini , cadre de l'OAS , condamné puis amnistié , cadre du FN député , à Perpignan avant sa mort ) ...Sur cet aspect hexagonal il convient de lire le livre de Benjamin Stora : "Le transfert d'une mémoire".
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Message par Urriko » 12 Sep 2004, 15:01

Cet excellent reportage a également le mérite de remettre les pendules à l'heure chez certains naïfs qui auraient pû rester incrédule (le peuvent-ils toujours après ?) devant l'échelle à laquelle des instructeurs militaires français ont préparé, formé et entraîné des cadres militaires des deux Amériques.

En effet, les techniques de torture et de renseignement ayant étaient améliorées et généralisées lors de la guerre d'Algérie par l'armée française, il ne pouvait qu'être logique que ce "savoir-faire" en matière de guerre non-conventionnelle soit enseigné à d'autres armées qui allaient rapidement en voir l'utilité contre leurs "ennemis intérieurs".

De plus, ce genre de coopération ne pouvait qu'être complétée par la fourniture, par des services de renseignement français, d'informations aux juntes militaires sud-américainnes sur les déplacements de leurs opposants exilés en France, avec les conséquences indiquées dans le reportage lors de leur retour au pays, à savoir leur disparition qui ne peut qu'être synonyme d'élimination physique.
Cet échange d'information et ses conséquences a eu des épisodes plus contemporains, comme par exemple les relations d'agents de la gendarmerie française et les GAL espagnol.

Enfin, quant au rôle des politiques français, seuls les candides et les faux naïfs (comme par exemple l'auteur de l'article posté par Rojo) peuvent croire qu'ils n'étaient pas, sinon à l'origine des "enseignements" dispensés, du moins informés de la situation pour laquelle ils ont certainement donné carte blanche aux militaires.

(emma%louise @ samedi 11 septembre 2004 à 11:44 a écrit :Encore sur l'OAS et la Vème république : j'ai rencontré après cette diffusion plusieurs amis qui pensaient très sincèrement que les ex-OAS étaient tous des papés à la retraite en Espagne sous Franco radotant en sirotant leur anisette ; et ne se doutaient pas que ceux ci dans leur majorité avaient continué leur combat anti-communiste ailleurs et toujours ( ceux qui sont interviouvés dans ce document mais aussi les Susini , cadre de l'OAS , condamné puis amnistié , cadre du FN député , à Perpignan avant sa mort ) ...Sur cet aspect hexagonal il convient de lire le livre de Benjamin Stora : "Le transfert d'une mémoire".

Cet aspect de liens étroits entre organisations d'extrême-droite et services étatiques ou organisations trans-nationale est également avéré avec l'exemple européen de l'opération Gladio (création sur le territoire de nations d'Europe de l'Ouest, principalement l'Italie au cours des "Années de plomb", d'un réseau occulte de résistance bénéficiant des structures de l'OTAN et destiné à oeuvrer en cas d'occupation soviétique, à travers le recueil d'informations, le sabotage, la propagande et la guérilla).
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