Un long dimanche de fiançailles

[ianovka]

J'ai vu en effet, et j'ai beaucoup aimé.
La guerre ressemble aux BD de Tardi, avec ces cadavres de chevaux dans les arbres, ces cadavres humains qui se mélangent à la boue, avec ces gueules hébétées, avec ces tranchées ignobles, et avec ces pauvres gars paumés dans ce bourbier.

L'histoire et le suspence tiennent en haleine jusqu'au bout.
Tous les acteurs sont formidables et même plus pour certains (Dupontel et Judie Foster).

La "touche cucul" dont tu parles c'est le côté romantique, belle histoire d'amour ? :dry: Moi ça ne m'a pas gèné.

Par contre il faut aimer le "style Jeunet" que l'on retrouvait dans Amélie Poulain, moi j'aime assez.

Donc je le conseille.

[ianovka]

c'est plutôt le côté "si j'arrive avant la voiture, c'est que c'est gagné" "si il rentre avant..."

je trrouve ça un peu lourd.

Pas moi, ça m'a rappelé quand j'étais gamin.
"Si le feu passe au rouge avant qu'on y arrive le prof sera très malade voire plus et il n'y aura pas d'interro"

[Kane]

J'avoue avoir été assez emballé par le film. Je ne suis pas un fanatique d'Amélie mais j'avoue une grande admiration pour Jeunet et un style véritablement original. Moins complexe que T. Gilliam, oui, mais créatif et bourré de talent. Certes, il y a le chromos de l'époque, embellie par le numérique mais Jeunet n'a jamais prétendu faire du cinéma réaliste à la Ken Loach.

Cette fois, il tape juste côté sentiments, même si de suspens il n'y en a guère. Mais on découvre que le roman de Japrisot l'avait déjà largement inspiré dans Amélie...

Les scènes de guerre sont brutales, tendues, réalistes et décrites dans toute leur horreur chronique. Le sujet des condamnés à mort pour mutilation volontaire n'a été que très rarement (trop) abordé, et il rejoint des films comme "Les sentiers de la gloire".

Evidemment, c'est bourré de petites choses qui empêche parfois de s'étendre sur tel ou tel sujet, mais cela permet également de lancer beaucoup d'idées ce qui fait du film une oeuvre forte, visuellement très belle, intelligente et universelle. Pour un film aussi lourd à produire c'est déjà très très bien. Et de nombreux réalisateurs devraient s'en inspirer (je pense à Arsène Lupin par exemple).

Côté référence, elles abondent, avec le facteur de Tati notamment. Mais je vous laisse découvrir les autres pour ne pas en dire plus.

Sur le côté Bretagne... Jeunet n'a jamais caché son attirance pour la carte postale, le côté ancien propre et lisse des images d'épinales. Son style est revendiqué comme tel. Il est certain qu'il poursuivra dans cette voie et si l'on est pas allergique à ce cette vision, on profitera pleinement du spectacle, de surcroit solidement interprété. Ce qui ne gâte rien.

Bref, je le conseille !