(Rojo Amanecer @ jeudi 9 mars 2006 à 16:37 a écrit : C'était aussi le chant de ceux qui résistaient à Pinochet, si je ne m'abuse, et je ne suis pas sûr que Victor Jara, que j'entends encore sur un vinyl de mon père chanter cet hymne, serait de ton avis.
D'autre part, mes amis chiliens ne semblent pas non plus partager ton opinion, et l'hymne de la CUT tout comme cette chanson sont loins de sonner creux à leurs oreilles.
Apprendre du passé, c'est éviter de le reproduire, selon la vieille formule.
Ceux qui ont lutté contre la dictature étaient beaucoup plus souvent socialistes ou communistes, et donc ex-soutiens de Allende, que trotskystes. Et même parmi les trotskystes, j'ai entendu des gens chanter cela, ou participer au mythe d'Allende, "mort les armes à la main"... Je ne crache pas sur ceux qui luttent (je ne parle pas d'Allende). Mais je dis ce qui est. Ce chant, c'est le chant de l'Unité Populaire et sa politique doit être rappelée, car elle est de sinistre mémoire : c'est l'éternelle trahison de la gauche réformiste, celle que dénonce Blanqui en 1848, celle de 36 en Espagne, celle de Mitterrand ou de Jospin (en moins tragique).
Je n'en fais pas une affaire et si je l'entends chanter à la Fête de l'Huma ou ailleurs, je ne vais rien dire, mais ici j'en discute. Je ne suis pas non plus de ceux qui chantent le Chant des partisans, même relooké Zebda. C'est un chant d'unité nationale derrière la bourgeoisie, même si des milliers de communistes ont lutté et sont morts courageusement en le chantant, croyant chanter pour l'émancipation de l'humanité.