(Engels a écrit :«Une société ne peut exister sans crise du logement lorsque la grande masse des travailleurs ne dispose exclusivement que de son salaire... lorsque des crises industrielles violentes et cycliques déterminent, d'une part, l'existence d'une forte armée de réserve de chômeurs et, d'autre part, jette momentanément à la rue la grande masse des travailleurs (...) et que, pour les plus ignobles taudis, il se trouve toujours des locataires, lorsque enfin le propriétaire d'une maison en sa qualité de capitaliste a non seulement le droit mais aussi, dans une certaine mesure grâce à la concurrence, le devoir de tirer de sa maison, sans scrupule, les loyers les plus élevés. Dans une telle société, la crise du logement n'est pas un hasard, c'est une institution nécessaire; elle ne peut être éliminée, ainsi que ses répercussions sur la santé, etc., que si l'ordre social tout entier dont elle découle est transformé de fond en comble».
(Lutte Ouvrière a écrit :Remédier à la crise du logement, c'est possible !
L'urgence exigerait que tous les moyens soient mis en œuvre afin que soient construits les deux millions de logements qui sont nécessaires pour qu'en deux ans, plus personne ne soit pas ou mal logé.
Les moyens financiers, matériels et humains existent, encore faudrait-il qu'ils soient mis en œuvre par l'État lui-même, car il n'est pas possible d'attendre des constructeurs privés, et du marché, la satisfaction des besoins.
Or aujourd'hui, le contingent de logements réalisé par ce qui relève du secteur public, l'État, les collectivités locales, les offices publics d'HLM, ne représente qu'un pourcentage très faible de l'ensemble de la construction d'habitations. En 2005, dernière année permettant d'avoir des statistiques complètes, la part de la construction de logements en immeubles collectifs réalisée par des organismes publics n'a été que de 15 % contre 68 % par des sociétés immobilières privées (le reste, 17 %, étant le fait de particuliers). L'État intervient donc très peu et laisse l'initiative de la construction de logements à des entreprises privées qui, bien sûr, ne le font pas en fonction des besoins mais parce qu'elles veulent en tirer profit par la vente ou la location. Et lorsque tout ce qu'elles ont construit n'est pas vendu, il reste des stocks de logements non utilisés : 79 000 à la fin de l'année 2006 (presque le double du nombre de logements sociaux réalisés) selon les chiffres de la Fédération nationale des promoteurs-constructeurs, qui rassemble tous les grands noms de la construction privée du pays.
Certes, ces 79 000 logements, même mis à disposition de la population, ne résoudraient pas la crise actuelle. Mais ils mettent en évidence le gâchis et l'aberration qui marquent le marché du logement comme les autres marchés.
En fait, il serait de la responsabilité de l'État d'engager un programme massif de construction de logements, quitte à créer directement un service public de la construction en réquisitionnant les terrains et en embauchant directement les travailleurs de la construction, du maçon à l'architecte. Il lui reviendrait également, dans l'urgence, de mobiliser toutes les capacités à construire qui existent dans le pays pour imposer l'absolue priorité au logement. Quand on voit ce qu'est capable de construire une société comme Bouygues, on se rend compte de la rapidité avec laquelle il serait possible de résoudre la crise du logement si tous les moyens existants étaient mobilisés. En 2005, Bouygues se félicitait d'avoir plus de 700 chantiers en activité rien qu'en Ile-de-France et d'avoir livré, là et ailleurs, des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux. Tout cela représenterait des milliers de logements. Et Bouygues n'est qu'un groupe du bâtiment parmi d'autres qui ont les mêmes capacités de production.
En 2006, au total, près de 565 000 permis de construire ont été délivrés et près de 430 000 logements ont été mis en chantier, dont seulement moins de 50 000 pouvaient être qualifiés de sociaux. Rapporté aux besoins, c'est scandaleusement insuffisant.
Il faut se donner les moyens de loger tous ceux qui attendent un logement, aujourd'hui estimés à plus d'un million. Ces moyens existent, et il est urgent d'imposer qu'ils soient mis en œuvre.
Lucienne PLAIN
Sans vouloir faire d'attaques stériles, il y a quand même une petite contradiction non ? Ou alors il faudrait dire : remédier la crise du logement, c'est possible, en faisant la révolution socialiste....