par charpital » 05 Juin 2008, 10:57
Ce texte figure dans l'anthologie de Mazim Hikmet "il neige dans la nuit" (collection poésie gallimard 1999 420 P) et il a l'air d'être complet ! Pourquoi, tu aurais entendu d'autres couplets ?
Sinon, "la grande humanité", le poème sans doute le plus connu de NH
"La grande humanité voyage sur le pont des navires
Dans les trains en troisiéme classe
Sur les routes à pied
La grande humanité
La grande humanité va au travail a 8 ans
Elle se marie à 20,
Meurt a 40
La grande humanité
Le pain suffit à tous, sauf a la grande humanité
le sucre aussi
Le riz aussi
Le tissus aussi
Le livre aussi
Ca suffit a tous sauf a la grande humanité
Il n'y a pas d'ombres sur la terre de la grande humanité
Pas de lanternes dans ses rues
Pas de vitres à ses fenêtres
Mais elle a son espoir, la grande humanité
On ne peut vivre sans espoir."
Et pour conclure, deux poémes de Nazim Hikmet que j'aime particuliérement :
La plus étrange des créatures
Comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante.
Comme le moineau, mon frère,
Tu es comme le moineau,
Dans ses menues inquiétudes.
Comme la moule, mon frère,
Tu es comme la moule
Enfermées et tranquille.
Tu es terrifiant, mon frère,
Comme la bouche d’un volcan éteint.
Et tu n’es pas, hélas,
Tu n’es pas cinq,
Tu es des millions.
Tu es comme le mouton, mon frère,
Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand l’équarisseur lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.
Tu es la plus étrange des créatures, en somme,
Plus drôle que le poisson
Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
Et s’il y a tant de misère sur terre
C’est grâce à toi, mon frère,
Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous sommes écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non,
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
Polémique
Tu ne vois que l'horizon qui s'éclaircit
moi aussi la nuit
Lui ne voit que la nuit
Moi l'horizon qui s'éclaircit aussi