Ce qui est néfaste dans l'économie actuelle, c'est l'accumulation de l'argent entre les mains de quelques-uns. Pour abattre le capitalisme et l'empêcher de se reconstruire, il s'agit de frapper là où cela fait mal en abolissant l'héritage (sauf pour les biens sans valeurs), ce qui permettra de mettre un terme à la reproduction d'inégalités et d'empêcher la création d'inégalités qui s'hériteraient de père/mère en fille/fils.
Vouloir abolir la monnaie est complètement utopique. Et recourir à des bons de marchandise qui tiendront compte du nombre d'heures de travail et de la pénibilité du travail n'est pas valide économiquement car un travail X de pénibilité x ne vaut pas la même chose qu'un travail Y avec la même pénibilité x. Pour que la valeur du travail rémunérée soit correctement exprimée, il faut aussi prendre en compte l'utilité sociale du travail fourni. Or comment pourrait-on mesurer cette utilité sociale ? En faisant remonter les différents besoins par des conseils de consommateurs et en demandant à chacun-e de donner des priorités ? Cela ne serait pas exact car la somme des intérêts particuliers ne peut aboutir à l'intérêt commun et parce que que chaque consom'acteur de la société communiste aura forcément des intérêts contradictoires : un/e tel/le exprimera la volonté qu'un produit tartampion soit produit mais ne voudra pas l'acheter une fois qu'il sera produit parce qu'il n'en verra plus l'intérêt ou parce qu'il voudra acheter autre chose qui lui plaît plus.
A mon sens, une économie socialiste de marché permettrait de rémunérer correctement chacune et chacun d'entre nous à son juste mérite (oui mérite, n'ayons pas peur des mots sous prétexte que la droite devrait en garder le monopole exclusif parce qu'elle les emploie). Si on juge que telle coopérative de production vend trop chère, on peut ainsi s'adresser à une autre coopérative qui vend moins cher ou qui vend une production de meilleure qualité. Si on juge que telle coopérative qui a un monopole sur tel produit vend des produits chers de mauvaise qualité, rien n'empêche ainsi d'en créer une autre qui vende des produits corrects à un prix correct. Pour encadrer cette économie de marché et en faire une économie socialiste, les entreprises de droit monarchique comme il existe actuellement seront interdites et seules les coopératives et entreprises individuelles seront autorisées. Pour prévenir tout dumping social, des mécanismes contra-cycliques encourageant la recherche des conditions sociales optimales (via un bonus-malus en fonction de la politique sociale de la coopérative et via un bonus-malus sur les taxes des produits venant de l'étranger) permettront d'aboutir aux meilleures conditions sociales. Des exploiteurs ne pourraient pas exister car ce serait déficitaire pour eux, seules les coopératives vertueuses resteraient viables économiquement, et il n'y aurait pas besoin d'impôts redistributifs de la richesse, il y aurait simplement des impôts pour les services publics de santé (ceux qui ne travaillent pas n'ayant que le minimum pour ne pas qu'ils rendent malades les autres), d'eau, d'énergie, de réseaux et de transports, des caisses vieillesses (ceux qui n'ont pas travaillé n'ayant que le minimum) et des caisses pour les handicapés (pour que chacun soit rémunéré selon ses capacités). Le principe "celui qui ne travaille pas ne mange pas" serait appliqué et ces personnes là devront se tourner soit vers la charité pour vivre, soit devront aller travailler, car elles n'ont pas à vivre sur le dos des autres.
Si l'on supprime la monnaie, on est alors obligés de planifier et il n'y a plus de liberté du commerce et plus de liberté économique (liberté d'exercer le travail que l'on veut) et tout serait bureaucratisé. Cela a ainsi obligé Lénine à faire marche arrière en instaurant la NEP pour pouvoir relancer l'économie (ce qu'il a fait en permettant malheureusement à la petite bourgeoisie de se récréer au lieu de n'accorder la liberté du commerce qu'à celles et ceux n'embauchant pas de main-d'oeuvre). A mon sens, il faut tenir compte des leçons que nous a donné l'Histoire pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Je sais que vous allez me dire que mes propos sont droitiers, mais justement discutons-en.
Quelques questions en vrac pour le débat : Un système sans monnaie et sans planification serait-il réellement possible (Jésus conseillait en son temps de rendre la monnaie de César à César) ? Faudrait-il une phase de transition entre les deux (avec une économie socialiste de marché comme je l'ai explicité plus haut ou un autre type d'économie) ? La monnaie existera-t-elle toujours ? Le système des S.E.L est-il viable économiquement ? L'économie pourrait-elle disparaître un jour laissant place à un monde où l'on échange que pour faire plaisir à l'autre, où l'on se ferait des cadeaux mutuellement ?