a écrit :JO: le dopage s'invite aux Jeux avant même leur ouverture
Fri August 13, 2004 7:14 PM CEST
ATHENES (Reuters) - La Grèce fête le retour des Jeux olympiques sur leur sol natal ce vendredi dans une ambiance troublée par de multiples affaires de dopage, dont la plus récente implique les deux plus grandes stars de l'athlétisme grec.
A la veille du début des compétitions, avec notamment la natation, le judo, l'escrime ou encore le handball, la cérémonie d'ouverture organisée dans la soirée au stade olympique d'Athènes donnera le coup d'envoi de deux semaines d'épreuves sportives. Elle marquera également la fin d'une préparation mouvementée.
Les multiples retards dans la construction des sites et des infrastructures d'accueil ont longtemps fait planer la menace d'une délocalisation des Jeux, qui aurait été humiliante aussi bien pour les Grecs que pour le Comité international olympique.
En visite à Athènes, le ministre français des Sports, Jean-François Lamour, a félicité la Grèce pour ce "premier pari réussi".
En cette journée d'ouverture des XXVIe Jeux olympiques, les difficultés initiales des organisateurs ont toutefois été éclipsées par le rocambolesque feuilleton dont sont vedettes Costas Kenteris et Ekaterini Thanou.
Objets de toutes les rumeurs en raison de leurs mystérieuses méthodes d'entraînement, les deux sprinteurs grecs étaient introuvables jeudi après-midi lorsque le CIO a voulu les soumettre à un contrôle antidopage.
SURSIS
Sommés de s'expliquer vendredi midi, Kenteris et Thanou n'ont pas répondu à la convocation du CIO en raison d'un énigmatique accident de moto survenu dans la soirée de jeudi et le CIO a été contraint d'accorder un délai de trois jours aux deux athlètes, hospitalisés à Athènes avec de légères blessures.
Kenteris, champion olympique en titre du 200 m, et Thanou, vice-championne olympique du 100 m, ne sont pourtant qu'en sursis. Si le CIO assimile leur absence à un contrôle positif, les deux stars, que tout un pays rêvait de voir couronnées sur leurs terres, risquent une suspension de deux ans. Surtout qu'ils ne s'étaient déjà pas présentés à un autre contrôle inopiné diligenté récemment aux Etats-Unis.
Car telle est désormais la stratégie adoptée par les responsables de la lutte antidopage: multiplier les contrôles inopinés sur les athlètes sur lesquels pèsent de forts soupçons de tricherie.
Et cette méthode semble porter ses premiers fruits juste avant le début des JO. Car aussi spectaculaire soit-il, le cas de Kenteris et de Thanou ne saurait cacher toutes les autres affaires qui ont éclaté récemment.
EDWARDS ENCORE DANS LE FLOU
Comme pour illustrer cette stratégie, les autorités de lutte antidopage irlandaises ont annoncé vendredi la suspension pour deux ans de Cathal Lombard, qualifié sur 5.000 et 10.000 mètres à Athènes. Le Conseil irlandais des sports a précisé que Lombard, contrôlé positif à l'EPO, était depuis un moment dans sa ligne de mire en raison de l'amélioration spectaculaire de ses performances.
Vendredi, un boxeur ukrainien a été déclaré inapte à l'issue de la visite médicale et toute la semaine, des athlètes ont été exclus des Jeux pour des contrôles positifs.
Parmi eux figurent la championne du monde du 100 m, l'Américaine Torri Edwards, dernière victime en date de la nouvelle détermination des autorités de son pays en matière de lutte contre le dopage.
Sacrée sur tapis vert après les aveux de dopage de sa compatriote Kelli White, Edwards devrait savoir samedi la date de l'examen de son appel devant le Tribunal arbitral du sport.
Elle conserve donc une chance de participer aux Jeux malgré un contrôle positif à un stimulant en avril. Pour elle aussi, cet espoir pourrait n'être qu'un sursis.
Voilà à quoi abouti la présence de sponsors (et donc d'argent) dans un sport, du fait de son engouement populaire : la nécessité de résultats sportifs sans cesse améliorés, ce qui bien évidemment ne peut se concevoir qu'au moyen de produits dopants.
Et quoi de mieux pour assurer ce spectacle que la grand-messe des JO sous couvert de simple dépassement de soi... Ah, hypocrisie quand tu nous tiens.
Mais n'ayons crainte, il est à parier que certain(e)s athlètes seront sacrifié(e)s sur l'hôtel de la lutte anti-dopage durant ces JO.
Oh que c'est vilain le dopage...