[quote=" (boispikeur @ samedi 20 août 2005 à 18:59"]
(Je ne relance pas un débat sur la nature du PS, des verts, et de ce que voudrait -selon ce que craignent certain-es- la LCR).
:rtfm:
(boispikeur @ samedi 20 août 2005 à 18:59 a écrit : Après, je ne sais pas ce que tu entends par gauche radicale, mais je suppose que tu sais ce qu'est un FUO
C'est bien tout le problème. Il sait ce que c'est. On est pourtant bien loin des luttes des années 30. La Ligue salit sacrément la notion. Moi dans "front unique ouvrier", c'est pas "front" que je retiens. C'est encore moins "unique".
Et au-delà de savoir de quoi il s'agit, j'ai envie de dire que poser la discussion en ces termes-là comme le fait la Ligue, c'est ridicule. En face LO s'efforce de poser le problème en termes simples : la tactique de la Ligue apporte de l'eau au moulin d'anciens ministres qui ont mené des politiques contraires à l'intérêt des travailleurs. Si je n'étais pas trotskiste, je crois que je rigolerais en me disant qu'effectivement, les différences entre ces chapelles, c'est bien de l'ordre de l'exégèse.
Quand au débat de la fête on a vu le copain de la LCR brandir sa brochure de Trotsky, je crois qu'on a tous été un peu partagé entre deux sentiments... Le premier était plutôt heureux, on nous rappellait que malgré tous les "anticapitalismes larges", on parlait encore de Trotsky. Le deuxième, ça relevait de la tristesse tant le sujet... c'était un foutu référendum sans mobilisation.
Question subsidiaire pour pas que je meure idiot, les "comités du non", ils ont eu lieu dans quel cadre ?
J'en ai vu dans les facs. Et sinon ?
a écrit :INTERVENTION D’OLIVIER BESANCENOT
Dans l’union de la gauche ?
Besancenot dans l’union de la gauche ? C’est pas demain la veille ! Voici un résumé de l’intervention de notre camarade à l’université d’été d’Arles, organisée par le courant de Jean-Luc Mélenchon (PRS).
« [...] Pour beaucoup, l’espoir né de la campagne référendaire consiste à occuper l’espace politique laissé vacant à la gauche de l’ex-gauche plurielle. Pour répondre à cette attente, il s’agit de présenter un projet, un programme, un contenu. La politique anticapitaliste que nous préconisons, nous souhaitons en plus qu’elle devienne majoritaire et qu’elle puisse être appliquée. C’est pourquoi, pour nous, et depuis toujours, le problème n’a jamais été de savoir si, abstraitement, nous étions pour ou contre, par principe, participer à un gouvernement : la question est de savoir pour quel contenu et dans quel cadre.
« Le contenu, c’est une politique anticapitaliste qui, si elle gouvernait, n’oublierait pas d’augmenter les revenus de 300 euros. Elle n’oublierait pas d’interdire les licenciements en cessant de donner, par exemple, les subventions publiques faramineuses à des entreprises qui font des bénéfices et qui licencient quand même. C’est pourtant encore le cas dans plusieurs conseils régionaux dirigés par la gauche.
« Cette politique, si elle gouvernait, n’oublierait pas de revenir sur les privatisations mais étendrait également les services publics à de nouveaux domaines comme l’eau. Elle régulariserait les sans-papiers, elle appliquerait la loi de la réquisition des logements vides. Cette politique anticapitaliste implique une véritable répartition égalitaire des richesses, ainsi qu’un contrôle des salariés sur ces richesses afin d’avoir la garantie que les actionnaires ne nous les revolent pas une nouvelle fois.
« Il faut donc de nouvelles mesures de rupture démocratique, comme la publication des livres de comptes des multinationales, des mouvements de capitaux, pour s’attaquer aux paradis fiscaux, la levée les secrets bancaires commerciaux ou industriels. Pour être réalisable, une telle politique d’urgence sociale nécessite un nouveau rapport de force social, établit par les travailleurs eux-mêmes : le fameux “tous ensemble” que nous cherchons à réaliser depuis 1995, une lutte sociale exceptionnelle et historique. Il s’agit de faire ce que nos anciens ont su faire et obtenir, par des luttes, des manifestations, des occupations d’usine et des grèves générales. Sans ce contenu et sans ce cadre-là, toute expérience gouvernementale renouera avec l’alternance.
« Or, l’alternance, même proposée par la gauche du “non”, par Fabius notamment, cela fait trente ans que cela dure et cela fait trente ans que le libéralisme reste avec des gouvernements de droite et de gauche qui se succèdent. Et c’est de ce point de vue-là qu’il existe bel et bien une fracture indélébile à gauche entre une orientation sociale-libérale et une orientation anticapitaliste, en partie, incarnée par la campagne unitaire du “non” antilibéral de gauche. Ces deux orientations ne sont pas compatibles dans un même gouvernement, sauf à nous pondre une gauche plurielle n° 2 [...] »
Olivier Besancenot
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