La révolution sexuelle de l’épiscopat français

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Bertrand » 12 Avr 2006, 19:59

(Barikad @ mardi 11 avril 2006 à 15:31 a écrit :
(txi @ mardi 11 avril 2006 à 14:24 a écrit : :sygus:

:bleh: :bleh: :bleh: :bleh: :bleh:

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Bertrand
 
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Message par Barikad » 13 Avr 2006, 15:23

N'empeche que c'est vachement bien foutu, on y croirait (j'y ai d'ailleur cru avant que tu vendes la meche).
C'est de toi ?
Barikad
 
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Message par Ottokar » 21 Avr 2006, 05:52

Dommage que ce soit un poisson car il y a eu d'homériques débats dans la chrétienté auparavant. Extrait d'un cours pour les curieux de la chose :

a écrit :En matière de sexualité, la position traditionnelle de l'Église a le mérite de la simplicité, même si ce n'est pas celui du réalisme : la sexualité, cela n'existe pas ! La chair est du domaine du matériel, alors que seul compterait le spirituel. Et c'est de plus une manifestation du péché originel, de la concupiscence qui habiterait l'homme depuis sa sortie supposée du paradis. Encore aujourd'hui, un théologien moderne, Jean Leclercq, moine et professeur à l'université grégorienne de Rome résume la position de l'Église au XIIème siècle en écrivant que si "l'exercice du devoir [conjugal] est accompagné d'un plaisir qui est normal et légitime, ce plaisir fait l'objet de la part de l'Église et de Dieu d'une indulgence ("venia") grâce à laquelle l'union char-nelle n'est point entachée de péché".  Si l'on suit bien ce saint homme, on est tout de même toujours un peu coupable de prendre son pied en faisant l'amour…

L'union physique de deux êtres ne pourrait donc avoir qu'un seul but, celui qu'aurait prévu la Nature, la reproduction. C'est beaucoup solliciter Dame Nature, qui n'en dit pas tant. Nous sommes tous non seulement capables d'une activité sexuelle permanente, mais nos glandes sécrétant ce qui permet cette activité, nous en avons besoin. De plus, notre sexualité étant largement socialisée, intellectualisée, la Nature et ses buts reproductifs n'y ont que peu de part.

Or, pour l'Église traditionnelle, puisque seule la reproduction est le but de l'activité sexuelle, il faudrait théoriquement limiter à celle-ci les rapports sexuels. C'est là le sens de l'expression "devoir conjugal" qui n'implique ni attirance ni recherche du plaisir. "L'acte sexuel avec l'épouse ne devant pas être accompli dans l'intention de jouir mais de procréer, les hommes doivent s'abstenir de connaître leur épouse quand elle est enceinte", cite Duby résumant la morale chrétienne . Il en va de même lorsque la mère allaite, et qu'elle n'est donc (théoriquement) pas féconde, d'autant plus que lui faire attendre un nouvel enfant signifierait tarir son lait et mettre en péril la vie du précédent. L'Église préconise donc une abstinence de plusieurs mois, voire de plusieurs années, qu'elle sait être impossible à respecter !

Vient alors, plus tardivement, une seconde justification de l'activité sexuelle dans le mariage : il s'agit de retenir les hommes, parfois les femmes, incapables de se contenir, de réfréner leurs pulsions, et qui, en cas d'abstinence prolongée, finiraient par aller chercher satisfaction ailleurs. On tolère alors ces rapports comme un mal nécessaire. Mais l'Église continue à distinguer activité sexuelle reproductrice et rapports amoureux, passion. Ainsi les confesseurs posent aux époux cette question qui nous semble saugrenue : "s'il ne s'agissait pas de ta femme ou de ton mari, désirerais-tu t'unir à elle ?" Et en cas de réponse positive, l'époux (ou l'épouse) est en état de péché ! Il ne devrait pas désirer sa compagne pour elle-même, mais pour la seule et unique raison que c'est la sienne. C'est la notion de devoir conjugal, car sinon, cela signifie qu'il l'aimerait, marié ou pas, et le ferait tomber du côté de la passion, du "stupre" comme on dit ! 

Du moins pendant des siècles, a-t-on admis que le mariage était un refuge à la sexualité, son refuge naturel. Mais le confesseur de l'ancien temps se permettait d'intervenir dans la vie intime des couples mariés.

Cela relevait de conceptions théologiques et médicales fort anciennes. On sait les textes bibliques inégalitaires sur la question des rapports entre sexes. Cette inégalité ou dissymétrie entre rôles féminins et masculins, donnent une apparence de légitimité aux interventions des théologiens dans la vie intime des couples. Pour les théologiens en effet, dans l'acte sexuel, le rôle actif doit revenir à l'homme et le rôle passif à la femme, dans la position dite "naturelle" (ce qu'elle n'est évidemment pas plus qu'une autre). Cette position est dite "plus propice à l'effusion de la semence comme à sa réception et sa rétention dans le vase féminin"  Certains théologiens acceptent cependant quelques variations en cas de corpulence des époux ou lorsque la femme est enceinte, mais ils demeurent minoritaires. Quant au plaisir, les avis divergent. Pour l'homme, pas de problème puisque nous sommes ainsi faits que l'émission de cette précieuse semence s'accompagne automatiquement de celui-ci. Mais pour les filles, deux théories s'opposent.

Il faut garder à l'esprit que c'est la reproduction, et non le plaisir qui est le but de l'acte sexuel. Sous ce rapport, Gallien, médecin romain qui a vécu entre le Ier et le IIème siècle de notre ère, a une théorie intéressante : pour lui en effet, "la femme émettrait une semence aussi bien que l'homme, et cette émission lui procurerait, comme à lui, du plaisir. C'est du mélange des deux semences que serait conçu l'embryon, et il n'y aurait donc pas de procréation sans plaisir partagé ". En conséquence, un acte dans lequel la femme ne trouve pas son plaisir est un acte incomplet, condamnable même, puisqu'il ne permettrait pas la procréation, but de l'accouplement. L'homme est donc autorisé à poursuivre rapport et manœuvres diverses, même après sa propre jouissance, tant que sa femme n'a pas atteint son plaisir. A défaut, la masturbation féminine devient licite si l'homme s'est retiré ou ne sait y arriver… Hélas, pour Aristote, la femme n'est qu'un vase, un réceptacle passif. L'utérus féminin aurait pour fonction d'accumuler du sang qui, s'il est fécondé par la semence masculine, se développe en un embryon, sang qui pourrit et s'écoule sinon. Le plaisir devient superflu.
Ottokar
 
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Message par MadMaxIII » 21 Avr 2006, 17:06

Des experts dans ce domaine, je confirme :sygus:
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