évaluer les connaissances

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Crockette » 23 Mars 2007, 09:33

non non pas du tout Txi relis ma phrase, je pense qu'un élève qui a des capacités doit absolument devenir ingénieur ou chercheur ou médecin; il est utopique de croire que tous les enfants ont les meme capacités intellectuelles dès la naissance.

cela dit qui parle d'auto évaluation ? on peut évaluer des élèves par de sadultes (pédagogues ou profs) sans avoir à recourir à ces espèces de mascarade qui n'ont qu'un but : augmenter la compétition entre élèves et croire sans aucune base théorique sérieuse que l'émulation tirera les élèves les plus en difficulté vers le haut alors que je pense que c'est excatement le phénomène inverse qui se passe en réalité.
Crockette
 

Message par yannalan » 23 Mars 2007, 15:54

Personnellement (mais je suis en primaire e tle fait d'être tout le temps avec les mêmes élèves n'a rien à voir avec le secondaire), je pars du principe que tout le monde doit réaliser le boulot à faire, quitte à y mettre le temps. Il n'y a rien qui m'énerve plus que des réflexions du genre "j'ai la moyenne" Comme je l'explique aux élèves et aux familles, quand le plombier vient réparer une fuite, il ne va pas vous dire "j'ai fait la moitié du boulot, c'est bon !". Vous exigez qu'il soit terminé, quitte à réexpliquer, à pousser au cul.
Après ça la note ne sert plus à grand-chose et je ne m'en sers pas. Les gamins se jaugent déjà eux-même et plus durement souvent que je ne le ferais.
Pour le secondaire tel qu'il est, c'est plus difficilement praticable.
yannalan
 
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Message par regivanx » 23 Mars 2007, 17:43

Le problème n'est pas la note. Le problème est le caractère infamant de la note.

Toutes les notes compte dans la moyenne. L'évaluation principale est donnée à la fin du chapitre étudiée.

Supposons qu'un élève est 5 sur 20. A priori, cela veut dire qu'il n'a rien compris ou presque. Mais on ne lui permet pas de rattraper, on passe déjà à un nouveau chapitre, de tel sorte que s'il veut rattraper son retard, non seulement son travail ne sera pas reconnu, mais en plus cela lui donnera une surcharge de travail. Ce qui fait que le retard s'accumule, et finira par ressurgir aux niveaux supérieurs.

L'école n'est pas une machine à enseigné mais à exclure. On conditionne les élèves à se voire juger sur tout, à devoir se justifier pour tout, à travailler sans comprendre pourquoi on travail, à se voir humilier sans aucun recours ni aucune raison autre qu'on soit un mauvais élève, c'est à dire un idiot et un délinquant. Tout est fait pour faire intégrer profondément à certains élèves le sentiment de leur infériorité, et que cette infériorité doit-être acceptée.

Du point du vu scolaire, les élèves doivent exiger que les notes ne soient là que pour les évaluer afin d'adapter l'enseignement à leur profil social et pédagogique, et non à les condamner de manière infamante comme c'est le cas aujourd'hui (c'est à dire utiliser les techniques de programmation pédagogiques telles qu'elles ont été développées par les chercheurs, qui excluent explicitement la possibilité de noter les élèves puis de passer immédiatement à autre chose, sans utiliser l'évaluation pour adapter et perfectionner l'enseignement).

A l'heure actuelle, les techniques d'enseignement modernes permettent presque à n'importe qui d'accéder à une qualification supérieur. Il n'y a pas d'infériorité intellectuelle innée sauf dans les cas (assez rare) de maladie congénitale. L'échec scolaire est fabriqué et justifié par l'école à partir des différences sociales et pour reproduire ces différences sociales.
regivanx
 
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Message par Leonid » 23 Mars 2007, 18:31

a écrit :Qu'on cesse d'évaluer les connaissances (de noter) ? Ca me parait un peu absurde.


Ah bon? Une des revendications du Vänsterpartiet en Suède - qui est pourtant un parti réformiste à l'instar du PCF en France - fait sienne la revendication d'abolir les notations.

Cette revendication est également la mienne.

Il serait peut être bon de rappeller l'attitude du Parti bolchévique vis-à-vis de l'éducation dès la prise de pouvoir. Les évaluations et les examens furent abolis, interdits par la loi révolutionnaire. L’université fut rendue gratuite et accessible à tous ceux qui le souhaitaient, sans aucune séléction à son entrée, si bien que le nombre d’étudiants sur le territoire soviétique doubla en 1919, en pleine guerre civile! Bien sur, les conditions d'alors ( guerre civile, délabrement économique, famine en vue ) ont sérieusement minés les efforts du pouvoir soviétique dans cette question, comme dans beaucoup d'autres domaines.

L’enseignant soviétique était obligé par la loi d'entretenir des relations de camaraderie avec les élèves. Les écoles étaient dans l'obligation de tenir des éléctions régulières de comités pour les élèves, les enseignants et le personnel non enseignant. Ces comités élisaient a leur tour la direction administrative de l’école, qui était révocable à tout moment. Le soviet général de l’école, regroupait élèves, parents et personnel, en relation étroite avec le soviet local et les syndicats d'enseignants pour décider des orientations générales. Concernant la discipline en classe, à l'école en général et le respect d'autrui, le pédagogue Pinkévich expliquait : « Même si des actions, mauvaises de notre point de vue, sont commises parfois, la chose importante est que les mesures de régulation soient prises par les élèves eux-mêmes, avec la participation active des enseignants et ces mesures peuvent ainsi être mises en application par la collectivité. Ainsi… il doit y avoir aussi peu de lois et de règles que possible ».

La Révolution russe est riche en matière d'expérience sur ce sujet la. Les JCR ont produits un excellent article sur ce sujet la dans le RED de Janvier ( qui doit être quelque part sur notre nouveau site ) et c'est de cet article qui m'a mis la puce à l'oreille. Depuis, je me renseigne plus sur le sujet ( les écrits de Kroupskaïa et de Kollontaï sont riches en cette matière et très très intéressants ) et ce que la Russie soviétique arriérée du début du 20ème siècle fut capable de réaliser tant bien que mal, reste pour nous militants révolutionnaires d'aujourd’hui, très riche d’enseignement!

Je ne crois pas l'avoir précisé autre part sur ce forum, mais je suis originaire de Suède et de Madagascar, et j'ai pu experimenté et comparer les deux systèmes éducatifs francais et suédois. Y compris à Madagascar ou l'école que j'ai fréquentée ( publique pourtant ! ) était directement calquée sur le modèle francais, tout commes les institutions du pays en général. Non pas par chauvinisme mal placé pour un militant révolutionnaire, je peux dire que je me sens beaucoup plus à l'aise dans le système suédois.

Il n’y a pas d’examen final à la sortie du "Gymnasium", le lycée. Les élèves obtiennent un diplôme, sur la base du travail effectué pendant les deux dernières années de scolarité dans le lycée. Nous ne sommes pas notés avant le semestre de printemps de la huitième année de l’école dite "de base", soit avant l’âge de 14 ans. A partir de 15 ans, nous ne sommes notés que dans une matières is on suivi au moins 60 h de cours dans cette matière. Les relations entre élèves et profs sont très faciles, très bonnes. Il n’y a pas, comme en France, de barrières entre profs et élèves. On se tutoie, on parle de tout. Il fut un temps ou l'on n'était pas noté. La droite est en train de démanteler tout ca.

Alors, toutefois, ne nous trompons pas d'ennemis. Je suis totalement solidaires des professeurs quand ils revendiquent les moyens qu'ils manquent cruellement, quand ils luttent pour des augmentations de salaires dignes de ce nom, contre les expulsions de nos amis-sans papiers et ainsi de suite. Militons au contraire avec eux pour construire une Éducation nationale, démocratique et populaire.
Leonid
 
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Message par regivanx » 23 Mars 2007, 22:54

Cela me fait plaisir de te faire bouillir discufred, mais je n'avais pas l'intention d'insulter les professeurs. Mais dans le cadre des rapports de production bourgeois, dans l'école, point stratégique de la production de la force de travail, l'école ne peut pas faire autre chose qu'être, avec la famille, l'instrument principal de la reproduction sociale. Cela peut se prouver statistiquement : il n'y a pas de mobilité sociale, les fils des classes inférieurs restent dans les classes inférieurs, et les classes supérieurs dans les classes supérieurs.

Et c'est l'école qui sanctionne, par la notation, la sélection, les punitions, cet état de fait. Les professeurs sont comme les ouvriers qui, malgré le fait que ce soient eux qui produisent, ne contrôlent ni le cours ni l'objet de leur travail.

Il n'est pas question de ce dire "sans l'école : ceci, cela". On pourrait dire la même chose de l'industrie. L'école est une institution d'état, fait parti de l'état bourgeois, et la révolution détruira l'état bourgeois avec l'école bourgeoise.

Le prolétariat construira l'état prolétarien, et avec lui l'école prolétarienne, sans exclusion (sauf de le bourgeoisie), à son image : une totale liberté d'enseigner et une totale liberté de recevoir l'enseignement, accompagné des meilleurs techniques pédagogiques.

Ce puissant outil de formation sera l'instrument de la destruction de la division sociale du travail, tout en perfectionnant la division technique du travail.

a écrit :
la société réglemente la production générale ce qui crée pour moi la possibilité de faire aujourd'hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l'après-midi, de pratiquer l'élevage le soir, de faire de la critique après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique.


Idéologie allemande.
regivanx
 
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Message par Crockette » 24 Mars 2007, 10:32

il y a quelques milliers de trostkistes chez les profs et alors ??


il y en a des dizaines de milliers d'autres chez les sociaux libéraux et chez les libéraux.


combien de fils d'ouvriers employés arrivent en dernier cycle du master ?
moins de 10%

combien de fils d'ouvriers employés arrivent en fin de cycle d'une "grande" école style polytechnique ou ena ?

moins de 1%


les profs en grande majorité sont là pour sélectionner, trier et exclure les moins capables selon des critères définis par la société bourgeoise.
c'est tout.
Crockette
 

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