nous sommes tout a fait d'accord ! Mais comme les révolutionnaires n'ont pas le temps "de tout faire", ils doivent se servir du travail fait par une association comme survie qui permet de voir que l'impérialisme français, meme s'il a laissé pas mal de plumes est encore vivant et agissant (mal)
et sur le coté "citoyen" de survie
CITATION Ramener à la raison la politique africaine de la France
Publié le lundi 18 novembre, 2002
A partir de 1992, Survie a peu à peu constaté l'impossibilité de faire inscrire à l'ordre du jour une proposition de loi - soutenue par une forte majorité de députés, un très large éventail politique, ainsi que de nombreuses personnalités et associations, de tous ordres - qui visait seulement à rendre efficace, et conforme à ses objectifs, un septième de l'Aide publique au développement (APD). Par-delà les députés et les experts, nous découvrions le système clientéliste franco-africain, cette Françafrique néo-coloniale, ce Paris-village du continent africain dont le degré de corruption ne cessait de nous surprendre : un nombre restreint de décideurs politiques et économiques ne voulaient pas qu'on touche à l'APD... parce qu'ils " touchaient " - parce que les trafics avec l'Afrique étaient, pour certaines écuries politiques, une source de financement considérable - ce qui avait multiplié les moyens de chantage. Pour débrider le mal, Survie résolut à l'automne 1993 de lancer une lettre d'information mensuelle sur les dévoiements de l'APD, Billets d'Afrique et d'ailleurs.
En mars 1994, Survie éditait un n° spécial de Billets d'Afrique sur les exactions du régime Habyarimana. Nous ne pensions pas qu'un mois plus tard se déclencherait au Rwanda le troisième génocide du XXe siècle (après ceux déclenchés par les Jeunes Turcs contre les Arméniens, et les nazis contre les Juifs et les Tziganes). Nous ne soupçonnions pas à quel point la France y serait impliquée, soutenant le camp du génocide bien longtemps après le déclenchement de celui-ci . Engagés avec d'autres associations dans une mobilisation contre cette dérive tragique de la politique franco-africaine, nous ne pouvions imaginer que notre pays s'empresserait de récidiver en s'alliant avec le régime intégriste, raciste et massacreur du Soudan, ni qu'il renouerait dans la foulée avec le maréchal Mobutu, démolisseur du Zaïre, et son émule le général togolais Eyadéma. La politique africaine de la France, dont nous dénoncions déjà les errements et les "copinages", basculait dans le sordide. Pire encore, il apparaissait que, livrée à plus d'une dizaine de réseaux, clans et lobbies, elle échappait désormais à tout contrôle. Il était impossible de développer dans un tel contexte une coopération crédible.
Il nous fallait adapter notre stratégie à la situation. En septembre 1994, nous décidions de nous atteler à une tâche préalable : exiger que la politique de la France envers le continent africain retrouve un minimum de contrôle démocratique et de respect des principes républicains. Nous avions conçu une sorte de projet architectural (la loi Survie et le " contrat de génération "), mais le terrain se révélait pourri : il fallait donc creuser plus profond avant d'ériger - quitte à avoir, un temps, l'impression d'aller en sens inverse du but à atteindre.
Survie s'est donc associée à une dizaine d'autres organisations pour constituer une " Coalition pour ramener à la raison la politique africaine de la France ". Co-animée par Survie et Agir ici, cette Coalition a organisé lors du Sommet franco-africain de Biarritz une action qui a connu un écho notable . Puis elle a publié, durant les cinq derniers mois de la campagne présidentielle, cinq Dossiers noirs de la politique africaine de la France . Les objectifs et le fonctionnement de la Coalition seront redéfinis après l'élection présidentielle de mai 1995. Quoiqu'il en soit, Survie a décidé d'exercer une vigilance et une pression constantes sur les premières initiatives du dispositif franco-africain mis en place par le nouveau Président de la République.
Billets d'Afrique continuera d'être l'un des instruments de cette action. Cette lettre exerce déjà un rôle dissuasif non négligeable, en coopération avec les nombreux amis ou alliés, d'Afrique ou d'autres continents, que Survie s'est trouvé depuis plus de dix ans. Le renforcement de ce réseau ouvert, aux objectifs publics et parfaitement avouables (information, démocratie, respect des deniers publics, refus de la fatalité de la misère, rejet de l'ethnisme et des crimes contre l'humanité,... ) est une priorité.[/quote]
une politique clairement bourgeoise donc...