La langue bretonne de moins en moins parlée

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par jeug » 18 Mars 2009, 09:22

(yannalan @ mercredi 18 mars 2009 à 09:02 a écrit : J e connais des gens qui n'ont rien de privilégié, mes vieux voisins, qui parlent très bien breton et sûrement mieux français que bien des gosses monolingues du même endroit. Le problème du manque de maitrise de la langue française est lié à un tas de facteurs autres que le fait d'entendre ou de parler une autre langue.
De mon temps, l'école, c'était trente heures par semaine et assez concentrée sur la langue, la plupart des élèves d e ma classe parlaient arabe chez eux (c'était en Algérie) et ça ne les empêchait pas d'avoir de bons résultats en français.

Yan', mais bien sûr que tu as raison là-dessus. Il n'y a pas d'incompatibilité, c'est vrai. Mais il n'y a pas nécessité non plus.
Je peux dire comme toi que je connais des tas de gens, jeunes ou vieux, qui ne parlent aucune langue régionale et qui pourtant parlent très bien le français et n'ont pas de problèmes scolaires, etc.
La question c'est : est-ce que le programme de préservation de ces espèces de langues en voie de disparition est de notre combat.
Comme il est très bien plus haut : non, parce que toutes les langues ont vocation à être un jour archivées dans la grande bibliothèque des richesses du passé humain.
Par contre, dans notre combat, il y a, entre autres, l'accès du plus grand nombre à cette bibliothèque, au titre de la connaissance.
jeug
 
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Message par satanas » 18 Mars 2009, 12:15

(Voenkomat @ mardi 17 mars 2009 à 11:06 a écrit :
Je n'ose imaginer que tu souhaites la disparition du breton au profit de la langue d'une république française une et indivisible.

Le plus choquant ,en fait ,c'est ça .
C'est l'attaque courante des "nationalistes régionaux "qui veulent nous assimiler à d'affreux jacobins, complices des visées éradicatrices des cultures locales que mènerait la république bourgeoise .

En fait ,si l'état centralisateur a parfois mené une politique volontariste pour unifier les différents "parlers" sur l'ensemble de son territoire ,ce sont des mouvements bien plus profonds qui ont modifié (et modifient) vraiment le "paysage" linguistique en France ou dans le monde.
Ces partisans de "chacun sa langue immuable dans son coin " ressemblent d'ailleurs à ceux qui, en France s'excitent de façon cocardière sur la prééminence de l'anglais et veulent entrer en "résistance" contre "l'impérialisme anglophone".

Même si on peut trouver des côtés sympas à certains promoteurs de l'esperanto ,force est de constater que ça n'a jamais marché...et que ça ne marche pas plus que le maintien artificiel de certaines langues locales.

C'est vrai qu'on ne peut que souhaiter que le socialisme permettra à beaucoup plus de monde de maitriser plusieurs langues ,de mieux et plus communiquer .

Qu'il y ait un peu de nostalgie devant les évolutions culturelles qui font disparaitre certaines coutumes ou spécificités ,on peut le comprendre..
Si c'est sentimental ,ça peut être joli et poétique .
Si c'est politique, c'est simplement réactionaire...
satanas
 
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Message par yannalan » 18 Mars 2009, 12:37

Il y a deux types de réponse au problème ici.
Celui des communistes révolutionnaires tendance LO, qui est de dire, on n'y peut rien, c'est l'évolution du mode, les langues viennent ou s'en vont et je comprends cette position qui est en fait de dire que ce n'est pas la priorité nr 1 du mouvement ouvrier révolutionnaire.
C'est simplement un droit, qui ne remet pas en cause des luttes ouvrières quelconques. Je me sens parfaitement à l'aise en tant qu'enseignant en breton et militant CGT et les militants LO de mon syndicat le comprennent très bien aussi
Toute autre est la position d'un Valière et des associations genre Libre-Pensée qui se livrent à une sacralisation du français sur les plus pures bases radicales-socialistes auquellles il nous a habituées depuis longtemps..
yannalan
 
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Message par Voenkomat » 18 Mars 2009, 16:43

(yannalan @ mercredi 18 mars 2009 à 12:37 a écrit : Il y a deux types de réponse au problème ici.
Celui des communistes révolutionnaires tendance LO, qui est de dire, on n'y peut rien, c'est l'évolution du mode, les langues viennent ou s'en vont et je comprends cette position qui est en fait de dire que ce n'est pas la priorité nr 1 du mouvement ouvrier révolutionnaire.
C'est simplement un droit, qui ne remet pas en cause des luttes ouvrières quelconques. Je me sens parfaitement à l'aise en tant qu'enseignant en breton et militant CGT et les militants LO de mon syndicat le comprennent très bien aussi
Toute autre est la position d'un Valière et des associations genre Libre-Pensée qui se livrent à une sacralisation du français sur les plus pures bases radicales-socialistes auquellles il nous a habituées depuis longtemps..
+ 1 !
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Message par bennie » 18 Mars 2009, 17:50

Je n'approuve pas tellement ce que je lis ici.

C'est étrange , pourquoi la défense des langues menacées sont -elles des préoccupations petit-bourgeoises?
Invoquer les nationalistes ou les régionalistes n'est pas un argument, que viennent-ils faire ici?

Bien sûr, les inégalités, les oppressions prendront fin si le mouvement retrouve sa combativité...

Mais il y a encore trop de langues interdites, en Europe centrale notamment.
Si un jour plus personne ne patrle plus le breton, effectivement nous n'y pouvons rien, mais pourquoi ce ton de mépris pour ceux qui se soucient de maintenir ces langues vivantes?

Je lis en ce moment un livre sur une langue qui disparaitra peut-être un jour également, moi, je souhaite que cette langue vive, que les gens qui la parlent l'utilisent et fassent vivre cette culture.

a écrit :PARLONS QUECHUA. La langue du Cuzco
Dans l'imaginaire des Européens, le quechua est souvent associé à l'empire des Incas.
Mais sait-on qu'avec plus de dix millions de locuteurs, le quechua est aujourd'hui la plus parlée des langues autochtones des Amériques ? L'expression " langue du Cuzci " est une des désignations les plus fréquentes parmi les auteurs des XVIe et XVIIe siècles pour parler du quechua. S'il est bien vrai que ce qu'on appelle le quechua ne se limite pas au dialecte du Cuzco mais désigne un ensemble de variétés linguistiques possédant chacune sa propre sphère de rayonnement culturel, le quechua du Cuzco demeure la variété possédant la tradition écrite la plus constante jusqu'à nos jours et, avec des variantes minimales, elle est de loin la forme du quechua parlée par le plus grand nombre de locuteurs.
Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une vision d'ensemble de l'histoire et de la société andines, de la littérature et de la mythologie quechuas ainsi que la première grammaire du quechua de Cuzco en français, accompagnée d'éléments de conversation courante et d'un lexique quechua - français et français - quechua. Ce livre est une invitation à découvrir les pays andins à travers la langue dans laquelle ils ont forgé leur spécificité culturelle et à établir des relations privilégiées avec un peuple peu habitué à voir des étrangers manier sa langue.



Je ne comprends ce genre de réponses

a écrit :D'accord avec Jeug sur les préoccupations petites bourgeoises....
L'essentiel ce n'est pas qu'une petite minorité de privilégiés puissent connaître une langue régionale mais que tous les enfants puissent maîtriser l'écrit et l'oral de la langue que tout le monde parle


Pourquoi choisir. Je milite pour une société où on ne devra pas choisir . Tous auront accès à la culture, quelle qu'elle soit.

l'urgence n'est pas de gérer la misère et décider de donner le pognon qui reste aux bibliothèques pour enfants, au lieu de le donner pour les cultures régionales.

Je m'en fiche de ces discussions, quand les profits serviront à autre chose qu'à spéculer, chacun aura le loisir de s'intéresser à ce qu'il veut, à parler les langues qu'il aime....sans être un petit bourgeois. sans être régionaliste.

Vraiment, je ne suis pas vos propos sur ce fil.




Les langues gagent à se parler. Elles ont toutes des choses à dire et des choses à apprendre. Les langues ne sont pas appelées à se combattre, mais à garantir le dialogue.
bennie
 
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Message par Valiere » 20 Mars 2009, 09:17

Voenkomat ! Il n'y a pas de relent de radicalisme dans mes propos mais le constat que le régionalisme est étranger du mouvement ouvrier et s'est toujours allié à des forces obscures.
Je ne suis pas contre la possibilité d'avoir le breton comme deuxième langue mais suis opposé à des écoles à profil, qu'il s'agisse de telle pédagogie ou d'une immersion dans le breton !
Valiere
 
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Message par yannalan » 20 Mars 2009, 09:44

Ce n'est pas une question de régionalisme, même si face aux comportements rad-soc comme le tien, ça peut le devenir.
Pour ce qui est du mouvement ouvrier, le PC dansles premières années de son existence, jusqu'au Front Populaire (tiens donc...) a eu des positions claires sur l"'enseignement de ces langues, en Bretagne comme ailleurs. En 50, il avait même déposé une proposition de loi intéressante là-dessus, bloquée et vidée de son sens par les rad-soc et la SFIO pour devenir la "loi Deixonne", c'est à dire un gros vide.
Qu'est ce qui t'excite, là, on veut ouvrir une école en breton obligatoire à Vaux le Pénil ?
yannalan
 
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Message par Voenkomat » 20 Mars 2009, 11:38

(Valiere @ vendredi 20 mars 2009 à 09:17 a écrit : Voenkomat ! Il n'y a pas de relent de radicalisme dans mes propos mais le constat que le régionalisme est étranger du mouvement ouvrier et s'est toujours allié à des forces obscures.
Je ne suis pas contre la possibilité d'avoir le breton comme deuxième langue mais suis opposé à des écoles à profil, qu'il s'agisse de telle pédagogie ou d'une immersion dans le breton !
Tu parles de régionnalisme quand ici on discute de langue. A mon avis ce sont deux sujets distinct.
On peut être pour la défense de la langue bretonne, son apprentissage par immersion, sans pour autant être indépendantiste.
On peut également être indépendantiste et se battre pour le socialisme. Tout comme l'indépendantisme peut dériver vers une alliance objective avec la bourgeoisie locale, vers un repli sur ses frontières, etc
Alors ne mélangeons pas tout avec des raccourcis trop rapides.

Peux-tu expliciter ton opposition à un apprentissage par immersion ?
Voenkomat
 
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Message par yannalan » 20 Mars 2009, 17:00

Il y a déjà eu un fil là-dessus sur le forum, je pense qu'on s'est tout dit....
Ici on parle de la langue.
yannalan
 
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