a écrit :France 3
Publié le 26/08 à 07:40
L'ancien Premier ministre Raymond Barre est mort
L'ancien Premier ministre Raymond Barre est décédé samedi matin à l'âge de 83 ans à l'hôpital du Val de Grâce à Paris
- Raymond Barre - France 2 -
Raymond Barre - France 2
L'ex-Premier ministre et ancien maire de Lyon avait été hospitalisé le 12 avril à Paris après avoir été victime d'un malaise cardiaque sur la Côte d'Azur.
Il s'était retiré de la vie politique en 2002 pour des raisons de santé. A une insuffisance rénale, dont il souffrait depuis des années, se sont ajoutés des problèmes cardiaques.
Ses obsèques "devraient avoir lieu mercredi à 15H30 dans la chapelle du Val-de-Grâce", l'hôpital militaire parisien ou il est décédé.
Né le 12 avril 1924 à Saint-Denis, sur l'île de la Réunion, Raymond Barre, qualifié de "meilleur économiste de France", fut Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing de 1976 à 1981 et a incarné la politique de "rigueur."
Maire de Lyon (1995-2001) et député du Rhône, il avait été en outre candidat malheureux à l'Elysée en 1988, battu au premier tour par François Mitterrand et Jacques Chirac.
Il avait publié au début de l'année "L'expérience du pouvoir", un livre d'entretien avec le3 journaliste Jean Bothorel dans lequel il revenait sur sa carrière atypique de professeur d'économie entré sur le tard dans l'arène politique.
En février dernier, ses propos sur son ancien ministre Maurice Papon et le "lobby juif" avaient provoqué une vive polémique.
La politique de rigueur
Chantre de la rigueur économique, Raymond Barre a laissé de son passage à Matignon de 1976 à 1981 un bilan mitigé où, finalement, ses principaux succès furent surtout politiques.
Le 25 août 1976 Valéry Giscard d'Estaing nommait à Matignon son ministre du Commerce extérieur, inconnu du grand public, après la démission de Jacques Chirac. Brillant professeur et technocrate européen, Raymond Barre incarnait un homme neuf, n'ayant jamais brigué de mandat électif et n'était membre d'aucun parti.
Sa mission s'inscrit dans le contexte difficile des chocs pétroliers et revient à assainir la situation économique de l'Etat et des entreprises, alors que le franc s'affaisse et que l'inflation frise les deux chiffres.
Dans son gouvermenent, pour la première fois sous la Ve République, Raymond Barre cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre des Finances et de l'économie.
Nommé en juillet, il présente dès septembre ce qui restera "le plan Barre" de lutte contre l'inflation. Il se donne trois ans pour obtenir les premiers résultats. Le Premier ministre sait sa politique, en bloquant le pouvoir d'achat, peut freiner la croissance et que les entreprises, pour dégager des bénéfices, risquent de licencier.
Le "plan Barre" provoque de vives critiques chez les partenaires sociaux et dans l'opposition qui accusent son instigateur de "rigidité". Imperturbable, Raymond Barre leur répond qu'"aucun pays ne peut vivre au dessus de ses moyens".
Il s'investit à paertir de 1997dans le champ politique afin de gérer les intérêts de la majorité pour les législatives de 1978 qui s'annoncent très délicates. La victoire est inespérée et Raymond Barre en est un des principaux artisans. Candidat pour la première fois, il est facilement élu député à Lyon. En 1979, la liste Veil-Barre remporte les européennes.
Mais son impopularité demeure. Ses propos contre les "porteurs de pancartes" ou ses provocations contre "les chômeurs qui feraient mieux de créer des entreprises" n'arrangent pas son image. De plus, les résultats se font attendre. L'inflation grimpe encore pour aboutir à 14% en 1980. Le déficit budgétaire se creuse. Le nombre de chômeurs (841.500 en 1976) double presque en quatre ans, malgré trois pactes nationaux successifs.
Valéry Giscard d'Estaing le tient à l'écart de la présidentielle de 1981. François Mitterrand remporte l'élection après une campagne axée sur l'emploi. Il dira dire que le tournant socialiste de 1983, en faveur de la rigueur, a justifié à posteriori sa politique.
L'ancrage lyonnais de Raymond Barre
Raymond Barre avait bâti son assise politique locale à Lyon. Il restera l'un des hommes politiques qui aura le plus marqué cette ville de traditions centriste et industrielle. Son souhait fut avant tout de promouvoir le destin européen de la cité.
Il ne s'était implanté à Lyon qu'en 1978, sous l'étiquette apparenté UDF, quand il recherchait une circonscription pour acquérir une légitimité populaire locale, alors qu'il avait l'image d'un Premier ministre technicien.
Sa campagne axée sur la modération, la constance et la rigueur lui permet d'être élu député des quartiers très contrastés des Brotteaux, habité par la bourgeoisie, et de Montchat, plus populaire. Puis A 71 ans, il confirme son emprise politique sur la ville en y succédant à Michel Noir à la tête de la mairie, aux élections municipales de juin 1995.
Elu dans la foulée président de la communauté urbaine de Lyon, la deuxième agglomération de France (55 communes, 1,2 million d'habitants), il acquiert une nouvelle tribune politique pour intervenir dans les grands débats nationaux. Raymond Barre aura surtout renforcé le rôle européen de la ville, obtenant entre autre l'accueirl de la réunion du G7 de juin 1996.
Réactions au décès de Raymond Barre
L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a été le premier à réagir au décès de Raymond Barre, déclarant que "la France vient de perdre un de ses meilleurs serviteurs", en apprenant le décès de son ancien Premier ministre.
"Son action s'inscrivait dans la grande ligne de ceux qui depuis Colbert ont construit la prospérité de notre pays", a déclaré Valéry Giscard d'Estaing dans un communiqué transmis à l'AFP.
Le président Nicolas Sarkozy a rendu hommage à Raymond Barre, qu'il a qualifié d'"esprit libre et indépendant" et de "personnage à part" dans la vie politique française. Il a selon lui "incarné sa vie durant l'exigence intellectuelle et morale dans la conduite de l'action publique".
"Premier ministre dont l'action a été contrariée par la violence des chocs pétroliers qui ont alors frappé l'économie mondiale, il a conduit avec ténacité et courage une politique de réforme, s'imposant de tenir un langage de vérité dont il ne s'est jamais départi."
Le Premier ministre, François Fillon, a salué "un des hommes politiques français les plus respectés et les plus populaires". "Raymond Barre aura incarné toutes les facettes de l'homme politique français et porté haut les valeurs d'exigence morale et de rigueur", écrit le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par Matignon.
"Ministre des Finances et du Commerce extérieur, et surtout Premier ministre de 1976 à 1981, il dut mener une courageuse politique d'austérité en réaction aux chocs pétroliers", poursuit-il.
Jacques Chirac a salué en Raymond Barre "un grand économiste, un homme politique résolument engagé pour la modernisation du pays et un grand Européen", selon le communiqué publié par le bureau de l'ancien chef de l'Etat.
François Bayrou, le président de l'UDF-Mouvement démocrate, a endu hommage à Raymond Barre, "un homme absolument animé du sens de l'intéret général", qui "mettait l'intérêt du pays au-dessus des intérêts particuliers".
Tien je pensé qu'ils étaient de gauche se là note perso de roudoudou
Le Premier secrétaire du PS François Hollande a estimé que "C'est un authentique homme d'Etat qui disparaît, un économiste réputé, un acteur politique original même si sa famille fut toujours celle du centre droit qu'il servit, de son point de vue le mieux qu'il pu et avec indépendance".
Pour Jack Lang "Raymond Barre était un homme d'Etat, un vrai. Sa stature intellectuelle et morale forçait le respect".
Le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, qui a succédé à Raymond Barre en 2001 à la marie, a salué celui à qui la ville doit "sa métamorphose internationale".
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a souligné "la grande contribution apportée par Raymond Barre à la construction européenne" et évoqué "un grand homme d'Etat", un "économiste brillant" et "un grand européen".
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