(LouisChristianRené @ vendredi 31 janvier 2003 à 16:56 a écrit :effectivement, mais je me souviens d'un article dans rouge sur les déclarations des cohn bendit qui les trouvaient "dégueulasses" ? Comme je brule mes vieux rouges, je te laisse chercher dans les archives du canard
Peut-être veux tu parler de ça ? :
a écrit :La campagne de lutte ouvirère
Entre sectarisme et électoralisme
L'orientation mise en uvre par Lutte ouvrière risque fort d'anesthésier l'espoir que peut susciter un résultat prévisible sans précédent pour l'extrême gauche.
Depuis plusieurs semaines, les sondages accordent à Arlette Laguiller entre 8 et 10% des intentions de vote. Journalistes et politiques peuvent bien s'énerver, polémiquer, diaboliser, le sens politique de ces sondages est qu'ils expriment le refus du chômage et des licenciements et le rejet croissant de la politique menée par la gauche plurielle. Cela témoigne des potentialités de la situation politique et sociale.
Où sont les luttes?
Le problème, c'est que l'orientation mise en uvre par Lutte ouvrière ne permet pas de les faire fructifier. Les mobilisations sont étrangement absentes de sa campagne. Le dernier livre de sa candidate, "Mon communisme", est éclairant. Pas un seul mot, pas une seule mise en valeur des mobilisations de ces dernières années (hiver 1995, lutte des sans-papiers, manifestations du 9 juin contre les licenciements, etc.). Pire encore, elle ne trouve pas mieux à faire que de conclure en accusant les mouvements anti-mondialisation d'entraîner "des milliers de jeunes qui veulent sincèrement lutter contre les méfaits du capitalisme à combattre aux quatre coins du monde les réunions à grand spectacle des dirigeants des grandes puissances capitalistes". "Mais cela empêche ces jeunes de combattre ici même le capitalisme, aux côtés des travailleurs licenciés ou quotidiennement exploités, et de les aider à se défendre", poursuit-elle. Celles et ceux qui étaient présents à Nice, Gênes, Bruxelles ou Barcelone, les centaines de milliers de jeunes et de travailleurs qui sont descendus dans la rue apprécieront. Il était pourtant là, le camp des travailleurs, et il n'y a que LO qui ne l'a pas vu. Arlette Laguiller justifie son absence par le fait que les dirigeants des organisations antimondialisation ne "sont pas des gens qui veulent renverser le capitalisme et créer une société communiste où la majorité de la population pourra contrôler l'économie" ou qu'"Attac n'est pas pour l'interdiction des licenciements". A ce train-là, les révolutionnaires ne vont pas sortir souvent dans la rue. Et, si Arlette Laguiller avait bien voulu se déplacer à Porto Alegre, elle aurait pu voir que des composantes anticapitalistes, révolutionnaires, liées au mouvement ouvrier et, dans certains pays, à la paysannerie pauvre, jouent un rôle important dans le mouvement antiglobalisation. Et n'est-ce pas élémentaire pour des militants révolutionnaires que d'y être présents, de le construire, de le développer, d'apprendre de ses expériences, tout en y défendant une orientation anticapitaliste conséquente, plutôt que de se cantonner à des commentaires condescendants ou hostiles?
Et le troisième tour social?
Cette relativisation systématique de toutes les mobilisations, sous prétexte de leur portée politique limitée, conduit LO à un glissement électoraliste valorisant à l'excès la portée de ses propres résultats électoraux qui, à eux seuls et en tant que tels, permettraient de modifier les rapports de forces indépendamment des mobilisations ou d'un troisième tour social.
Cela amène logiquement LO à refuser de poser de manière conséquente la question d'un nouveau parti anticapitaliste. Nous pouvons suivre Arlette Laguiller quand elle explique au Grand Jury RTL-"Le Monde" qu'un tel parti ne pourra naître d'un simple front commun entre LO et la LCR, cela ne dispense pourtant pas LO ni la LCR d'affirmer clairement leur disponibilité pour un tel projet et de prendre chaque fois que possible des initiatives pour avancer dans ce sens, en association avec les animatrices et animateurs des luttes ouvrières, des mobilisations, du mouvement social, disponibles pour un tel projet. Voilà qui constituerait de plus un levier pour s'adresser simultanément aux militants des partis de la gauche plurielle qui ne se reconnaissent plus dans la politique de leur parti et qui cherchent une solution alternative. Mais visiblement, telle n'est pas la préoccupation de Lutte ouvrière puisque sa porte-parole, "la seule candidate qui représente vraiment le camp des travailleurs" selon un récent éditorial de son hebdomadaire, conclut l'émission du Grand Jury par: "c'est une sorte d'appel aussi que je lance, c'est qu'il y ait des dizaines de milliers de personnes qui nous rejoignent". Si nous comprenons bien, en dehors de LO point de salut! Le vote utile, le 24 avril sera bien celui pour Olivier Besancenot, une candidature dans le camp des travailleurs et aussi de toutes les luttes et mobilisations contre toutes les formes d'exploitation et d'oppression qu'engendre le capitalisme.
Léonce Aguirre
Rouge n° 1964, 04 avril 2002
J'ai rien trouvé d'autre sur nous dans les archives de Rouge. Si quelqu'un retrouve ça ...