a écrit : a écrit :En France, ceci est particulièrement patent dans la mesure où la langue a été un des vecteurs de la construction de l'identité nationale francaise et de consolidation de la "cohésion nationale". Mais sans doute, on peu dire que l''ecrassement de la culture du peuple basque ou breton et que l'interdiction d'utiliser leur langue dans les instances de pouvoir était une bonne chose puisque "elles étaient moins utile à la société".
"la cohésion nationale" comme tu dis n'a rien de culturel. C'était un besoin de la bourgeoisie pour son commerce et ses affaire, voire pour son armée de conscription, qu'il y ai une langue commune, de même que des poids et mesures communs, un système de transport et de poste unifié, etc.
Intéressant, à cela prêt que la politique d'imposition du francais comme langue de l'administration et de la monarchie n'a rien à voir avec la bourgeoisie. L'Académie francaise, dont le but était de "donner des règles certaines à notre (le francais) langue" a été créée en janvier 1635, les remarques sur la langue francaise de Vaugelas datent de 1647 et la justement célèbre ordonnance de Villers Cotterêts datent de 1539. Certes, le travail sera achevé par la république mais je n'ai pas le souvenir d'une grande puissance de la bourgeoisie dans le XVI ou XVII siècle en France.
Sur l'article de Rojo, je le remercie de me faire connaître ce nouveau concept marxiste, le "micro-nationalisme", que je comprends comme le nationalisme d'une partie d'un ensemble national plus large. Ainsi, on pourrait dire que l'Algérie était une forme de "micro-nationalisme" de la France, non? Je ne pousserai pas la mauvaise foi plus loin mais je voulais indiquer seulement que la vrai question est la définition de nation que nous donnions. De toute évidence, pour LO, il n'y a pas de question nationale en France. Or, le texte que Rojo nous montre est la digne expression de la vision mécanique et figée que LO a sur les structures sociales (soit dit au passage, c'est intéressant de voir que depuis 1973, LO développe l'argument de la "tentation", toute différence par rapport à la politique de LO est interprétée comme une tentative de séduction vis-à-vis d'un groupe social, comme la ligue aujourd'hui et les altermondialistes ou les verts). Vous parlez de la disparition juste et nécessaire des nations comme la conséquence mécanique de la homogénéisation des cultures et de l'expansion capitaliste. Or, l'identité nationale est toujours une structure fictive (cf la Communauté imaginaire de B. Anderson) et construite et surtout profondément malléable. Ainsi, les nations peuvent mourir mais aussi elles peuvent naître et s'épanouir. Le mouvement ouvrier doit se poser la question de qu'elle action mener lorsque un groupe commence à reconstruire leur identité nationale (avce la forte part d'invention que tout processus de construction nationale comporte nécessairement). Doit-on se battre contre eux au nom de la téléologie de l'histoire? Je ne pense pas, je ne suis pas pour favoriser ou inciter les mouvements nationaux mais si un groupe social décide de reconstruire sont identité de groupes sur la base de leur héritage culturel, fantasmé ou réel, je pense que c'est respectable.
Soit dit au passage, l'article de LO dit un truc intéressant, effectivement, les bourgeoisies se sont intégrés et forment désormais des élites déterritorialisés. Cette réalité renforce en fait la dimension classiste du combat pour la libération nationale (je ne parle pas de la France ici) dans la mesure ou identité de classe et identité nationale se combinent.
Sur la cas francais plus précisément, je pense que la nation bretonne ou occitane auraient pu exister mais elles ont été détruites. Je ne pense pas qu'il reste encore une identité culturelle forte dans ces régions. Mais sur le cas basques et surtout corse (qui a été achété et occupé militairement à la fin du XVIII alors qu'elle était de fait indépendante suite à une révolte populaire, mais bon, je suppose que cela ne s'appele pas du colonialisme, non?), je suis convaincu qu'il existe une fraction importante de la population qui posséde une identité nationale forte et qu'il existe donc une question nationale en France aussi. La question de leur direction politique(l'actuelle, c'est des ennemis) et de leurs perspectives (la scission territoriale me paraît absurde, mais en dernière instance, c'est aux peuples de décider)reste en revanche ouverte.
Fraternellement, Mariategui le micro-nationaliste par procuration
Sinon, on purrait déplacer le fil sur théorie et histoire parceque j'ai l'impression qu'on a soulevé un débat théorique.